Ce matériel d’imagerie médicale de première nécessité connait des dysfonctionnements dans cet hôpital public de référence. Les patients sont obligés de se rendre dans des centres d’imagerie privés où ils payent plus cher.
Lundi 01 mars 2021, il est 12heures 40 minutes. Le hall d’accueil du service de la radiologie de l’hôpital général de Douala, grouille de malades du cancer qui manifestent contre une nouvelle fermeture du centre de radiothérapie. Ces malades installés à l’entrée du service de radiologie tiennent en main, des pièces de cartons. « Non à l’arrêt des machines de radiothérapie à l’Hôpital général de Douala. Monsieur le Président de la République, les malades de cancers croient à vous », pouvait-on lire sur une de ces pancartes. En effet, le centre de radiothérapie de l’Hôpital général de Douala est fermé depuis le 22 février dernier. Le reporter d’Échos-Santé est reçu ici par une quadragénaire en blouse blanche assise sur une chaise. « D’habitude à cette heure de la journée, je suis occupée plutôt par des patients. Aujourd’hui, je ne le suis pas parce que la machine de radiologie est en panne. Je reçois à moyenne une trentaine de malades par jour », répond-il à la préoccupation du visiteur. « Le scanner est en panne depuis le 22 février. Allez faire l’examen ailleurs». C’est en ces mots qu’un personnel sanitaire d’Imagerie médicale et d’explorations fonctionnelles de l’Hôpital général de Douala répond aux visiteurs et aux malades. La salle de ce service est pourtant pleine à craquer. Des hommes, femmes et enfants vont et viennent. La majorité d’entre eux tient des enveloppes à la main. «Toutes ces personnes ne sont pas là pour le scanner. Je vous conseille d’aller dans des cliniques», encourage l’infirmière.
Sylvain est venu accompagner son épouse, Mme Kiapi qui a été fauchée par un engin à deux roues, il y a quelques jours au carrefour PK11, au lieu-dit petit coin. « Mon épouse a eu un grave déboîtement au niveau de la cheville du pied gauche. Elle se tient debout avec beaucoup de peine», raconte le garde-malade qui lui-même a de petits soucis au pied droit. Mme Kiapi est venue faire sa quatrième radiographie. La troisième a eu lieu au début du mois de novembre. «Le docteur a placé des “chevillières” pour stabiliser les os de la cheville malade et il pensait qu’il pouvait les retirer aujourd’hui », explique Sylvain. Mais le port des “chevillières” devrait être prolongé à cause de l’instabilité persistance des os. Face à la rude épreuve des pannes de scanner dans cette formation hospitalière publique réputée la plus grande en Afrique centrale, les patients sont obligés de se diriger vers les cliniques privées. Les plus sollicites sont le Cerad à Deido et le Cimed à Bonapriso.
Dans ces cliniques privées, le patient paye un peu plus. Christelle Moudio est une patiente internée en cardiologie. Son fils Thierry, la trentaine sonnée, a conduit la patiente au Centre d’échographie et de radiologie (Cerad) de Deido. Le jeune homme affirme qu’il a été très frustré par cette «panne» de scanner qui l’a obligé à déranger sa maman pourtant paralysée) par un accident. Cardio-vasculaire (Avc). « Le docteur nous a fait comprendre que l’hôpital général n’avait pas de scanner. Nous avons été obligés d’aller dans cette clinique ». dit-il. Au Cerad, Rémy a payé 75 000 F au lieu de 50 000 F comme à l’hôpital général. Une hausse de 25 000 F.CFA qui alourdit les dettes de cette famille modeste.
Elvis Serge NSAA