Journées scientifique de la prématurité, plaidoyer pour la mise en place d’un lactarium au CHUMEJE

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Les rideaux sont tombés sur les journées scientifiques de la prématurité organisée par la société gabonaise de pédiatrie au CHU mère et enfant Jeanne Ebori de Libreville. Un fait majeur qui a attiré l’attention des participants, c’est le plaidoyer émis par le professeur Eliane Kuissi pour la mise en place d’un lactarium au centre hospitalier universitaire mère et enfant Jeanne Ebori.

C’est sur une salve d’applaudissement et d’approbation qu’à l’unanimité, les participants ont pris acte du plaidoyer pour la mise en place d’un lactarium au CHUMEJE avec deux observations à l’appui. « L’alimentation est primordiale dans la prise en charge du nouveau-né prématuré. Le lait maternel constitue le meilleur aliment dans ce contexte. Nous voulons montrer les difficultés de l’allaitement maternel chez d’un lactarium au CHUMEFJE.

Observation 1: nouveau-né NM, sexe masculin, admis à H5 de vie pour prise en charge d’une très grande prématurité (27 SA+6j). Né après une grossesse mal suivie et une mise en travail spontanée. Un poids à 1100g, eutrophe avec une détresse respiratoire sévère (S. Silverman 5/10) et une anémie à 7,5g/dl à l’admission. La prise en charge nutritionnelle consistait en une restriction hydrique (60 ml/Kg/j), un apport glucidique (7 g/kg/j) et apports calciques de vie par le lait maternel. L’évolution était marquée par l’apparition d’une ECUN J16 nécessitant un arrêt alimentaire. La reprise alimentaire se faisait 11 jours après par le lait artificiel devant l’impossibilité d’avoir le lait maternel. Un nouvel épisode d’ECUN apparaissait 9 jours après et conduisait au décès dans un tableau de choc septique et de dénutrition.

Observation 2: nouveau-né MC, sexe masculin, né à 27 SA+2j après une grossesse obtenue par FIV et marquée par une pré-éclampsie sévère. Le poids de naissance était de 710g, il présentait une détresse respiratoire sévère (S. Silveman à 4/10) à l’admission. La mère était transférée en réanimation pour instabilité hémodynamique. La 1ère alimentation était faite à H96 avec du lait artificiel. L’évolution était marquée à J6 de vie par l’apparition d’un ballonnement abdominal avec un iléus paralytique et des résidus gastrique abondantes imposant l’arrêt de l’alimentation entérale. 

A J9 de vie reprise de l’alimentation avec du lait maternel. La quantité insuffisante du lait maternel oblige la réintroduction du lait artificiel à J16 de vie. A J29 de vie, installation d’une ECUN sévère avec perforation colique traité chirurgicalement avec mise en place d’une poche de colostomie. L’impossibilité de production du lait par la mère nous amène à utiliser le lait de femme venant d’une autre mère. L’évolution était satisfaisante avec un retour à domicile à J62 de vie.  En conclusion, il existe un véritable problème sur la pratique de l’alimentation

Chez le nouveau-né très grand prématuré au CHUMEJE.  La mise en place d’une banque de lait maternel sécurisé permettra d’améliorer la prise en charge de cette classe de la population. ». A plaider le Pr Eliane Kuissi médecin pédiatre au CHU mère et enfant Jeanne Ebori.

Saint clair Kengue

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