Meurtre : Le moustique est l’animal le plus meurtrier pour l’homme

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C’est la principale information du 2ème colloque international de l’Ecole des sciences de la santé de l’Université catholique d’Afrique Centrale (ESS-UCAC), sur le thème « Biotechnologies et développement suivant l’approche Une Santé/One Health », qui s’est tenu du 23 au 24 mai 2023, à Yaoundé.

Les chiffres sont sans appel : avec quelques 800 000 morts par an, le moustique est l’animal le plus meurtrier pour l’homme. Il devance ainsi largement le serpent (100 000 morts) ou encore le chien (35 000 décès). A titre de comparaison, cet insecte tue plus d’humains en 24h que le requin en 100 ans. C’est la substantifique moelle de la leçon inaugurale du Pr Charles Wondji, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du 2ème colloque international de l’Ecole des sciences de la santé de l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC), qui s’est tenu du 23 au 24 mai 2023, au Palais des congrès de Yaoundé. Cette 2è édition a réuni plus de 500 participants, parmi lesquels, les chercheurs, enseignants universitaires, étudiants et agents de l’ESS-UCAC. Le présent colloque a enregistré la présence de Jean Mbarga, l’archevêque métropolitain de Yaoundé et Grand chancelier des ordres académiques de l’UCAC, le représentant du recteur de l’université catholique d’Afrique centrale (UCAC), le représentant du ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur,  le représentant du ministre de la Santé publique et la Directrice de l’ESS-UCAC, Dr Sylvie Myriam Ambomo épse Mvoa. Ce moment de réflexion réunit au sommet de la colline Nkol-Nyada, a pour fil conducteur : « Les biotechnologies et développement suivant l’approche « une santé ».

Cette thématique permet de conjuguer des efforts de lutte qui mettent en commun différents domaines d’étude tels que la médecine humaine et animale, la biologie et les biotechnologies, l’écologie, l’économie et les sciences humaines pour répondre aux problématiques de santé globale. En effet, le continent africain étant touché de façon disproportionnée par les maladies infectieuses, les biotechnologies de la santé offrent un espoir potentiel à l’amélioration de nouveaux médicaments, des diagnostics et des vaccins abordables contre ces maladies. Pour y arriver, quatre axes thématiques ont été retenus pour servir de point de départ aux différents échanges dans ce 2ème colloque international. L’axe thématique 1 traite des biotechnologies et innovations dans la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies émergentes et réémergentes, l’axe thématique 2 traite des biotechnologies et développement, l’axe thématique 3 traite des biotechnologies, eugénisme et Transhumanisme, l’axe  thématique 4 traite des biotechnologies et culture. Ce concept holistique met en exergue la relation entre la santé humaine, animale et la protection des écosystèmes. La santé humaine et animale est interconnectée à l’environnement à tel point que tout changement de notre milieu de vie impacte sérieusement sur notre santé. Il devient évident qu’à travers une approche multisectorielle et transdisciplinaire, les menaces en santé publique peuvent être surveillées et contrôlées grâce à la biotechnologie. L’approche une santé travaille ainsi pour conserver la nature, préserver les écosystèmes et surveiller m’émergence des nouvelles maladies.

Colloque scientifique

Ce banquet intellectuel a permis des échanges fructueux entre les étudiants de l’ESS-UCAC et les chercheurs chevronnés sur l’avenir des systèmes de santé ainsi que sur les inégalités sociales et écologiques, obstacles à une justice sociale réelle, fondement nécessaire de toute idée de durabilité en matière de santé. Pendant deux jours, le point a été fait sur les avancés récentes de la biotechnologie, mais aussi sur la typologie des risques, analyser les cadres intentionnels et juridiques de prévention et gestion des risques liés à l’utilisation des pratiques scientifiques, des biotechnologies et aux recherches biomédicales. La déclaration sur la bioéthique et les droits de l’homme adoptée en 2005 à la conférence générale de l’UNESCO énonce clairement que « la protection et le respect de la dignité humaine ne doit pas être mis en danger, ni ignorée par une démarche et un comportement trop technologique qui ignorerait l’essentiel ».  Ce colloque a pour objectif de croiser les regards et enrichir les visions au sujet de la biotechnologie et le développement de l’approche « une santé ». Plusieurs communications ont été présentées sur des thématiques précises par les différents professeurs et enseignants chercheurs venus participer à ce colloque scientifique.

