En 1994, le Cameroun comme 178 autres pays ont pris l’engagement d’assurer l’accès de toutes à des soins complets de santé reproductive, ainsi qu’à la prévention et au traitement des infections sexuellement transmissibles. 25 ans plus tard, le taux de la mortalité maternelle reste élevé dans le pays.
Cette année le monde célèbre le 25ème anniversaire de la Conférence internationale pour la population et le développement (Cipd), un tournant historique dans la santé reproductive et les droits qui s’y rapportent. Seulement, le ratio de mortalité maternelle est de 782 décès pour 100000 naissances vivantes, et le taux de mortalité des enfants de moins d’un an est de 62 décès pour 1000 naissances vivantes au Cameroun (Eds 2011). Le taux de fertilité est d’environ 5,1 enfants par femme depuis plus de 10 ans. Un tiers des femmes accouchent leur premier enfant avant l’âge de 18 ans et le taux de prévalence contraceptive moderne des femmes en âge de procréer (15-49 ans) est de 25%. Les besoins non satisfait des femmes oscillent les 20%. Le financement demeure assez faible. A peine 2% du budget national sont consacré à la santé maternelle. Malgré les efforts des pouvoirs publics, les besoins restent énormes. Le gap est important
Et pourtant, le pays a pris les engagements au de la Cipd, un événement qui s’est tenu au Caire en 1994, réunissant 179 gouvernements, qui ont adopté un Programme d’action révolutionnaire et ont appelé à faire des droits des femmes et de leur santé reproductive un sujet central dans les efforts nationaux et internationaux de développement économique et politique.
En particulier, le Programme d’action appelait à assurer l’accès de toutes à des soins complets de santé reproductive, notamment une planification familiale volontaire, des grossesses sans risque et des services d’accouchement, ainsi qu’à la prévention et au traitement des infections sexuellement transmissibles. Il a aussi reconnu que la santé reproductive et l’émancipation des femmes sont interdépendantes, et qu’elles sont toutes deux nécessaires au progrès social. « La participation égale et complète des femmes à la vie civile, culturelle, économique, politique et sociale, aux niveaux national, régional et international, ainsi que l’éradication de toutes les formes de discrimination sexiste sont des objectifs prioritaires pour la communauté internationale », affirmait le Programme d’action.
« CIPD » est aujourd’hui utilisé comme abréviation pour désigner le consensus global affirmant que les droits en matière de santé sexuelle et reproductive font partie des droits de la personne, qu’ils sont un prérequis pour l’émancipation des femmes, et que l’égalité femmes-hommes est elle-même un prérequis pour le bien-être et la prospérité de tous les peuples.
Joseph MBENG BOUM