Hémorroïdes Ce mal qui terrorise

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Des saignements plus ou moins visibles, la sortie hors de l’anus des hémorroïdes internes. Des moments difficiles à supporter lorsque l’envie d’aller aux scelles survient.

 

Anne Marie O. la trentaine bien sonnée ne retient pas ses larmes. Elle vit depuis trois années les crises  d’hémorroïdes « j’ai commencé d’abord à subir les constipations, d’astuces en astuces, rien n’y a fait. Bita kola, jus naturels d’orange, des décoctions traditionnelles pour combattre les constipations. J’ai tout essayé. Je suis allé me faire consulter, le docteur m’a dit que cela allait passer. Un jour, en allant faire les selles, j’ai dû forcer et j’ai constaté qu’il y avait du sang pas très rouge. Je me suis dit que c’est parce que j’ai irrité mon anus. Et c’est allé vite, deux jours après, en voulant faire les selles, j’ai senti quelque chose comme si c’était un morceau de tissu mou, c’est alors que j’ai appelé mon copain avec qui je partageais le toit. Il est venu et m’ai dit que mon anus est totalement sorti. Il a tout de suite conclu que ce sont les hémorroïdes  connu en langue douala sous l’appellation de «Ebondè»», relate Anne Marie, qui va alors entamer le long chemin à la recherche des solutions. « C’est d’abord chez une connaissance à mon compagnon que nous sommes allés. Il nous a donné des mets et un litre de mixtures, nous rassurant que tout sera ok dans les deux semaines qui suivaient. Mais aucun changement, on est allé chez un autre tradipraticien qui a aussi donné sa part et qui nous avait dit que ça ne se soigne pas à l’hôpital », un avis que ne partage pas Dr Magloire Tchidjo ; «…Je suis complètement contre l’avis selon lequel les tradipraticiens soignent les hémorroïdes. Les hémorroïdes se soignent à l’hôpital et chez un spécialiste avec des méthodes bien précises », soutient le gastroentérologue, médecin chef de la polyclinique de Poitiers à Douala que nous avons d’ailleurs rencontré pour comprendre cette maladie qui terrorise les citoyens.

 

Alphonse Jènè

 

 

Dr. Magloire K. Tchidjo, Gastro-entérologue

 

« Les hémorroïdes se soignent à l’hôpital… »

 

Qu’appelle-t-on hémorroïdes ?

 

Il faut déjà savoir d’où vient le mot hémorroïde. Tout le monde a des vaisseaux autour de l’anus qu’on appelle vaisseaux hémorroïdaires. On appelle la maladie hémorroïdaire tout ce qui peux faire gonfler ces vaisseaux suspendus à des sortes de ligaments qu’on appelle des ligaments de base qui se relâchent et qui font descendre ses vaisseaux déjà gonflés parce que leur paroi est un peu relâchée.

Ce qui fait que ça va se gorger de sang et cela sera visible. C’est pour cette raison qu’on appellera ça hémorroïde. Mais en fait, c’est des vaisseaux hémorroïdaires qui gonflent et on appelle cela la maladie hémorroïdaire. Il peut avoir des hémorroïdes internes, quand c’est des vaisseaux qui sont à l’intérieur de la muqueuse du rectum ou bien de la muqueuse anale qui gonflent et les hémorroïdes externes, c’est un autre circuit des vaisseaux à l’extérieur autour de l’anus qui vont être bouchés généralement en amont et en aval. Le caillot de sang qui ne va pas permettre la circulation du sang va faire que ses vaisseaux se gonflent. C’est ce qu’on appelle les hémorroïdes externes. Donc c’est deux éthologies différentes.

 

Quelles sont les causes de la maladie ?

 

Tout ce qui provoque la pression à l’intérieur de l’abdomen pour faire gonfler ses vaisseaux ou les faire se rabaisser est cause de cette maladie. Par exemple: La constipation, la grossesse les sportifs qui font des efforts musculaires en pompant le ventre etc. Donc c’est tout ce qui peut causer la pression intra abdominale ; et s’il faut regarder ce qui peut causer cette pression, il y’a plusieurs facteurs. Dans la rue, plusieurs personnes disent que c’est le pain qui donne les hémorroïdes. En fait ce n’est pas le pain qui donne les hémorroïdes, c’est tout ce qu’on mange qui va provoquer la constipation et en poussant qui va provoquer des hémorroïdes. Ce n’est pas un aliment qui donne des hémorroïdes, c’est la conséquence de ce qu’on a mangé parce qu’on n’a pas pris beaucoup de fibres, on n’a pas pris beaucoup de fruits, on n’a pris beaucoup d’eau, et on n’est constipé et après, ce sont des hémorroïdes qui se forment. Chez la femme enceinte, les hémorroïdes se forment. Ce n’est pas parce qu’elle a mangé le pain mais parce qu’elle a poussé pendant la grossesse ou bien pendant la grossesse, il y’a eu une pesanteur qui est dans le ventre ; et qui amène du flux sanguin au niveau des vaisseaux  immunitaires et qui peut faire gonfler ses hémorroïdes là, ou faire s’affaisser avec des ligaments qui vont un peu se relâcher.

