Rétention des enfants à l’école : La recette du Programme alimentaire mondial

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Cet organisme onusien appuie depuis quelques années des écoles dans 03 arrondissements de la région de l’Adamaoua à travers le projet Home grown school feeding. L’objectif à terme étant, d’augmenter le taux de rétention des enfants à l’école par la distribution d’un pack alimentaire à base des produits locaux.

En dépit de son statut de zone d’éducation prioritaire, dans la région de l’Adamaoua, de nombreux enfants désertent chaque année les écoles. Plusieurs raisons poussent ces enfants au décrochage scolaire. Il s’agit des problèmes alimentaires. « Les enfants ne venaient pas à l’école, d’autres viennent et rentrent pendant la récréation. 02 élèves sont tombés l’année dernière à cause de la famine. Lorsque j’ai demandé à la maison, ils vivaient seuls avec le papa, sans la maman », témoigne Haoua Tassala, Directrice de cette école. Ces déclarations la responsable de l’établissement traduisent à souhait les mobiles de la déperdition scolaire dans cette partie de la région. Depuis 2022, le sous-bureau de Ngaoundéré du Programme alimentaire mondiale a inimitié avec les services déconcentrés des ministères de l’Education de base, de l’Agriculture et du Développement rural, de l’Elevage, des pêches et des industries animales, le programme d’alimentation à l’école avec les produits locaux. Après l’école publique de Ngodi Mafalgaou, l’année dernière, c’est autour de celle de Gada-Dang de bénéficier de l’appui de ce projet.

Selon la Directrice du sous-bureau PAM de Ngaoundéré, le projet vise à augmenter le taux de fréquentation des enfants, leur rétention à l’école et surtout l’augmentation de la production vivrière. Ce qui justifie l’implication des ministères de l’Agriculture et du Développement rural et celui de l’Elevage, des pêches et des industries animales. Pour le sous-bureau PAM de Ngaoundéré, le projet a, depuis son implémentation, permis d’atteindre certains indicateurs. « Le PAM compte passer de 900 à un peu plus de 3300 élèves d’ici la fin de l’année scolaire. Présentement, en termes de distribution, nous distribuons mensuellement environ 12000 œufs, 6000 morceaux de pains et pratiquement 2400 litres de yaourts dans les 5 écoles du projet pilote. Les chiffres vont continuer à augmenter au fur et à mesure que le projet sera mis à l’échelle », explique Lionel, point focal du projet.

Un projet multi acteur

La mise en œuvre de ce projet met en branle les ministères du secteur agropastoral, le Minader et le Minepia dont les délégués régionaux étaient présents au cours de cette cérémonie, à l’école primaire publique de Gada-Dang. Ils participent à partir de ce projet, à la mise en œuvre de la politique d’import-substitution à travers l’augmentation de la production des denrées alimentaires de consommation directe pour limiter les importations. Ce qui va en droite ligne de la Stratégie Nationale de Développement (SND30). Ce projet qui s’inscrit dans la vision de la résilience du PAM vient rompre avec l’ancien système qui consistait à mettre à la disposition des élèves des produits venus d’ailleurs. Le projet Home grown school feeding a la particularité d’encourager la production locale, car les aliments servis aux enfants dans les écoles sont achetés auprès des producteurs locaux organisés en coopérative. Ce qui contribue à booster leurs rendements et partant améliorer leurs conditions de vie.

Jean Besane Mangam

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