C’est l’engagement pris par le ministre de la Santé publique, à travers le Programme national de lutte contre la lèpre et son partenaire, Helen Keller International, à l’occasion de la célébration de la 71e édition de la Journée mondiale des malades de la lèpre célébrée sous le thème « Mettre fin à la stigmatisation, adopter la dignité ».
Maladie de la misère, de l’ignorance et de la honte, la lèpre touche les populations isolées, coupées des systèmes de santé. Stigmatisés, les lépreux souffrent de cette maladie, mais aussi d’exclusion. Souvent associée à une maladie du passé, la lèpre est encore présente dans de nombreux pays où elle est souvent considérée comme la maladie de la pauvreté, de l’ignorance et de la honte. Aujourd’hui, près de 3 millions de personnes sont atteintes de la lèpre dans le monde. Pour l’année 2022, l’Organisation mondiale de la santé déclarait environ 175 000 nouveaux cas de lèpre. Avec l’appui des partenaires de lutte contre les maladies tropicales négligées (MTN), de nombreuses personnes bénéficient d’un traitement gratuit contre celles-ci depuis plus de trente ans. Helen Keller, depuis 1992, est à côté du gouvernement camerounais pour lutter contre les MTN, de façon générale. Et à ce titre, nous apportons un appui substantiel, financier, matériel et humain auprès du gouvernement camerounais afin que les actions qui visent à éliminer, contrôler pour celles qui sont contrôlables et éradiquer les maladies tropicales négligées au niveau du Cameroun », a confié Michel Hendji Yoya, Deputy country Director chez Helen Keller international-Cameroun.
Dans le cadre de l’éradication de cette maladie au Cameroun, le ministère de la Santé publique, à travers le Programme national de lutte contre la lèpre et ses partenaires, notamment Helen Keller International, FAIRMED et l’Organisation mondiale de la santé, s’est associé au reste du monde pour célébrer la 71e édition de la Journée mondiale des malades de la lèpre célébrée sous le thème « Mettre fin à la stigmatisation, adopter la dignité ». À travers cette célébration, le ministre de la santé publique veut réduire davantage le poids social et économique de la lèpre dans les zones endémiques du Cameroun.
La célébration se veut un moment d’intense plaidoyer qui rassemble les défenseurs de la société civile, des dirigeants communautaires, des experts de la santé mondiale et des décideurs politiques travaillant dans le paysage varié des MTN et unifie les partenaires derrière un objectif commun : faire face aux MTN et y mettre fin à travers des stratégies de contrôle et d’élimination, notamment la lutte antivectorielle, voire la prise en charge intégrale des cas. « C’est un bilan qui est très positif, parce que grâce à l’appui d’Helen Keller, le Cameroun a deux maladies qui sont en cours d’élimination : le trachome et la filariose lymphatique. » Pour ce qui est de l’onchocercose, les études que nous avons accompagnées tendent à montrer que cette maladie est en voie de recul dans beaucoup de régions du Cameroun. Nous avons accompagné le gouvernement camerounais dans la prise en charge des morbidités. Notamment le lymphœdème, l’éléphantiasis et les titiasis à travers la gestion et l’opération chirurgicales dans la partie septentrionale du pays », a-t-il conclu.
Au cours de cette cérémonie riche en couleurs et en sons, le Cercle des Amis du Cameroun (CERAC) a fait des dons aux personnes affectées par la lèpre et par les maladies tropicales négligées. Ce sont au total 108 malades et anciens malades qui ont reçus des dons. Au Cameroun, on recense 17 MTN. Le gouvernement à travers des programmes spécifiques prend en charge ces maladies sous deux prismes : Les MTN à chimiothérapie préventive (CTP) : l’onchocercose (OV), la schistosomiase (SCH), les géohelminthiases (STH), la filariose lymphatique (FL), le trachome (TRA). Les MTN à prise en charge intensive des cas (PIC) : la lèpre, le pian, la trypanosomiase humaine africaine (THA), l’ulcère de Buruli, la leishmaniose, le ver de Guinée, les envenimations par morsure de serpents et la gale.
Elvis Serge NSAA