 

Docteur, il y’a une polémique qui circule selon laquelle : les hémorroïdes sont beaucoup plus traité chez les tradipraticiens. Faut-il croire en cela ?

 

Il faut d’abord savoir si le tradipraticien connait ce qu’on appelle les hémorroïdes. Pour pouvoir traiter, il faut déjà savoir où cela se trouve, comment cela se forme et quelles sont les complications. Si vous ne connaissez pas ça, vous ne pouvez pas traiter. Je voudrais bien savoir si il y’a un seul tradipraticien qui connait ce que c’est que les hémorroïdes. Cela, il faudrait l’apprendre à l’école et ce n’est pas pendant un ni deux ans de formation mais pendant plusieurs années. Donc, je suis complètement contre l’avis selon lequel les tradipraticiens soignent les hémorroïdes. Les hémorroïdes se soignent à l’hôpital et chez un spécialiste avec des méthodes bien précises.

 

Quelles sont les conséquences d’une hémorroïde mal traitée ?

 

Les conséquences d’une hémorroïde mal traitée sont: le saignement, le prolapsus, c’est-à-dire ça va à l’extérieur et si ça reste longtemps, le tissu des hémorroïdes les vaisseaux qui sont à l’intérieur vont pourrir et ça va faire des gros ulcères ou alors fibroser. C’est pratiquement les mêmes conséquences pour les hémorroïdes externes.

 

Quels sont les signes annonciateurs de cette maladie ?

 

Les signes sont assez classiques d’une part et d’autre part peuvent aussi être difficile de poser le diagnostic sans faire un examen sans aller à l’hôpital. Les premiers signes détectés chez certains patients sont: au niveau de l’anus il a l’impression que c’est mouillé ou alors ça démange mais il ne faut pas oublier qu’il y a des vers qu’on appelle des oxyures qui peuvent aussi venir faire des œufs au niveau de l’anus et ça démange. Certaines fois ça peut aussi saigner c’est à-dire que toutes les fois qu’on fait les sels il y a du sang dessus.

D’autrefois ça peut faire mal quand ça sort quand il y a le prolapsus. Beaucoup de gens confident la douleur anale qui peut être dû à une fissure aux hémorroïdes. En principe les hémorroïdes de background ne font pas mal. En principe les hémorroïdes qui ne sortent pas ne font pas mal. Dès lors ou ça commence à sortir, il y’a douleur car il y’a une pression mais la plupart du temps les hémorroïdes sont combinées aux fissures anales.

 

Les patients atteints d’hémorroïdes ont-ils les mêmes symptômes ?

 

Bien, évidemment que non. Est-ce que les patients atteints du palu ont-ils les mêmes symptômes? Il y’a des symptômes qui peuvent être discrets tout dépend du stade de la maladie il y’a des symptômes qui peuvent être plus prononcés dans la plupart du cas pour confirmer il faut qu’on fasse un examen qu’on appelle l’anuscopie, c’est une petite caméra avec une petite tige qu’on envoie dans l’anus et on voit exactement l’endroit où les hémorroïdes doivent sortir et on reconnait les hémorroïdes et on classifie. C’est par rapport à la classification du stade de l’hémorroïde qu’on peut attribuer un traitement.

 

Docteur peut-on prévenir les hémorroïdes ? Comment ?

 

Eviter tout ce qui peut provoquer une pression abdominal à l’intérieur du ventre, c’est-à-dire éviter d’être constipé. Quand on est enceinte on va chez la sage-femme pour voir comment éviter les grosses pressions à l’intérieur du ventre et même quand on est constipé on prend des laxatifs qui permettent de prévenir des hémorroïdes. Manger des fruits, boire beaucoup d’eau, améliorer son hygiène de vie, manger des fibres pour améliorer le transit des sels.

 

Propos recueillis par Alphonse Jènè

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