
L'Association Camerounaise Comprendre l'Alzheimer (ACMA).
Des personnes âgées accusées de sorcellerie, des familles démunies face à la maladie d’Alzheimer, une prise en charge inadéquate… Au Cameroun, ce fléau silencieux ravage des vies et appelle à une prise de conscience collective. L’Association Camerounaise Comprendre l’Alzheimer (ACMA) se mobilise pour briser l’isolement, sensibiliser l’opinion publique et améliorer la prise en charge des malades. Un combat contre la stigmatisation et l’ignorance pour offrir une vie digne aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et à leurs familles.
Les récits sont glaçants, les images choquantes. Au Cameroun, des personnes âgées, désorientées, sont accusées de sorcellerie et présentées comme des « avions de nuit » atterrissant sur les toits. Derrière ces accusations, se cache une réalité plus sombre : la maladie d’Alzheimer, méconnue et incomprise, qui ravage des familles entières. « Ma mère a commencé à oublier les choses, à se perdre dans le quartier qu’elle connaissait pourtant si bien », témoigne Majolie, la quarantaine, originaire de Yaoundé. « On l’a emmenée chez un tradi-praticien, qui a affirmé qu’elle était ensorcelée. C’était un cauchemar ».
Comme Majolie, de nombreuses familles sont confrontées à l’errance diagnostique. L’absence de structures spécialisées et la méconnaissance de la maladie conduisent à des interprétations erronées, souvent dramatiques. « Mon père a été retrouvé errant, à des kilomètres de chez lui », raconte Paul, originaire de l’Ouest du Cameroun. « Il ne parlait plus, ne reconnaissait personne. Les gens l’ont pris pour un fou, un sorcier. Heureusement, quelqu’un l’a reconnu et nous a prévenus ». Le cas de Gaston, égaré lors d’un enterrement à Bansoa à l’Ouest-Cameroun, illustre la vulnérabilité des malades. « Il était parti la veille pour le village, mais le conducteur l’a emmené au mauvais endroit », se souvient sa fille, encore bouleversée. « Incapable de parler, il a été abandonné à Baleveng. On a eu tellement peur ».
Ces témoignages poignants révèlent l’ampleur du problème. Les malades sont souvent livrés à eux-mêmes, victimes de la stigmatisation et de l’abandon. « C’est une maladie qui fait peur, qui isole », explique le Dr Ginette TUAYON, présidente de l’Association Camerounaise Comprendre l’Alzheimer (ACMA). « Les familles sont démunies, ne savent pas vers qui se tourner ».
« Nous sommes là pour ceux qui se sentent seuls, pour ceux qui ont besoin d’informations, de conseils, de soutien », explique un responsable de l’ACMA. « Nous voulons briser l’isolement, sensibiliser l’opinion publique et améliorer la prise en charge des malades ». La maladie d’Alzheimer et les démences ne connaissent pas de frontières, et le Cameroun n’est pas épargné. Face à ce fléau silencieux, l’Association Comprendre la Maladie d’Alzheimer et les Démences (ACMA) lance un appel vibrant à la solidarité. Que vous soyez directement touché par la maladie, passionné par les causes sociales ou professionnelles de la santé, votre engagement est crucial. Rejoignez l’ACMA et devenez un acteur du changement, un allié précieux dans la lutte contre cette maladie qui bouleverse des vies.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, 55 millions de personnes seraient atteintes de démence dans le monde. En l’absence de traitement curatif, on pourrait compter 82 millions de personnes atteintes de démence en 2030, et 152 millions d’ici à 2050. Près de 10 millions de nouveaux cas sont déclarés chaque année. En 2019, le coût économique de la démence dans le monde était estimé à 1300 milliards de dollars. Dans l’ombre des chiffres et des statistiques, des familles entières luttent au quotidien contre la maladie d’Alzheimer et les démences. L’ACMA vous offre l’opportunité d’approfondir vos connaissances sur la maladie d’Alzheimer et les démences, de vous tenir informé des dernières avancées scientifiques et des meilleures pratiques en matière de prise en charge. L’ACMA est membre d’un réseau international d’associations luttant contre la maladie d’Alzheimer. Vous aurez ainsi la possibilité de participer à des rencontres, des conférences et des formations à l’étranger.
L’ACMA propose des formations certifiantes en gestion de la maladie d’Alzheimer et des démences, reconnues au niveau national et international. L’ACMA se bat pour sensibiliser le public, former les professionnels de santé et soutenir les familles. « Nous organisons des campagnes d’information, des ateliers de formation, des groupes de parole », précise le Dr TUAYON. « Il est urgent de briser le silence et de changer les mentalités ».
La prise en charge de la maladie d’Alzheimer est un défi de taille. Les coûts des médicaments et des soins sont prohibitifs pour de nombreuses familles. « Nous avons besoin de structures d’accueil spécialisées, de personnel formé, de médicaments abordables », souligne le Dr TUAYON. Malgré les difficultés, des initiatives émergent. Des familles se regroupent, partagent leurs expériences, s’entraident. « On se sent moins seuls quand on sait qu’on n’est pas les seuls à vivre ça », confie Majolie. L’espoir réside dans la prise de conscience collective. La maladie d’Alzheimer n’est pas une fatalité. Avec un diagnostic précoce, une prise en charge adaptée et un soutien psychologique, les malades et leurs familles peuvent vivre dignement.
Elvis Serge NSAA
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