« One Health » : Le REMAPSEN mobilise l’Afrique depuis Lyon

Bouba Sow, Conseiller spécial du Président et Directeur des partenariats du REMAPSEN au cours du Panel.
Au cœur des débats de l’OSH By All Lyon 2025, le REMAPSEN a plaidé pour un continent capable d’anticiper et prévenir les crises sanitaires grâce à une communication inclusive. Pour le réseau, les médias sont un moteur essentiel pour faire vivre l’approche « One Health » auprès des populations.
Le Forum OSH By All Lyon 2025 s’est ouvert avec une ambition claire : unir les forces pour bâtir un futur où la santé humaine, animale et environnementale ne font plus qu’un. Organisé par la Fondation Une Santé Durable pour Tous, l’événement a réuni du 3 au 5 novembre à Lyon des acteurs de la santé mondiale, dont une délégation africaine conduite par Galien Afrique.
Parmi les voix africaines qui ont marqué les échanges, celle du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN). Représentant le réseau, Boubacar Sow, Directeur du partenariat, a souligné l’importance stratégique des médias dans la diffusion de l’approche « One Health ».
« Les médias africains sont le lien essentiel entre la science, les autorités et les citoyens. Sans vulgarisation, One Health restera un concept dans les bureaux. Notre rôle est d’en faire une réalité sociale », a-t-il rappelé.
Selon lui, les journalistes constituent un vecteur incontournable pour rendre intelligibles des thématiques complexes telles que l’interconnexion entre santé humaine, santé animale et protection des écosystèmes. Le REMAPSEN, actif dans 43 pays du continent, forme déjà ses membres à cette approche intégrée et milite pour un renforcement des compétences.
Des limites encore persistantes
Malgré les avancées, Boubacar Sow a pointé plusieurs défis majeurs : une communication trop institutionnelle, encore éloignée du terrain, un manque d’investissement dans les médias locaux, ainsi qu’une faible production de contenus en langues nationales.
« On ne peut pas parler de transformation quand les populations rurales, pourtant les plus exposées, n’ont pas accès à l’information dans leurs langues. »
Il a également regretté la faible mobilisation des plateformes numériques, alors même qu’elles représentent aujourd’hui un levier essentiel pour toucher les jeunes, majoritaires sur le continent.

Quelques membres de la délégation Africaine au forum de Lyon, dirigée par Galien Afrique.
Construire des alliances pour réussir
Le REMAPSEN appelle à établir des collaborations plus étroites entre journalistes, autorités sanitaires, services vétérinaires, chercheurs et organisations environnementales. Cette synergie, selon lui, est la condition pour une communication continue et efficace, au-delà des crises.
« Les médias doivent être des partenaires, pas de simples relais », a insisté Sow, plaidant pour une approche inclusive et décentralisée.
Un message d’avenir
Dans un contexte marqué par les crises sanitaires et climatiques, l’Afrique voit dans « One Health » un outil de transformation durable. Le plaidoyer du REMAPSEN à Lyon illustre cette volonté : faire des médias un pilier de la sensibilisation et de la prévention.
L’appel est clair : pour qu’ « une seule santé » devienne le moteur des politiques publiques africaines, elle doit d’abord devenir le langage des communautés.
Mireille Siapje








