Naissance et misère : Cri d’une mère et ses quadruplés à l’Extrême-Nord du Cameroun

Dans la nuit du 21 août dernier, Maïwoing, une jeune mère de 32 ans, a donné naissance à quatre bébés dans des conditions précaires, dans une case de santé de fortune du village de Bardouki.

A l’Extrême-Nord du Cameroun, la crise alimentaire qui frappe de plein fouet les familles, met en péril la vie de nombreux enfants. Maïwoing, qui vient de donner naissance à quatre bébés, se trouve dans une situation désespérée, incapable de subvenir aux besoins de ceux-ci. Ils sont ainsi exposés à la malnutrition aiguë, en forte hausse dans cette partie du pays, menaçant la vie de près de 400 000 enfants de moins de 5 ans en 2024.

La case de santé de Bardouki, où Maïwoing a accouché, souffre d’un manque cruel de ressources et d’équipements. Cet environnement déplorable compromet la santé de cette mère et de ses nourrissons. L’appel à construire un Centre de Santé Intégré est plus que jamais urgent pour garantir des soins de qualité. La solidarité nationale et internationale  est essentielle pour soutenir cette jeune femme et les autres familles vulnérables de la région afin d’offrir un avenir meilleur à leurs enfants.

« Je suis si heureuse d’avoir mes enfants en bonne santé, mais je suis effrayée par ce que l’avenir nous réserve. Nous n’avons pas les moyens de subvenir aux besoins des enfants. Nous avons besoin d’aide », confie Maïwoing, la voix tremblante d’émotion.

Loin des regards, au cœur de la brousse camerounaise, un événement extraordinaire a bouleversé la vie d’une famille déjà éprouvée par les aléas de l’existence. Maïwoing, une jeune femme de 32 ans, a donné naissance à quatre bébés, un miracle de la vie qui s’est produit dans des conditions loin d’être idéales. Cette heureuse nouvelle se teinte rapidement d’une profonde inquiétude face à l’avenir incertain de ces nouveaux-nés et de leurs parents.

Un quotidien marqué par la précarité Les effet du changement climatique

Dans cette région de l’Extrême-Nord, où les pluies diluviennes alternent avec les sécheresses prolongées, la vie est un combat quotidien. Les récoltes sont de plus en plus faibles, les ressources en eau se raréfient et les maladies se propagent. Maïwoing et son époux, Djamo Froumsikreo, vivent de la petite agriculture, une activité rendue très difficile par les changements climatiques. La naissance des quadruplés aggrave considérablement leur situation, les plongeant dans une précarité extrême. Et c’est pas tout…

La situation nutritionnelle dans l’Extrême-Nord du Cameroun se dégrade

Les résultats de la dernière enquête nutritionnelle menée en décembre 2022 par le Ministère de la Santé Publique, l’UNICEF, le HCR et le PAM ont montré une détérioration de la situation nutritionnelle des enfants camerounais âgés de 6 à 59 mois dans l’Extrême Nord, le Nord, l’Adamaoua et l’Est.

L’analyse IPC sur la malnutrition aiguë au Cameroun révèle une situation particulièrement préoccupante dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Cette région, déjà vulnérable en raison de conditions climatiques difficiles et d’insécurités persistantes, est confrontée à une hausse significative des cas de malnutrition aiguë.

Selon une récente étude du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), durant la période allant de novembre 2023 à février 2024, plusieurs départements de l’Extrême-Nord ont été classés en situation d’alerte (Phase 2) ou même en situation sérieuse (Phase 3), indiquant un risque élevé de malnutrition aiguë. La période projetée de juillet à octobre 2024, la situation devrait atteindre son pic, coïncidant avec la saison sèche et aggravant ainsi les problèmes d’insécurité alimentaire.

Les prévisions sont alarmantes : près de 400 000 enfants de moins de 5 ans devraient souffrir de malnutrition aiguë en 2024 dans l’ensemble du Cameroun, dont une proportion importante dans l’Extrême-Nord. Les femmes enceintes et allaitantes sont également fortement touchées. A cela il faut rajouter qu’il leur sera difficile de pouvoir allaiter convenable leur bébé au sein comme cela est recommandé par  le ministère de la santé publique et l’OMS. Que dire du cas de Maïwoing qui a quatre bébés allaiter ? Ces quadruplés qui viennent ainsi s’ajouter à ses 6 précédents enfants

Un système de santé défaillant, appel à la solidarité nationale et internationale

La case de santé de Bardouki, où a eu lieu l’accouchement, est loin de répondre aux normes requises. L’infirmier temporaire, Tamwé André, met en exergue les limites de cet établissement : « Nous manquons de tout : médicaments, équipements, personnel qualifié. Il est urgent de construire un Centre de Santé Intégré (CSI) pour offrir des soins de qualité à la population. »

Au-delà du drame individuel de cette famille, c’est tout un système de solidarité qui est mis à l’épreuve. Les autorités camerounaises, les organisations humanitaires et les citoyens sont appelés à se mobiliser pour apporter une aide concrète à Maïwoing et à ses quadruplés. Des dons en nature (lait infantile, couches, médicaments) et en espèces sont indispensables pour assurer leur survie.

Le destin de Maïwoing et de ses quadruplés est suspendu à un fil. Leur histoire est un cri d’alarme qui résonne au-delà des frontières du Cameroun. Elle nous rappelle que la solidarité est un enjeu universel et que chacun d’entre nous peut contribuer à améliorer le sort de ceux qui souffrent.

Samuel Adjewa

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