C’est l’objectif de la 24e session du Conseil de direction des établissements de formation des personnels sanitaires qui s’est ouverte hier, 14 juin 2023 à Yaoundé pour s’achever demain.
Le Cameroun compte cent quatre-vingt-neuf (189) écoles de formations publiques et privées de santé, soit 49 écoles de formation publique et 140 établissements de formation privée. Parmi les 49 écoles publiques de formation en santé, les régions du Centre à elle seule totalise 12 écoles (24%), le Nord-Ouest 7, l’Est 6 écoles (12%). Les régions de l’extrême-Nord, Littoral, l’ouest, le Sud et le Sud-Ouest enregistrent 4 chacune, alors que le Nord traine avec 2 écoles de formation publiques en santé. Quant aux 149 écoles privées de formations en santé, la région du Centre à elle seule enregistre 55 écoles ; l’Ouest 17 et le Littoral 15. Elles sont suivies dans le classement par la région du sud avec 9 écoles privées. L’Adamaoua, l’Est, et l’extrême-Nord arrivent avec 8 écoles chacune ; le sud-Ouest 7 écoles. Le Nord comme toujours tiens la queue avec seulement cinq écoles de formation privée en santé.
Ces différentes données ont été révélées au cours de la cérémonie d’ouverture de la 24e session du Conseil de direction des établissements de formation des personnels sanitaires hier 14 juin 2023 à Yaoundé. Prévue du 14 au 16 juin prochain, cette session a pour but principal : l’harmonisation du cadre pédagogique au sein des établissements de formation des personnels sanitaires en vue de l’amélioration de la qualité des enseignements. Pour ce faire, le ministre de la Santé publique s’est appesanti sur certaines écoles de formation qui ne respectent pas les normes minimums. « Nous allons faire une évaluation systématique. Toutes les écoles qui ont installé les apprenants dans un environnement non propice pour l’éclosion de l’apprentissage, ou alors qui ont des enseignants assez médiocres pour pouvoir communiquer le savoir, nous allons les fermer », a averti Manaouda Malachie.
Santé numérique
Pour les associations et syndicats du secteur de la santé, les attentes sont énormes. « Nous attendons l’harmonisation des formations parce qu’il y a beaucoup des écoles qui forment nos professionnels bucco-dentaires. Ces écoles doivent avoir un même programme », pense Dr Salomon Zing, président de l’Association des chirurgiens-dentistes du Cameroun. Durant ces trois jours de travaux, les participants vont débattre sur plusieurs points. Par exemple, « la santé numérique : les enjeux de la modernisation de la formation des personnels sanitaires », « l’utilisation de la plateforme sur la scolarité ».
Emmanuel Eboua
Réactions
« Beaucoup de choses ne sont pas à jour dans notre système de formation »
« Le conseil de direction de cette année, en terme de thématiques, est simplement motivé pour l’ensemble de constats qui ont amenés à la nécessité de la reforme notre formation sur le plan des enseignants, des infrastructures. Sur le plan pédagogique, il y a des contenus qui ne sont plus adaptés. En plus, il y a quelques écarts à la norme et parfois des gens qui ne sont pas à jour. C’est tous ces éléments qui nous ont permis de penser à une réforme. Une reforme dans une approche multicritère. Les critères didactiques, logistiques, pédagogiques etc. Pour ce qui va changer, il y aura des nouveaux curricula de formation qui vont être validés, le découpage de l’année académique qui passe de deux à trois périodes le système d’évaluation, les méthodes d’encadrements d’apprenants en stages, mais aussi les méthodes de contrôles et d’évaluations des écoles. Les écoles de formation seront évaluées sur la base d’un certain nombre de critères dans une fiche de notation. Cette notation devra nous permettre de classifier les établissements et les catégoriser en fonction de leur capacité à offrir la formation d’élites, ou alors à ne pas être à même d’offrir la formation. Le ministre l’a dit qu’à un moment donné, on va fermer certaines écoles qui ne vont pas répondre aux normes et standards minimums requis pour la formation des personnels médico-sanitaires de qualité ».
« Nous attendons beaucoup de cette 24e session du Conseil de direction »
« Les professionnels médico-sanitaires attendent beaucoup de cette 24e session du conseil de direction des établissements de formation des personnels sanitaires. La formation va désormais s’arrimer au système LMD pour les niveaux baccalauréats, Bac+3. Et les curricula de formation ont déjà été établi. Nous allons les soumettre aux directeurs d’établissement pour qu’ils puissent apporter leur contribution. Nous attendons aussi de ces directeurs d’établissements de nous faire des recommandations fortes, en vue d’améliorer les cas d’indisciplines dans les écoles, et surtout, le ministre l’a bien dit, le contrôle de la qualité des locaux. Lees problèmes sont déjà nombreux. Sur le terrain, plusieurs ministères formes et l’ordre a engagé des discussions pour que toutes ces formations soient désormais harmonisées. Nous attendons seulement l’arbitrage du Premier ministre. Sur le terrain, chaque démembrement de l’ordre veille à ce que les quotas d’horaires soient respectés et que les enseignants aient le niveau ».
Propos recueillis par E.E