Situé dans la région de l’Est, l’hôpital régional de Bertoua est une formation sanitaire de 3ème catégorie bâti sur une superficie d’environ 3 hectares. Il est situé pratique au centre-ville de Bertoua qui est la capitale de la région de l’Est Cameroun. La Directrice de cet hôpital et ses collaborateurs veillent à la mise en œuvre effective de la CSU pour le bien être des patients.
La Couverture Santé Universelle (CSU) a été mise en œuvre dans la région de l’Est en Avril 2023. A ce jour cela a un impact positif sur cette formation sanitaire notamment en ce qui concerne la prise en charge de patients cibles que sont les cibles les femmes enceintes, les enfants de 0 à 5 ans, les personnes vivants avec le VIH, les patients insuffisants rénaux pour lesquels le stresse a diminué par rapport à cette prise en charge parce que les coûts sont devenu pratiquement nul. Cette prise en charge est donc vraiment optimum par rapport pour ces patients-là. Pour ce qui est des femmes enceintes elles bénéficient du chèque santé. Avec le centre d’hémodialyse qui a été ouvert pour une meilleure prise en charge des patients d’insuffisances rénaux.
Cependant, le l’hôpital fait face un certain nombre de problèmes par exemple les problèmes d’énergie. Ici, il est très difficile de travailler parce que les coupures de courant sont tellement fréquentes. La charge pour l’hôpital est lourde et ces coupures engendrent beaucoup de dépenses à l’hôpital puisqu’il faut se ravitailler en carburant afin que l’hôpital ne reste dans le noir et que les services puissent fonctionner. La maintenance des équipements restent un également un gros problème parce que les coupures d’électricité endommagent les équipements. En imagerie on a des équipements très sensibles, de même qu’au laboratoire. De plus, avec ces coupures régulières l’hôpital perd des appareils à cause des pannes qui ne peuvent pas être réglées rapidement et qui nécessite des coûts. Le générateur prend le relai lorsqu’il y a une coupure, il faut un entretien quasi hebdomadaire pour qu’il reste en état de fonctionnement.
Un outre, nous notons le problème des ressources humaines car cet hôpital régional n’a pas certains spécialistes clés tels que les cardiologues ; de pédiatre, de médecin interniste, pas d’anesthésiste réanimateur, pas de médecin biologiste, pour ne citer que ces spécialités-là. Donc cela pose un certain nombre de problèmes dans la prise en charge optimum des patients. Malgré cela la directrice et ses collaborateurs se battent de toutes leurs forces pour faire un travail remarquable pour la prise en charge de patients. Le souhait le plus urgent est qu’ils puissent avoir des spécialistes dans cette formation sanitaire. Les médecins généralistes quand à eux, vont en formation au bout d’une année et ils ne sont pas remplacés numériquement. Par exemple selon la directrice, vous avez trois, quatre médecins qui vont en formation et si en retour vous n’avez pas de nouveaux médecins affectés ça pose des problèmes dans la prise en charge.
Rappelons que, l’hôpital régional de Bertoua possède les services disponibles tels que : l’Accueil et Urgence ; la Médecine, la Gynécologie Obstétrique ; la Centre régional d’Hémodialyse ; la Pédiatrie-néonatalogie-Vaccination ; la Stomatologie ; la Chirurgie ; le Bloc opératoire Réanimation ; l’Ophtalmologie ; l’ORL ; CNT, CDT ; l’Imagerie médicale ; le Service d’hygiène ; SRA ; le Laboratoire et banque de sang ; le HDJ ; la Pharmacie ; le Bloc administratif ; et la Morgue.
Désiré Effala
Entretien…
« Aujourd’hui nous ne pouvons qu’apprécier l’impact que la Couverture Santé Universelle a sur notre formation sanitaire par rapport à la prise en charge de patients cibles »
Madame le directeur de l’Hôpital régional de Bertoua, cela fait un peu plus d’un an que le ministre de la santé publique, le docteur MANAOUDA Malachie a officiellement lancé sur le plan de la couverture santé universelle et ce dans la région de l’Est et plus précisément à Mandjock ; et parmi les formations sanitaires qui ont été retenues pour la mise en œuvre de ces interventions il y a l’hôpital régional de Bertoua. Est-ce que vous pouvez d’amblée aujourd’hui nous dire les services offerts par la CSU, et quel est l’état de présentation de votre hôpital ?
