Afrique du Sud, La loi sur l’assurance maladie universelle adoptée

Ledit projet de loi visant à instaurer une couverture santé universelle dans le pays, a été adopté le 13 juin 2023, à l’Assemblée nationale, après plusieurs heures de débats.
L’opposition lors des échanges, craignait que le système de santé du pays, déjà surchargé, ne s’effondre si le texte entre en vigueur. Seulement, les députés ont voté en faveur du projet de loi « NHI » (National health insurance) à 205 voix contre 125 même si ce texte doit encore passer devant la chambre haute du Parlement, le Conseil national des provinces. Le ministre de la Santé, Joe Phaahla, a salué cette étape qu’il a qualifiée d’historique, pour le projet de loi en élaboration depuis douze ans. Il estime, par ailleurs, qu’il s’agit « d’un des textes législatifs les plus révolutionnaires » depuis la fin de l’apartheid il y a une trentaine d’années.
Dans la première puissance industrielle du continent, les hôpitaux publics sont, selon le Minsanté, souvent surpeuplés et en manque de moyens ou de personnels et les plus privilégiés se tournent vers le secteur privé. De ce fait, le NHI offrira un système de soins de santé équitable, accessible, abordable et solide comme l’a promis M. Phaahla. « La loi « garantira à tous les Sud-Africains l’accès à la même clinique ou au même hôpital (public ou privé), près de leur lieu de résidence ou de travail, sans qu’ils aient à payer. Le gouvernement paiera ». Le texte prévoit également que les tarifs seront fixés par l’Etat et la création d’un fonds financé par les impôts et des cotisations. L’opposition au parlement a tout de même relevé que si cette Loi est promulguée, neuf millions sur 60 millions de Sud-Africains, qui ont une assurance médicale, devront être pris en charge par un système de santé public déjà surcharge.
Tâches essentielles
Concrètement, en juillet 2019, le Président sud-africain, M. Cyril M. Ramaphosa, a lancé le « Pacte du sommet présidentiel pour la santé – Renforcer le système de santé sud-africain pour des systèmes de santé intégrés et unifiés ». Ce document a défini une feuille de route quinquennale pour des réformes du renforcement des systèmes de santé dans le cadre des « neuf piliers », en vue d’accélérer la CSU en Afrique du Sud. Le pacte souligne le rôle de tous les principaux groupes de parties prenantes dans la mise en œuvre des tâches essentielles relatives à la CSU et au régime national d’assurance maladie en Afrique du Sud, comme l’actualisation de plans d’amélioration de la qualité, la préparation d’un plan opérationnel de ressources humaines pour la santé, l’amélioration de la gestion des finances publiques, l’élargissement de l’accès aux médicaments essentiels, la remise en état des infrastructures et l’utilisation des technologies de l’information par le biais de partenariats public-privé pour étendre les initiatives destinées à consolider les systèmes de santé. Le système de santé public est réparti en 162 districts sanitaires à travers l’Afrique du Sud. Plus de 3500 hôpitaux sont répartis sur le territoire et offrent déjà des soins gratuits aux enfants de moins de 6 ans et aux femmes enceintes.
Divine KANANYET