Lutte contre le paludisme : La taskforce des parlementaires fait le suivi de ses travaux

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 Les parlementaires engagés dans la lutte contre le paludisme au Cameroun,  se sont  réunis hier, 04 avril 2023 à Yaoundé pour une réunion de suivi, en vue de faire l’état des lieux des différentes recommandations issues des réunions précédentes et assurer le suivi des actions à venir en faveur de l’élimination du paludisme.

La taskforce des parlementaires a été créée en juin 2021, dans le but de mobiliser des ressources domestiques en faveur de la lutte contre le paludisme au Cameroun. Après les rencontres de juin 2021 et de 2022, les parlementaires se sont de nouveau réunis ce 04 avril 2023 autour d’une réunion de suivi organisée par Impact santé Afrique (ISA).  ISA est une organisation non gouvernementale africaine basée au Cameroun, spécialisée dans le plaidoyer et la communication stratégique et qui se consacre à contribuer à l’amélioration de la santé des populations et à la réduction du fardeau du paludisme. Les travaux de près de 4h ont porté sur les recommandations de la taskforce 2022 ; la situation du paludisme au Cameroun, le plan d’action 2023 du Programme national de lutte contre cette maladie, les défis et enjeux ainsi que l’élaboration de la feuille de route de la taskforce pour 2023. Au sortir de ces échanges, près d’une dizaine de recommandations a été énumérée et ajoutées à ça, celles de la période 2022 qui n’avaient pas été réalisées. « Il est attendu de la taskforce  qu’elle  mène des actions fortes pour combler le déficit du Plan stratégique national de lutte contre le paludisme au Cameroun afin d’améliorer l’accès aux services de santé et la lutte contre le paludisme et la santé communautaire »,  indique l’honorable Dr François Xavier Mpon, représentant de la présidente du Réseau des parlementaires sur les questions de populations, de développement et de santé publique.

Concrètement, la Taskforce doit « œuvrer pour la création d’une sous-commission de la commission des affaires culturelles, sociales et familiales à l’Assemblée nationale, pour le suivi des engagements de l’Etat en matière de santé » ; « mener un plaidoyer pour l’augmentation du budget national alloué à la santé de 3% soit une progression de 4 à 7%. Une progression que la taskforce souhaiterait voir évoluer progressivement jusqu’à l’atteinte des 15% ». En outre, elle devra « veiller à doter d’un statut clair et défini l’Agent de santé communautaire qui œuvre dans la lutte contre les maladies pour les populations vulnérables » dont le paludisme.

État de lieux de la maladie

En effet, le Cameroun fait partie des 11 pays les plus touchés par le paludisme dans le monde. Avec 7,3 millions de cas et 11500 décès annuellement, selon les chiffres de L’OMS. Et parmi, les femmes enceintes et les enfants de 05 ans représentent 70% de ces décès. Suffisant pour que les parties prenantes ne se découragent pas dans le combat contre cette maladie qui décime en Afrique. La Déclaration d’Abuja de 2001 avait fixé l’objectif pour tenir en respect le virus du paludisme, à 15% du budget de l’Etat à la santé. Des chiffres du Programme national de lutte contre le paludisme, à la fin de l’année 2021, 3 069 521 cas de paludisme confirmés ont été rapportés sur 10 353 739 consultations pour maladies, et 3 782 décès liés au paludisme sur 27 975 décès dans les formations sanitaires. L’approche du PNLP est de contribuer à l’amélioration de la santé des populations, par la réduction du poids de la maladie et du fardeau socioéconomique du pays. Ainsi, d’ici 2023, le PNLP devrait réduire d’au moins 60%, la morbidité liée au paludisme par rapport à la situation de 2015, réduire d’au moins 60%, la mortalité liée au paludisme par rapport à la situation de 2015 tout en renforçant le dialogue politique, utilisant des informations stratégiques pour l’action, les principales politiques et stratégie antipaludiques et la coordination de la réponse nationale. En outre le PNLP prévoit mobiliser les fonds pour lancer la campagne de distribution des MILDA en septembre 2023 dans les régions du Sud et du Centre. Le programme devrait pour l’occasion mobiliser respectivement 1 170 602 737 et 434 544 800 FCFA pour les régions du Sud et du Centre. Selon l’OMS, le moustique porteur de la maladie n’agit plus que la nuit. Il faudrait désormais, chercher les stratégies pour lutter contre les moustiques présents dans la nature de 6h à 18h.

Divine KANANYET

 

Réactions

Honorable Dr François Xavier Mpon, représentant de la présidente du Réseau des parlementaires sur les questions de populations, de développement et de santé publique

« Le déblocage de fonds de contrepartie est souvent très lent »

« En 2021, dès la création de la taskforce pour la  lutte  contre le paludisme,  nous nous sommes réunis et avons reçu à l’Assemblée le budget du ministère de la Santé publique. Il a connu des améliorations dans le cadre du respect des engagements pris par le Cameroun à Abuja en 2001 notamment, augmenter la contribution du budget de l’État à celui de santé publique. Aujourd’hui on se réjouit de ce qu’on est passé d’un taux très bas pour nous retrouver à 7%. Pour les années à venir, l’objectif étant d’atteindre 15%, nous allons continuer de travailler ce plaidoyer auprès du gouvernement pour atteindre ce cap. Au cours de nos travaux d’aujourd’hui des recommandations ont été faites et le PNLP présent a évoqué le fait que le déblocage de fonds de contrepartie est souvent très lent. Nous encourageons dans ce sens, la mobilisation desdits fonds qui viennent parfois fausser les données dans la réalisation des projets qui y sont liés. Nous espérons qu’à partir de là nous pourrons faire de bonnes choses pour éliminer le paludisme dans notre pays ».

Zeinabou IDE, Chargée de programme chez Impact santé Afrique 

« Des fonds doivent être mobilisés pour pouvoir financer en 2023 »

« Pour les recommandations qui ont été émises à l’issue de cette réunion, les parlementaires ont mis l’accent sur l’implication du ministère chargé de la recherche et de l’innovation dans la lutte contre le paludisme au Cameroun. On a également des fonds de contrepartie qui doivent être mobilisés pour pouvoir financer en 2023, les campagnes de distribution massive des moustiques imprégnées à longue durée d’action dans les régions du Centre et du Sud, étant donné que le Cameroun doit financer ces régions qui n’ont pas eu accès aux Milda depuis 2016. Aussi, l’on a longuement discuté sur  l’institutionnalisation des agents de santé communautaires. Il y a un besoin important pour couvrir tout le Cameroun et on a besoin de près de 11000 ASC. Ces personnes sont vraiment essentielles dans le système de santé que nous avons parce que c’est grâce à elle qu’on arrive à soigner les personnes qui sont dans les zones les plus reculées. Il est important de les reconnaître à leur juste valeur et de les motiver ».

Propos recueillis par Divine KANANYET

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