Au cours de la 5ème édition de ce mois, plusieurs activités sont organisées à l’endroit des jeunes, principale cible de l’infection au Vih/Sida.
« J’ai peur de faire mon test car si le résultat est positif, je ne sais pas si je vivrai encore longtemps » des paroles comme ça, on entend chaque jour. Malgré les progrès réalisés ces dernières années dans la lutte contre le Vih/Sida, l’accès au dépistage reste un défi majeur. La peur de connaitre son statut sérologique gagne du terrain chaque jour. C’est dans cette optique que dans le cadre de la 5ème édition du mois camerounais contre le Sida sous l’égide de la Première Dame, des activités d’information, d’éducation et de sensibilisation sont organisées à l’endroit des jeunes. L’initiative est d’encourager les jeunes à se faire dépister, à retirer leurs résultats surtout à connaitre leur statut sérologique. « Vaincre la peur » tel est le thème de la 33ème Journée mondiale de lutte contre le Sida. « Le message adressé à la jeunesse cette année par Synergies africaine est qu’elle ne doit pas avoir peur. C’est pour cela que la thématique de vaincre la peur est adopté à travers des causeries éducatives et bien d’autres » Jean Stéphane Biatcha, secrétaire exécutif.
Il s’agit pour les encadreurs et les pairs éducateurs de susciter la prise de conscience chez les jeunes sur l’importance de connaitre son statut sérologique et les amener à surmonter la peur du dépistage. Ceci à travers des causeries, des échanges par une approche participative et le partage d’expérience. Au cours de ce dernier point, plusieurs personnes ont apporté des témoignages sur leur vécu quotidien. L’un des témoignages est celui de Dame Pauline Mounton. « vivant dans un contexte de Vih avec mon mari, j’ai décidé d’aller faire mon test en1992 et mon résultat s’est avéré positif. Depuis lors, je vis avec » témoigne le chef adjoint section santé sida à la fondation Chantal Biya. « Avant que je n’assiste à cette causerie, j’avais peur car psychologiquement je fuis les aiguilles et aussi de connaitre mon résultat. Mais après cette séance, je suis confiante et je ferai plus attention maintenant parce que comme nous avons appris, le Vih ne se transmet pas seulement par les rapports sexuels mais aussi par les objets souillés » mbele Christine, élève au lycée bilingue de Nkoabang. De nos jours, des facilités sont mises sur pied pour rendre la charge virale indétectable, il s’agit de prendre de manière régulière son traitement et d’observer les bonnes habitudes.
Stigmatisation des personnes infectées
L’une des grandes peurs dans l’histoire du Vih/Sida est le regard de la société, de l’autre sur la personne infectée. « La stigmatisation, c’est un traitement injuste, fondé sur des représentations négatives basées sur les identités et notamment la peur de la mort. Elle véhicule la dévalorisation » Erving Goffman. Au départ, la vision était celle d’une maladie des personnes qui avaient un comportement sexuel déviant et ceci associé à la méconnaissance des modes de transmission. De ce fait, celle-ci intériorise ces stigmates et abandonne les centres de prise en charge. Pour renverser la tendance, il faut des témoignages des personnes vivants avec le vih, renforcer les connaissances des jeunes sur le sujet, susciter la prise de conscience des jeunes sur les stratégies de prévention et de prise en charge du Vih/sida. Et surtout la communication sans relâche.
Ariane Makamte