Depuis une semaine, ils prennent part à un séminaire de formation en soins obstétricaux et néonataux d’urgence, animé par l’Association des compétences pour une vie meilleure (ASCOVIME) et l’ONG Gynécologie Sans Frontières. Objectif, diminuer le taux de mortalité de la mère et de l’enfant dans le septentrion du Cameroun, taux jusqu’ici élevé.
La situation de la santé de la mère et de l’enfant demeure préoccupante au Cameroun. Les indicateurs de santé font état du décès de six-mille (6000) femmes par an. Décès qui se justifient selon le Ministère de la Santé Publique, soit par les complications liées à la grossesse ou à l’accouchement, à l’absence d’une prise en charge intégrale et globale mais surtout, au manque de connaissance sur ce sujet.
Outre le projet chèque santé instauré par le Ministère de la santé publique, comme stratégie de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, se trouve en bonne place la formation et/ou le renforcement de capacités du personnel de santé engagé en première ligne.
Garoua dans la région du Nord, abrite depuis le 12 mars 2022, une série de formation en soins obstétricaux et néonataux d’urgence au profit des infirmiers accoucheurs du réseau chèque santé. Initiative de l’Association des compétences pour une vie meilleure (ASCOVIME). Pour son président fondateur, « il s’agit non seulement du renforcement de capacités du personnel soignant mais aussi, l’acquisition des nouvelles connaissances qui permettront à ceux-ci d’anticiper les signes et les risques qui annoncent les complications soit de la grossesse, soit de l’accouchement, soit du nouveau-né », explique Dr. Georges Bwelle.
Le projet cheque santé faut-il le rappeler, est instauré depuis juin 2015 par le Minsante avec pour objectif, d’inciter les femmes à ne plus accoucher chez elles et partant, réduire de considérablement la mortalité maternelle, néonatale et infantile dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua du Cameroun.
Quant au médecin conseil de ce projet dans le Nord, la formation de Garoua trouve son pesant d’or « dans un contexte où le problème de décès maternels perdure. La cause étant les trois retards, cette formation nous lève le 3eme qui est la prise en charge adéquate par le personnel de santé. Cette formation de ASCOVIME et de Gynécologie Sans Frontières arrive à point nommée et revêt un caractère très important », précise le Dr. Sebdje Oumarou.
La formation est animée par des praticiens en la matière, rompus à la tâche et dont la renommée dépasse les frontières africaines. Ceux-ci abordent des thématiques sur les soins obstétricaux et néonataux d’urgence. Parmi eux, le Dr. Serge BOYER, gynécologue-obstétricien, Secrétaire général de l’ONG Gynécologie Sans Frontières. Avec son équipe constituée de gynécologue, de sage femme et d’infirmières, ils parcourent les coins et recoins des villes et villages d’Afrique depuis 27 ans, pour faire avancer la pratique médicale.
Prennent par à cette formation, de médecins généralistes, de sage femme et d’infirmiers accoucheurs des districts de santé des régions du Nord, de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua. Ces derniers tout en saluant l’initiative, espèrent voir les indicateurs de santé maternels et infantiles restés très bas de manière constante durant plus de deux décennies, changés au bénéfice de la santé de la mère et de l’enfant.
Ursule KEIMBA