C’est sur le thème : La traumatologie routière que les troisièmes journées médico chirurgicales se sont tenues du 6 au 9 décembre 2023 au centre hospitalier universitaire d’Owendo non loin de Libreville. Plusieurs participants venus des secteurs des transports, des travaux publics, de l’énergie, de la santé et des affaires sociales y ont pris part ainsi que les experts venus du Benin et du Cameroun.
La traumatologie routière évoque une problématique importante en matière de Santé Publique. Le nombre sans cesse croissant des accidents de la voie publique, 1206 en 2021 ; 1508 en 2022 et 1940 (fin septembre) en 2023, sans compter les douleurs physiques et morales vécues par les victimes et leurs familles tel est le constat alarmant présenter à l’entame de ces troisièmes journées scientifiques par le Directeur Général du CHU d’Owendo madame Alice Bertille Bikissa Nembe.
Sur un total de 8920 patients reçus aux urgences du CHU d’Owendo en 2022, les urgences post traumatiques liées aux accidents de la circulation routière représentait 50.1% des urgences post traumatiques d’origine accidentelle : ce qui représente une part non négligeable. ”Il est important de savoir que le Gabon est le deuxième pays derrière l’Afrique du Sud en Afrique subsaharienne avec un taux de mortalité élevé dû aux accidents de la route bien que disposant de tous les atouts nécessaires à empêcher cette mortalité si élevée par ce que nous sommes mieux outillés en termes d’infrastructures sanitaires notamment le CHU d’Owendo, les moyens routiers médicalisés qui peuvent permettre de traiter le malade sur les lieux de l’accident avant de l’amener à l’hôpital. Donc une fédération de tous ces moyens peut contribuer à l’amélioration de la prise en charge des différents patients.” A laissé entendre le parrain de ces journées scientifiques le Pr Adrien Sima Nzue lors de sa conférence inaugurale.
Au CHU d’Owendo, sur 400 patients reçus au service de réanimation en 2022, près de 60% était d’origine traumatique avec un taux de mortalité avoisinant les 40%. La pathologie traumatique est la première cause de morbi mortalité de I’adulte jeune. C’est pourquoi en ouvrant les travaux de ces journées scientifiques, le secrétaire général du ministère de la santé et des affaires sociales s’est appesanti sur la prise en charge des victimes d’accident. ”En ce qui concerne la prise en charge dans ce domaine, la politique de santé au Gabon n’est plus à démontrer et déjà le faît qu’on ait dédié un centre de prise en charge de la traumatologie à la population, prouve à suffisance que les pouvoirs publics ont pris à bras le corps ce secteur de la médecine.
Et les efforts que le personnel déploie au niveau de la prise en charge est à saluer. Nous pensons que lors de ces journées scientifiques, il y aura de la part des experts qui sont arrivés à ce rendez-vous du donné et du recevoir plusieurs recommandations dans l’amélioration de la prise en charge et de la sensibilisation. Je salue d’ailleurs la synergie qui prévaut dans la mutualisation des efforts entre les secteurs de la santé, des transports et de l’énergie dont les représentants prennent également part aux travaux de ces journées scientifiques.” A expliqué Patrice Ontina le secrétaire général du ministère de la santé et des affaires sociales.
Venus du Cameroun et du Bénin, les experts n’ont pas manqué d’attirer l’attention des participants sur la gravité croissante de cette épidémie silencieuse. Selon le Pr Antoine Hans Moevi Akue maitre de conférence venu du Benin, ”les accidents sont monnaie courante dans la plupart des pays africains. Et le thème de ces troisièmes journées médico chirurgicales est d’une importance capitale. Car lorsqu’il y a accident, les sévices corporels sont nombreux, les lésions observées et les blessures des victimes sont graves et parfois un seul blessé peut avoir plusieurs blessures et l’association de ces blessures peut très rapidement conduire à la mort. Donc la traumatologie routière est meurtrière du fait de sa gravité et de sa grande fréquence croissante, elle représente un véritable problème de santé publique qui doit être pris à bras le corps par les gouvernants. C’est pourquoi cela nécessite une association des politiques intégrées pour contrer ce mal.”
Deux jours auparavant, ce sont les masters classes qui ont meublés les activités. ”Dans le cadre des journées médico chirurgicales que nous organisons depuis trois ans maintenant, nous essayons de faire venir des confrères des pays frères et amis pour partager avec eux leurs expériences. Nous avons débuté ces journées médico chirurgicales avec les masters classes ceci rentre dans la formation continue, notre métier est une profession dynamique qui évolue à tout moment et dans cette évolution il faut absolument que les jeunes que nous formons aujourd’hui soient habitués à travailler avec l’outil de dernière génération c’est à ce titre que le premier jour nous avons fait ce qu’on appelle la faste écho aux urgences et en réanimation par ce que aujourd’hui l’échographie est un outil indispensable pour le diagnostic rapide et précoce dans les services d’urgence, hors nos jeunes médecins qui sont affectés dans les services d’urgence de même que les internes peuvent manipuler cet appareil pour aller précocement poser le diagnostic afin que les prises en charge se fassent de façon adéquate. Nous avons également parlé de comment nous devons trier les patients en cas d’accident ? C’est tout une méthodologie, on ne soulève pas les accidentés comme des paquets il y a tout une façon de relever un malade, de le mettre sur un brancard et de les accompagner après les avoirs stabilisé. Nous avons au deuxième jour abordé la gestion et la prise en charge de la réanimation de l’arrêt cardio circulatoire par ce qu’une fois le cœur s’arrête le temps est chronométré. Nous avons aussi animé un quatrième atelier qui portait sur la réanimation du nouveau-né en salle de travail voilà en quoi ont constitué nos formations durant les masters classes qui ont duré 48h.” A expliqué le Pr Ervais Richard Obam directeur médical, chef de département et président du comité d’organisation.
La 3ème Edition des journées Médico-chirurgicales du CHUO a permis de booster le personnel médical pour une meilleure prise en charge de la pathologie traumatique, de réaffirmer l’engagement à mettre à leur disposition le matériel adéquat, mais aussi d’interpeller les autres parties prenantes, notamment les départements Travaux Publics pour la qualité des routes, Transport pour la qualité de la signalisation routière, l’Energie pour la qualité de l’éclairage public.
Il est à rappeler que la thématique mise en exergue au cours de cette troisième journée scientifique médico chirurgicale s’inscrit dans la mission principale du CHUO en sa qualité de Centre de Traumatologie (Trauma Center).
Saint clair kengue