Le pape émérite Benoît XVI, prédécesseur de François, est décédé

Elu pape en 2005, Joseph Ratzinger avait renoncé à son titre de chef de l’Eglise catholique pour des problèmes de santé en 2013.

Pape Émérite Benoît XVI

Le pape émérite qui avait annoncé sa renonciation en 2013, Benoît XVI, est décédé ce samedi, à l’âge de 95 ans.

Son état de santé s’était grièvement dégradé ces derniers jours.

Retour sur ses huit années passées au Vatican, avant de renoncer, déjà pour des raisons de santé.

Il a été pape pendant moins d’une décennie. Une très courte durée pour occuper le siège suprême de chef de l’Eglise catholique. Benoît XVI, Joseph Aloisius Ratzinger de son vrai nom, est décédé ce samedi à l’âge de 95 ans. Son état s’était aggravé ces derniers mois, alors qu’il avait déjà dû renoncer à son statut de pape en 2013 pour des raisons de santé. Il vivait depuis dans un monastère situé au cœur des jardins du Vatican.

Retour sur sa vie, des jeunesses hitlériennes aux scandales liés à la pédocriminalité dans l’Eglise.

Jeunesses hitlériennes forcées

Né en 1927 en Allemagne, Joseph Ratzinger est né d’une famille opposée au nazisme mais a été enrôlé de force dans les jeunesses hitlériennes à l’âge de 14 ans, raconte en 2009 Rue 89. Quatre ans plus tard, en 1945, il commence sa formation de prêtre après avoir refusé d’intégrer la Waffen-SS.

Par la suite, il a enseigné la théologie durant 25 ans en Allemagne avant d’être nommé archevêque de Munich. Il est ensuite devenu le strict gardien du dogme de l’Eglise durant un autre quart de siècle à Rome à la tête de la congrégation pour la doctrine de la foi, l’ex-Saint Office, puis pape pendant huit ans (2005-2013), succédant à Jean Paul II.

Scandale de la pédocriminalité et « Vatileaks »

Elu pape en 2005, son ontificat dura huit ans et fut marqué par de multiples crises. Ce brillant théologien allemand fut rattrapé par les scandales de pédocriminalité dans l’Eglise. Mis en cause par un rapport en Allemagne sur sa gestion des violences sexuelles lorsqu’il était archevêque de Munich, il était sorti de son silence pour demander « pardon » mais avait assuré ne jamais avoir couvert de pédocriminel.

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En tant que chef de l’Eglise catholique, il a défendu une ligne conservatrice, notamment sur l’avortement, l’homosexualité ou l’euthanasie. Ses déclarations ont parfois créé l’incompréhension, comme sur l’islam, l’utilisation du préservatif contre le VIH ou encore l’excommunication de quatre évêques intégristes en 2009.

Son pontificat fut également marqué en 2012 par la fuite de documents confidentiels ( « Vatileaks ») orchestrée par son majordome personnel. Le scandale avait mis en évidence une Curie romaine (gouvernement du Vatican) minée par les intrigues et dénuée de rigueur financière.

Sa renonciation, une première depuis 700 ans

Sa renonciation, annoncée en latin le 11 février 2013, fut une décision personnelle liée à ses forces déclinantes et non à la pression de scandales, avait assuré l’ancien pape, peu à l’aise avec les bains de foule, dans un livre de confidences paru en 2016. Par ce geste, inédit en 700 ans, le premier pape allemand de l’Histoire moderne a ouvert la voie à ses successeurs dont les forces viendraient à décliner. François, 86 ans et souffrant de douleurs au genou, a lui-même laissé « ouverte » cette possibilité.

NOTRE DOSSIER SUR BENOÎT XVI

S’exprimant avec difficulté, Benoît XVI est apparu de plus en plus fragile ces derniers mois, se déplaçant en chaise roulante. Mais il continuait ces dernières semaines de recevoir des visiteurs, certaines photos sur les réseaux sociaux montrant un homme frêle et visiblement affaibli. La dernière vidéo de Benoît XVI, diffusée par le Vatican en août à l’occasion de la traditionnelle visite des nouveaux cardinaux, montrait un homme affaibli et amaigri, muni d’un appareil auditif, ne pouvant plus parler mais au regard toujours vif.

Source: https://www.20minutes.fr/monde/4016564-20221231-pape-emerite-benoit-xvi-predecesseur-francois-decede