Elvis Serge NSAA

Réactions

Pr Charles Wondji, Directeur exécutif du Centre de recherche sur les maladies infectieuses (CRID) et professeur de génétique à la Liverpool School of Tropical Medicine (LSTM)

« Les outils biotechnologiques facilitent la détection des moustiques »

« Les avancées de la biotechnologie sont notables. En effet, la biotechnologie présentement nous permet de mieux comprendre comment, les moustiques qui transmettent le paludisme, évitent les méthodes qu’on utilise pour les tuer. Avec cette connaissance, nous avons mis sur pied, les outils biotechnologiques qui permettent et facilitent la détection des moustiques. Grâce à la biotechnologie, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a l’opportunité de choisir le meilleur insecticide, la meilleure moustiquaire imprégnée d’insecticide. Je peux déjà dire qu’au Cameroun, présentement, sur la base de ces études, le gouvernement a pu mettre à la disposition des populations, les meilleures moustiquaires possibles. Ça c’est une retombée directe de ce que, avec les outils biotechnologiques, nous avons mieux compris le processus par lequel, les moustiques évitaient d’être tués par les moustiquaires. Le gouvernement a des outils simples et efficaces à mettre à la disposition des populations camerounaises ».

 

 

 

 

Dr Sylvie Myriam Ambomo Epse Mvoa, Directrice de l’Ecole des sciences de la santé de l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC)

 « Il était urgent de parler d’une thématique qui touche une autre unité de formation »

« Le thème que nous avons choisi, émane des problématiques que nous observons sur le terrain. En plus, nous avons également des doctorants qui nous amènent à voir beaucoup plus clair sur certaines problématiques. En réalité, après le colloque de l’année dernière, nous avons pensé que cette année, il était urgent de parler d’une thématique qui touche une autre unité de formation. En passant, l’Ecole des sciences de la santé de l’Université catholique d’Afrique centrale, a trois types d’unité au niveau du doctorat. Unité science infirmière ; unité biologie clinique et l’unité santé publique. Alors, notre politique au sein de l’Université catholique d’Afrique centrale, particulièrement à l’Ecole des sciences de la santé, c’est de mobiliser toutes les unités. L’année dernière, c’était l’unité des sciences infirmières qui a mobilisé tous les chercheurs, cette année c’est l’unité de formation biologique, l’année prochaine, ça sera l’unité de formation santé publique. C’est pour cela que cette année, quand on parle de biotechnologie, ça concerne la biologie clinique, mais également, tous les autres chercheurs, mais le centre c’est la biologie clinique ».

 

 

Jean Mbarga, Archevêque métropolitain de Yaoundé et Grand chancelier des ordres académiques de l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC)

« La science et la foi vont ensemble »

« Nous sommes ici dans le cadre de l’Université catholique d’Afrique centrale, avec l’Ecole des sciences de la santé qui chaque année maintenant promeut un colloque, dont le but est de promouvoir la recherche scientifique dans le domaine de la santé. L’Eglise soutient cela, parce que la science et la foi vont ensemble. Il faut les cerveaux africains et même internationaux s’investissent pour résoudre les problèmes qui sont de plus en plus aigus. C’est le cas du paludisme qui a été évoqué dans le cadre de la leçon inaugurale, qui interpelle tout le monde. Nos populations sont exposées à des pandémies, à des endémies d’une extrême gravité. Je salue cet effort qui est fait au sein de l’institut catholique d’Afrique centrale, pour que nous puissions contribuer à l’avènement cette recherche qui facilite et améliore les conditions de vie ».

Propos recueillis par Elvis Serge NSAA 

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