Inondations et sécheresse à l’Extrême-Nord : La FAO lance un projet pour renforcer la résilience des populations

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L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) et Action contre la Faim, en partenariat avec le gouvernement camerounais, ont lancé un nouveau projet visant à améliorer la préparation des populations de l’Extrême-Nord face aux chocs climatiques,  ce 19 septembre 2024, au Cercle municipal de la ville de Maroua.

Financé par l’UE Civil Protection and Humanitarian Aid Operations (DG ECHO), ce projet mettra en œuvre des actions conjointes pour renforcer la résilience des communautés, en particulier des femmes et des jeunes. En impliquant les autorités locales, traditionnelles et les communautés, ce projet contribuera à renforcer la capacité de l’Extrême-Nord à faire face aux défis liés au changement climatique.

Le changement climatique constitue une véritable menace pour la production agricole, la protection des femmes, des enfants et des filles et dans une certaine mesure les personnes âgées et augmentent les conflits. Par ses conséquences, le changement climatique constitue un facteur additionnel aggravant des crises alimentaires et nutritionnelles au Cameroun particulièrement dans l’Extrême-Nord. Malgré la récurrence des catastrophes notamment les inondations et la sécheresse, la capacité des acteurs est extrêmement limitée dans la préparation aux catastrophes au niveau communautaire et institutionnelle. Ces lacunes en termes d’analyse, de production, de surveillance et diffusion d’alerte sapent les efforts d’atténuer et de prévenir dans le temps les risques des catastrophes climatiques.

Dans le but de réduire les besoins humanitaires dans l’Extrême Nord, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) et leurs partenaires ont lancé un projet pour réduire les besoins humanitaires des populations de la région de l’Extrême Nord ce 19 septembre 2024, au Cercle municipal de la ville de Maroua. La tenue de cet atelier marque une étape très importante dans le processus de mise en œuvre opérationnel de ce projet dont l’accord de financement a été signé entre l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et la Direction Générale de la Protection Civile Européenne et des Opérations d’Aide Humanitaire (DG ECHO).

Faut-il le rappeler, la FAO met conjointement en œuvre ce projet avec la participation de l’Organisation des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et Action Contre La Faim (ACF) en étroite collaboration avec le Gouvernement du Cameroun. L’approche met un accent particulier sur les services étatiques représentés par l’ONACC, MINAT, MINADER, la DPC, les autorités communales, traditionnelles, administratives etc.

L’objectif principal de ce projet est de réduire la vulnérabilité aux chocs récurrents des communautés rurales en particulier les femmes et les filles, les jeunes et les personnes vivant avec un handicap par le renforcement de leur niveau de préparation et d’anticipation dans la dignité et la protection à l’Extrême-Nord Cameroun. Renforcement des capacités en DP/AA, à la protection et aux conflits au niveau communautaire, communal, départemental, régional et central pour une meilleure appropriation des services climatologiques produits. Renforcement du dispositif de communication et d’alertes pour la résilience des communautés et des groupes de populations les plus menacés.

Renforcement de la coordination et apprentissage sur les initiatives DP/AA sensibles à la protection au Cameroun en vue de leur institutionnalisation.  Les capacités des acteurs multi-niveaux sur la définition des indicateurs et seuils déclencheurs des AA et réponses d’urgence sont renforcées pour une meilleure coordination des crises multi-formes dans la région de l’Extrême-Nord. Les actions d’anticipation et/ou les réponses d’urgence sont déclenchées et coordonnées de manière conjointe afin de prévenir et/ou mitiger l’impact des aléas prioritaires dans la région de l’Extrême-Nord.

Les actions de ce projet consistent à la réalisation d’analyse et d’évaluation  spécifiques sur l’alerte précoce/actions anticipatoires au niveau communautaire, local et central pour une meilleure appropriation du dispositif d’anticipation aux risques de catastrophe naturelle. La priorisation portera sur les communautés exposées aux risques avec un focus sur les catégories les plus vulnérables à savoir les femmes, enfants, personnes avec handicapes, personnes âgées mais aussi avec un volet important de renforcement des capacités institutionnelles.

