Médecine bucco-dentaire : Un congrès international pour améliorer le domaine au Cameroun
Amélioration des plateaux techniques et révision de la répartition des cabinets dentaires au niveau national restent les grands défis des 1eres journées internationales d’odontologie camerounaise qui se tiennent du 11 au 12 mai à Yaoundé.
Le Cameroun est le seul pays en Afrique centrale qui forme dans la médecine bucco-dentaire. Malheureusement, ce domaine d’activité éprouve d’énormes difficultés chez nous. Par exemple, la répartition, sur le plan national, des cabinets dentaires, et la faible capacité en matériels techniques demeurent les problèmes majeurs qui ne permettent pas aux praticiens du secteur d’effectuer leur travail en toute quiétude et aisance. D’ailleurs, ces manquements ont été rappelés au cours des premières journées internationales d’odontologie Camerounaises qui se tiennent depuis hier à Yaoundé. Compte tenu de l’importance de ce congrès, le ministre de la Santé publique a donné le ton des travaux.
Apprenants, patients et praticiens, l’évènement regroupe toutes les couches sociales. « Il y a un grand chantier qui mis sur pieds au ministre de la Santé publique pour l’amélioration du domaine de la médecine bucco-dentaire. Vos contributions sont attendues », a déclaré en cérémonie d’ouverture, le représentant du Minsanté. Pour des soucis d’assainissement de ce secteur, quelques points liés à l’éthique et la déontologie ont été rappelé par la présidente de l’ordre nationale des chirurgiens-dentistes du Cameroun. « L’ordre, c’est le gendarme du secteur. Nous ne sommes qu’une association. Elle est par exemple revenue sur l’éthique et la déontologie. L’éthique voudrait par que les soins soient de qualité et, ils doivent être fait à des endroits adéquats », a renchérit le président du comité d’organisation des premières journées internationales d’odontologie Camerounaise, Dr Salomon Zing.
Innovations
Il faut dire que ce colloque va permettre, non seulement aux médecins chirurgiens-dentistes du Cameroun de partager leur savoir faire, mais également d’acquérir des nouvelles connaissances dans cette branche des questions sanitaires. Voilà pourquoi, les travaux sont organisés sur des sous thèmes. Notamment, « quelle médecine bucco-dentaire pour les pays sous-développés ? » ; « la pratique de la chirurgie dentaire à l’ère du numérique » ; « la place des plantes médicinales dans la pratique en odontostomatologie ». Rappelons que pour ce premier rendez-vous international, le congrès est axé sur le thème : « les innovations en médecine bucco-dentaire ».
Emmanuel Eboua
Réactions
« Il faut copier ailleurs pour améliorer selon notre contexte »
« Nous tenons à remercier la presse et la communauté nationale pour l’attention et l’importance accordées à la médecine bucco-dentaire. En plus de ce que j’ai indiqué dans mon exposé, il était question de faire comprendre que les pays sous-développés ne doivent pas rater le train de l’innovation. Ils doivent aller copier ce qui se passe ailleurs et venir l’améliorer dans notre contexte avec nos ingrédients locaux. C’est ça l’innovation. Actuellement, nous ne sommes pas capables de créer du nouveau. Mais, nous pouvons copier ce qui se passe ailleurs pour venir l’améliorer à notre contexte. C’est de cela qu’il s’agit. Je suis encore mal placé pour juger de la qualité du contenu des enseignements pour la simple raison que je suis l’un des concepteurs de ces programmes. Mais, je peux vous assurer que ceux qui ont été formé ici, et qui ont postulé pour la spécialisation ailleurs ont été unanimement accepté. Je ne connais pas encore un seul étudiant de la médecine bucco-dentaire qui a été refusé pour insuffisance du contenu académique. Ils ont même été surpris de la qualité d’enseignement. Je peux dire sans risque de me tromper que le contenu est bon ».
« Nous faisons un plaidoyer pour l’amélioration des plateaux techniques »
« La médecine bucco-dentaire est très jeune dans notre pays. Ailleurs, comme au Sénégal, on forme en médecine bucco-dentaire depuis 70 ans. Mais ici, on a commencé il y a 16 ans. Dans d’autres pays, on parle des cinquantièmes journées de l’odontologie. Mais chez nous, on parle d’abord des premières journées. Vous pouvez imaginer le retard. Aujourd’hui, ces rêves deviennent réalité. On était dans les conférences, congres. Les gens proposaient des choses, mais nous, on ne proposait rien. Aujourd’hui, on commence par les premières journées internationales. Voilà pourquoi nous sommes fiers. L’objectif est la formation continue des praticiens parce qu’un médecin qui ne se forme pas est un médecin qui doit arrêter de pratiquer. Les choses changent. Les techniques changent. Voilà pourquoi, si le médecin ne trouve pas les moyens de se faire former a travers les séminaires, il ne sera pas efficace. La qualité des soins y va. Pour ceux qui sont des problèmes qui minent le secteur, nous avons le problème de la répartition des cabinets bucco-dentaires au niveau national. Cela voudrait dire que Yaoundé et Douala regroupent plus de la moitié des praticiens de ce domaine-là. Le deuxième problème est que les hôpitaux ne sont pas équipes. Le plateau technique est très faible. Vila pourquoi on se retrouve parfois à ne faire que les rétractions dentaires. Aujourd’hui nous plaidons pour les hôpitaux soient équipés, afin de pouvoir donner les mêmes soins qu’à Paris, NewYork, etc. Puisque nous sommes formés dans les mêmes écoles. Ces différents seront abordés au cours des échanges d’expériences avec les experts du Mali, Sénégal, Burkina Faso, etc. Le problème de l’éthique et de la déontologie reste un problème à prendre en compte et la présidente de l’ordre l’a mentionné au cours de son discours. Il y a toujours des brebis galeuses comme dans toutes les professions. L’éthique suppose faire des soins de qualité, et à des endroits appropriés. Par exemple, on ne peut soigner des dents dans une chambre ».
Propos recueillis par E.E