Merci pour la question. La CSU a effectivement été mise en œuvre dans la région de l’Est il y a un peu plus d’un an, je pense au mois d’Avril 2023, et d’aujourd’hui nous ne pouvons qu’apprécier l’impact que cela a sur notre formation sanitaire par rapport à la prise en charge de patients cibles étant entendu que les cibles c’est bien les femmes enceintes, les enfants de 0 à 5 ans, les personnes vivants avec le VIH, les patients insuffisants rénaux pour lesquels le stresse a diminué parce que les coûts étant aujourd’hui pratiquement nul. Cette prise en charge est donc vraiment optimum par rapport à ces patients-là. Et nous appelons de tous nos vœux la compréhension et la portée de cette CSU parce que beaucoup ne sont pas informés. Donc la sensibilisation devrait se faire d’avantage, nombreux ne savent pas qu’ils peuvent bénéficier des soins de qualité et vraiment à moindre coût, surtout pour ce qui est des femmes enceintes elles bénéficient du chèque santé. Nous avons encore dans nos communautés des femmes porteuses de grossesse qui ne savent pas que cela ne leur coûte rien de se faire suivre intégralement, c’est-à-dire de la conception en passant par toutes les consultations prénatales jusqu’à l’accouchement et même au-delà de l’accouchement, c’est-à-dire 42 jours après la prise en charge étant pratiquement gratuite pour elle et le nouveau-né.
Alors, vous dites que tout cela est implémenté aujourd’hui, qu’est-ce que vous faites et quel est le mécanisme concret que vous avez mis en place pour que les patients puissent en bénéficier ?
Lorsque vous arrivez à l’hôpital régional de Bertoua, vous êtes pris en charge dès l’entrée ; vous avez une porte d’entrée d’enrôlement des patients, et à partir de là en fonction de qui vous êtes, parce que l’identification qui est faite, donc à cette porte d’entrée on sait pourquoi vous venez à l’hôpital, il y a quelques questions qu’on vous pose pour vous identifier ; et il vous est donc donné l’information nécessaire par rapport à un code. Est-ce que vous êtes patients chèque santé, est-ce que vous êtes insuffisant rénal, est-ce que vous êtes enfant de 0 à 5 ans, est ce que vous êtes une personne vivant avec le VIH ? Donc dès l’entrée vous êtes enrôlée, et je pense que les choses se passent de façon beaucoup plus fluide.
Est-ce que depuis qu’on a lancé la CSU, la fréquentation de l’hôpital a connu un changement ?
Bon, l’hôpital reste fréquenté parce que c’est l’hôpital régional qui reçoit les références des formations sanitaires périphériques. L’hôpital de référence est nouvellement ouvert, mais l’hôpital régional a toujours joué ce rôle-là. Pour ce qui est des femmes enceintes, elles peuvent acquérir le chèque santé peut-être dans un hôpital de district ou dans un Centre de Santé Intégré ; et en cas de complication elles seront forcément référées ici. A ce point de vue, la fréquentation a augmenté de façon significative.
Et pour les patients sous dyalisés ?
Les patients sous dialyse viennent d’amblée à l’hôpital parce que ceux qui étaient peut-être retissant par rapport au coût et qui se cachaient malgré qu’ils souffraient dans les quatre murs de chez eux ont le courage de venir à l’hôpital étant entendu que vous déboursez 15 000 FCFA pour une prise en charge intégrale durant toute l’année. Je pense de façon claire que la fréquentation de l’hôpital à ce niveau-là a augmentée ; et c’est vrai que la file active a beaucoup changé pour ce qui est du sang d’hémodialyse mais nous notons quand-même une fréquentation un peu plus grande.
Nous savons également que comme vous le dites que la CSU entraine une demande un peu plus accrue des services de santé mais est-ce qu’aujourd’hui vous avez les ressources nécessaires, ressources humaines, les équipements, le matériel, ce qu’il faut pour pouvoir assurer pleinement cette prise en charge des patients ?
