Hôpital régional d’Ebolowa: le Centre d’imagerie en agonie

Malgré les efforts du top management de cette formation hospitalière située à la capitale régionale du Sud-Cameroun, à faire fonctionner cet hôpital, rien ne marche.

Il est 8h30 minutes, ce 21 octobre 2020 lorsque Marie A, victime d’un accident de circulation est accueilli à l’hôpital régional d’Ebolowa. Aussitôt, les soldats en blouse blanche se mobilisent pour sauver cette dernière. Après les premiers soins, le corps médical fait face à l’absence des équipements d’imagerie pour continuer le diagnostic. Interrogés, les responsables de cette formation hospitalière nous révèlent que le Centre d’imagerie médicale est handicapé. Les équipements sont en panne.

« Malgré les efforts fournis par nos fonds propres, il est clair que l’hôpital régional d’Ebolowa a plusieurs problèmes. Le plus important est  le centre d’imagerie médical. Depuis bientôt 3 ans, le scanner est en panne et ceci malgré toutes les doléances ayant été faites. L’échographie est en panne depuis près de 3 ans, et celui que nous utilisons actuellement est issu d’une location. L’appareil de mammographie lui n’a jamais fonctionné.  Concernant l’appareil de radiographie, celui qui était utilisé au centre d’imagerie est en panne depuis près de 5 ans », déplore le Dr Vincent de Paul Elanga, directeur de l’hôpital régional d’Ebolowa.

Doté d’unecapacité de 163 lits et s’étalant sur une superficie de 2.5 hectares, l’hôpital d’Ebolowa né il y a une soixantaine d’années, souffre de la vétusté et de l’obsolescence criarde de son plateau technique.  Outre cela, cet hôpital a un sérieux problème à la morgue. « Nous avons des chambres froides qui tombent régulièrement en panne à cause de la vétusté. Egalement, il faudrait rénover l’un de nos bâtiments qui a déjà plus de 50 ans d’âge et dont l’état des lieux outre les efforts mis en jeu reste assez préoccupant », se lamente Dr Elanga. Concernant la fréquentation, la tendance est plutôt intéressante. Nonobstant l’impact de la pandémie de la Covid-19, l’occupation des lits reste croissante.

Un mal connu

L’état de santé de cet hôpital est connu du patron de la santé au Cameroun. Au cours d’une visite surprise effectué le 29 juillet 2019 dans cet hôpital, le ministre de la Santé publique, avait pu toucher du doigt les maux qui minent cet office de la santé.  « Nous avons un hôpital qui a assez de vices, il va falloir vite prendre des dispositions  pour que cet hôpital bénéficie de crédit de réhabilitation. Je suis un peu déçu par ce que je viens de voir, mais nous allons essayer de trouver des solutions assez rapidement pour que l’hôpital puisse retrouver son éclat d’antan : c’est un grand hôpital, il est bon que cela reste ainsi dans les archives », avait déclaré le Ministre Manaouda Malachie au terme de sa visite. Un an plus tard, la concrétisation de cette promesse se fait de plus en plus pressante.

Bon à savoir, cette formation hospitalière est l’hôpital de référence de la ville d’Ebolowa située au cœur de la forêt équatoriale. C’est le chef-lieu de la région du Sud et du département de la Mvila. Elle est reliée à Mbalmayo, chef-lieu du département du Nyong-et-So’o et à Yaoundé, capitale politique du Cameroun, par un axe routier bitumé de 168 km, aux frontières gabonaise et équato-guinéenne par un axe de 120 km, et à l’océan Atlantique (Kribi) par deux axes non revêtus, un de 160 km via Akom II et un autre de 180 km par Lolodorf.

JMB/ Flavie Wancha