L’action anticipatoire faut-il le rappeler, est une approche innovante qui permet de travailler en synergie avec différents acteurs pour la mise en œuvre d’actions prédéfinies afin de prévenir et d’atténuer, dans la mesure du possible, l’impact des événements météorologiques extrêmes sur la sécurité alimentaire et la nutrition des populations les plus vulnérables. La phase actuelle du projet travaillera dans une dynamique innovante avec une intégration des aspects de protection et de VBG qui rentre dans la stratégie du consortium et la nouvelle manière d’anticiper les risques climatiques.

C’est pour ces raisons que la DG ECHO a octroyé un financement de trois millions deux cent quatre-vingt-dix mille cent soixante un Dollar (3.290.161$) pour la mise en œuvre de ce projet pour une durée de 24 mois.  Le projet travaillera en étroite collaboration avec les autorités locales dans le fonctionnement des cadres de concertation pour l’élaboration des plans de contingence multirisque afin d’anticiper les risques d’inondation et de sécheresse dans douze communes de l’Extrême Nord.

  Au niveau central, le projet travaillera avec le gouvernement pour l’institutionnalisation du mécanisme d’action anticipatoire et appuiera la pérennisation de la production d’information et l’analyse des risques et d’alerte précoce. Il est également à noter, que la logique d’intervention de ce projet est axée sur l’approche de préparation et d’anticipation des risques des aléas et tient compte des résultats de nos expériences éprouvées et les connaissances capitalisées en la matière au niveau local, national, régional et mondiale.

La FAO, comme les autres agences du Système des Nations Unies, a toujours bénéficié d’une attention toute particulière des autorités camerounaises ; ce qui a permis d’être aux côtés de l’État de façon visible dans bien des situations, d’urgence notamment. Je saisis cette occasion pour remercier le Gouvernement du Cameroun pour la confiance qu’il continue d’accorder à l’expertise de nos organisations pour accompagner l’effort national de développement. Je renouvèle au Gouvernement du Cameroun, à travers le Gouvernorat de la Région de l’Extrême Nord, toute la disponibilité de renforcer la collaboration entre le consortium FAO-UNFPA et ACF et la partie camerounaise pour une mise en œuvre efficace de ce projet.

Des scénarios spécifiques indiquent une plus grande fragilité face aux épidémies, aux inondations, aux sécheresses et aux conflits intra et intercommunautaires. L’Extrême-Nord en particulier présente le taux de pauvreté le plus élevé et des difficultés d’accès à la nourriture, aux services de santé et à l’éducation. La région subit les conséquences cumulées de plusieurs chocs et risques, notamment les activités des groupes armés non-étatiques, les violences intercommunautaires, les épidémies, les inondations, les sécheresses, les maladies des cultures et des animaux en plus de sa géographie contraignante qui impacte négativement la disponibilité des ressources naturelles.

Ces chocs renforcent les inégalités entre les hommes et les femmes et ont le plus grand impact sur la santé, la protection et les moyens d’existence des femmes et des filles. La région a besoin de capacités et d’outils pour surveiller, alerter et initier des actions visant à prévenir, préparer ou atténuer l’impact des risques générant des crises alimentaires et nutritionnelles.

Cependant, les évaluations des projets antérieurs ont permis à la FAO et ses partenaires de capitaliser et tirer les leçons pour des approches innovantes de préparation et d’anticipation des risques de catastrophes climatiques et des conflits. Dans cette optique le projet intitulé « Réduire les besoins humanitaires dans l’Extrême-Nord du Cameroun en renforçant la préparation et l’anticipation des acteurs multi-niveaux face aux chocs, via une approche intégrée sensible au conflit, au climat et à la protection » est financé à hauteur de 3.290.161$ par le bailleur ECHO. Ce projet sera mis en œuvre dans douze communes de la région pour combler les lacunes et relever les défis actuels.

Elvis Serge NSAA

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