Ça c’est une question délicate ; c’est vrai que la fréquentation augmentant, les besoins aussi, et vous savez qu’avec la CSU la prise en charge est gratuite dans les services qu’on a énumérés. Cependant, il faudrait un suivi, une réaction prompte par exemple des organes qui doivent nous accompagner. Parce que sinon vous donnez les médicaments à des patients gratuitement, si vous n’avez pas la possibilité de racheter ces médicaments à un moment la chaîne peut se couper d’où le rôle important des fonds régionaux qui heureusement sont très patients. Nous avons des aérés de paiement au fond régional de l’Est car les paiements par rapport aux services rendus ne sont pas rémunérés de façon efficace et à temps. Donc il y a quand même un délai qui fait que ça pose quelques problèmes. Pour ce qui est du centre d’hémodialyse, les générateurs sont fonctionnels, ils devraient être changés aussi tel que le contrat le dit. Nous sommes en rupture de kits depuis quelques semaines déjà, mais je pense que cela va être solutionné puisque étant pris en compte.
Aujourd’hui, de façon globale, s’il fallait faire un diagnostic de l’hôpital régional de Bertoua, qu’est-ce que vous direz en tant que manager sur l’état de santé de l’hôpital ?
L’hôpital va bien et continue de jouer son rôle de façon plus ou moins efficiente ; je pense que nous n’avons pas de gros soucis jusque-là. Nous pouvons tenir encore quelques temps mais je crois que les problèmes que j’ai posés sont réels et il faudrait trouver rapidement des solutions pour que nous restions à la hauteur des missions qui nous sont assignés.
Au-delà de ces éléments que vous avez évoqué, est-ce qu’il y aura d’autres types de besoins qui pourront permettre à l’hôpital de mieux se mouvoir dans la prise en charge des patients ?
Les problèmes que nous rencontrons c’est par exemple les problèmes d’énergie, ce. Je ne sais pas c’est très difficile parce que les coupures de courant ici sont tellement fréquents que la charge pour l’hôpital est lourde parce que ces coupures engendrent des dépenses que l’hôpital ne prévoit pas toujours. Donc il faut se ravitailler en carburant parce que l’hôpital ne peut pas rester dans le noir, les services ne fonctionneraient pas, la maintenance des équipements restent un gros problème parce que ces coupures endommages nos équipements de façon très importante. En imagerie on a des équipements très sensibles, au laboratoire nous avons des équipements très sensibles, et avec ces coupures qui sont tellement grandes et tellement régulières on est des fois en train de perdre des appareils à cause des pannes qui ne peuvent pas être réglées rapidement et qui nécessite des coûts. Et pour ce qui est du générateur qui prend le relai lorsqu’il y a une coupure, il faut un entretien quasi hebdomadaire pour qu’il reste en état de fonctionnement. Voilà, c’est quand même des problèmes urgents et nous restons en attente des solutions jusqu’à présent.
Alors, si vous avez un mot …
J’ai quand même oublié de parler des ressources humaines parce qu’un gros problème à ce niveau là aussi, vous avez un hôpital régional sans certains spécialistes clés tels que les cardiologues, de pédiatre, de médecin interniste, d’anesthésiste réanimateur, de médecin biologiste, pour ne citer que ces spécialités-là. Donc ça pose quand même un certain nombre de problèmes dans la prise en charge optimum de nos patients ; et je vais profiter pour dire que peu importe la situation, on se bat de toute nos forces pour faire un travail remarquable par rapport à la prise en charge de patients et nous souhaitons de tous nos vœux que nous ayons quand même des spécialistes qui soient affectés dans ces formations sanitaires. Les médecins généralistes pareille, ils vont en formation au bout d’une année et ils ne sont pas remplacés numériquement ; c’est-à-dire vous avez trois, quatre médecins qui vont en formation et si en retour vous n’avez pas de nouveaux médecins affectés ça pose quand même des problèmes dans la prise en charge. Donc voilà de façon ramassée les problèmes que nous rencontrons.
Désiré Effala