Lutte contre le paludisme : Impliquer tous les secteurs pour mettre fin à la maladie
Tel est le but du Plan stratégique national de lutte contre le paludisme du (PSNLP) pour 2015-2023 : contribuer à l’amélioration de la santé des populations par la réduction du poids de la maladie et du fardeau socio-économique du paludisme en impliquant tout le monde.
Elaboré en ligne avec l’approche High Burden – High Impact indiquée par l’OMS pour les pays à fort fardeau, le PSNLP vise à réduire au moins 60%, la morbidité liée au paludisme par rapport à la situation de 2015 et d’au moins 60%, la mortalité liée au paludisme par rapport à la situation de 2015. Depuis 2002, le Gouvernement a fait de la lutte contre le paludisme une priorité nationale avec l’élaboration et la mise en œuvre de 05 (Cinq) Plans Stratégiques Nationaux de lutte. Dans ce cadre, deux axes prioritaires ont constamment constitué le fil d’Ariane de l’action du Gouvernement appuyée par les partenaires : le renforcement de la prévention et l’amélioration de la qualité de la prise en charge des cas, en particulier chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 05 ans, groupes particulièrement vulnérables vis-à-vis de cette affection.
Pour ce qui est de la prévention, l’on note la mise en œuvre des campagnes de distribution gratuite de masse de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA) organisées tous les trois ans au bénéfice de l’ensemble de la population depuis 2011 ; l’administration gratuite du traitement préventif intermittent (TPI) du paludisme et l’octroi de MILDA pour la protection des femmes enceintes et de leurs bébés. Ces interventions sont depuis quelques mois étendues aux enfants dans le cadre du PEV ; et l’organisation depuis 2016 de campagnes annuelles de chimio-prévention du paludisme saisonnier au bénéfice des enfants de 3 à 59 mois, dans les Régions du Nord et de l’Extrême-Nord.
Prise en charge
Au plan de la prise en charge des cas, il existe une politique de gratuité pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 05 ans, avec une offre de soins dans les formations sanitaires qu’en communauté, grâce au relais du réseau croissant d’Agents de Santé Communautaire. La prise en charge du paludisme est réalisée à travers une confirmation systématique du diagnostic par Test de diagnostic rapide (TDR) ou par goutte épaisse (GE). Selon les données du PNLP, le traitement en 2022 plus de 95% des cas suspects ont été testés. Le traitement doit être conforme aux directives nationales et en 2022, 91,0% des cas de paludisme simples ont été traités avec des ACT et 90% des cas graves avec des injectables conformément aux directives nationales.
Le PNLP déplore néanmoins des ruptures de stocks en intrants souvent relevées dans les formations sanitaires et chez les ASC ; le respect insuffisant des directives de prise en charge par certains prestataires. Il est par exemple relevé un nombre anormalement élevé de cas graves et une application insuffisante de la gratuité de la prise en charge chez les enfants de moins de 5 ans. L’approche d’intervention selon le ministère de la santé publique repose sur 04 piliers notamment la mobilisation des leaders de tout ordre en appui aux actions de lutte contre le paludisme au sein de leurs communautés ; une prise des décisions et des stratégies de lutte basées sur les évidences épidémiologiques et entomologiques ; l’alignement de la stratégie sur les recommandations de l’OMS ; et une réponse nationale coordonnée à travers la mise en place des plateformes de collaboration multisectorielle. Ces piliers selon le Minsanté continueront comme dès la première année de la mise en œuvre du plan à orienter les choix stratégiques et la mise en œuvre des activités de lutte par toutes les équipes.
Divine KANANYET