Interview : « C’est le lieu de saluer les actions que notre pays met en œuvre depuis 12 ans »

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Dr Joseph Dion Ngute, Premier ministre, chef du gouvernement, représentant du président de la République Paul Biya, lors de la cérémonie officielle d’ouverture de la Conférence ministérielle sur le paludisme, au Palais des congrès de Yaoundé.

Permettez-moi de m’appesantir sur les progrès notables que le Cameroun a enregistrés depuis 2015, dans le processus de réduction du paludisme. Il est important de souligner que la réduction de la mortalité de cette maladie résulte de l’amélioration substantielle de l’intervention à haut impact de morbidité, à travers une conjugaison des initiatives de prévention et de prise en charge.

Sur le plan préventif, l’accent a été mis entre autres sur des vastes campagnes de distribution de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action, couplées à l’intensification de la sensibilisation à leur utilisation. Cette dotation en moustiquaire s’est considérablement améliorée, en passant de 15 à 54 % pour la population générale, et précisément de 20 à 58 % chez les enfants de moins de 5 ans, mais aussi de 21 à 61 % chez les femmes enceintes. Le traitement préventif intervenant intermittent a en outre été déployé chez les femmes enceintes. En effet, un pourcentage non négligeable de cette catégorie de personnes a suivi régulièrement ce protocole de prophylaxie. Au cours des deux dernières années, nous sommes passés de 12 à 46 % des femmes enceintes et elles ont effectivement reçu un traitement exhaustif. Je dois aussi dire que l’amélioration de la couverture des interventions sur la cible prioritaire est fort évocative.

En ce qui concerne les enfants de 3 à 5 ans, à travers la mise en œuvre de la campagne de chimioprévention du paludisme saisonnier dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord du Cameroun. Dans ce registre, le taux de couverture est passé de 80 à 90 % sur la période allant de 2016 à 2023. C’est le lieu de saluer les actions que notre pays met en œuvre depuis 12 ans : la chimioprévention chez les nourrissons. À ces interventions, les résultats sont palpables. Il faudrait adjoindre la prise en charge gratuite du paludisme simple et compliqué, chez les enfants de 0 à 5 ans. Cette prestation figure comme priorité dans le panier des soins de la phase 1, de la couverture santé universelle, mise en œuvre depuis le 12 avril 2023, à Bertoua.

Je ne saurais évoquer les progrès réalisés par notre pays sans mettre en avant les deux principaux éléments qui augurent des résultats encore meilleurs. Il s’agit d’une part de la mobilisation des ressources, de la contribution soutenue du budget de l’État, combinée à l’implication significative des partenaires techniques et financiers. Il est question d’autre part, de l’introduction de la vaccination contre le paludisme dans le programme élargi de la vaccination. En tant que pionnier dans ce processus, le Cameroun nourrit l’ambition de réduire, à sa plus simple expression, le poids de cette maladie sur nos populations cibles, que sont les enfants et les femmes enceintes.

Cette volonté nécessite de consolider les acquis, mais aussi de les conserver dans les sillages des progrès obtenus, avec en toile de fond, les exigences d’accentuer de manière soutenue les interventions à haut impact sur la morbidité et la mortalité. Dans cette voie, je voudrais appeler une synergie de tous les acteurs, tels que le secteur privé, les collectivités territoriales décentralisées et les diverses organisations de la société civile, conscients de l’urgence d’agir en faveur de la réduction du paludisme dans notre société. Il s’agit d’un engagement ferme de notre chef d’État, Paul Biya, qui se matérialise dans les grands axes de sa politique sociale, contenue, entre autres, dans la Stratégie nationale de développement de notre pays à l’horizon 2030.

J’ai conscience que le Cameroun n’est pas un pays isolé face à cette réalité que constitue le paludisme. Bon nombre de pays en Afrique et au-delà sont confrontés à la même difficulté. Cette rencontre internationale est une illustration concrète, chose qui nous interpelle sur la nécessité d’une riposte globale, dans le cadre de la mutualisation des efforts des compétences. Votre présence à ces travaux est le symbole, si n’en était encore besoin, de votre volonté commune de venir à bout de ce fléau. Je nourris l’espoir que les travaux qui souffrent à présent seront porteurs de stratégies efficientes et d’une mise en action conjointe de toutes les parties prenantes afin que ce rendez-vous unique soit le point de départ d’une dynamique nouvelle appelée à être le fondement de l’inversion des indicateurs sur la lutte contre le paludisme dans les pays les plus touchés. Échanges fructueux, des résolutions pertinentes, je déclare ouverte la conférence sur le paludisme à Yaoundé.

Propos recueillis par Elvis Serge NSAA

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