Fièvre, maux de tête, perte d’appétit autant de symptômes qui sied à la fois au paludisme et au Covid-19, et qui peuvent créer une confusion de diagnostic.
Avec l’avènement de la Covid-19, les gens ne fréquentent plus les formations sanitaires parce qu’ils ont peur d’être contaminées à l’hôpital. Alors les gens s’amusent à se soigner de ce qu’ils appellent le paludisme à la maison.Finalement, les conséquences de cette automédication ne sont pas jolies à voir. En effet, Le risque d’automédication contre le paludisme est que « les gens soignent des symptômes qui sont apparents. On ne soigne pas la maladie. Par exemple, en général dès que quelqu’un a la fièvre, il pense qu’il a le paludisme. Les gens finissent donc, par mourir et on accuse la sorcellerie. Alors qu’on s’est juste mal soigné. Je me rappelle qu’on soignait le paludisme par la monothérapie et après on est passé par la bithérapie.Certainement parce qu’il y a eu des résistances à la monothérapie », explique Etonde Catherine, présidente fondatrice de l’OSC Action Santé Education. Elle ajoute qu’il y a « aussi ce phénomène où telle personne a pris ce médicament pour le paludisme donc, moi aussi je peux le prendre. Pire, il le prend le premier jour, une fois que la température a baissé, il arrête et il n’achève pas le traitement. » C’est le danger de l’automédication. Le dosage n’est pas souvent respecté dans la plupart des cas par oublie ou par ignorance. « Alors que si on va consulter un médecin et qu’on suit toutes ses indications, il y a de fortes chances qu’on guérit de cette maladie », conseille-t-elle.
Ainsi, avec cette période de Covid-19, le paludisme et pas seulement, semble être abandonné. On a l’impression que les autres maladies n’existent plus. L’accent a été mis sur la Covid-19. C’est la raison pour laquelle, un atelier de renforcement des capacités des acteurs des Organisations de la Société Civil (OSC ) impliqués dans la lutte contre le paludisme pour une meilleure prévention du paludisme au niveau communautaire, en temps de Covid-19, à été organisé par l’OngISA ( Impact Santé Afrique), le 26 novembre 2020.La plus value ici, de ce séminaire, c’est la formation des Organisations à Base communautaire afin quelles puissent réellement faire la différence entre le paludisme et la Covid-19. « Parce qu’on nous explique exactement les symptômes et les similitudes et ’établir un bon diagnostic quand on est face à des malades. Ce n’est pas nous qui soignons, mais on peut quand même déterminer si les malades ont soit le paludisme soit la Covid 19 », explique Ngwat Sandrine, Directrice exécutive de Sidaf (Sustainable impact for Development in Africa). Elle affirme que « lutter contre le paludisme en plein Covid-19 n’est pas très difficile. Ça veut dire que de la même façon que nous respectons les mesures barrières contre la Covid -19, nous le ferons également avec le paludisme. Ça veut dire que nous devons dormir sous une moustiquaire imprégnée, nous devons éviter de laisser nos eaux ouvertes. Ça veut dire que si nous avons des sceaux d’eau dans la maison, il vaut mieux les garder fermer de peur que le moustique s’y développe », soutient-elle.
Donc, il y a également des mesures supplémentaires à prendre même pendant cette période de Covid-19. Il est question de faire en sorte que cette pandémie ne doit pas n’empêches pas de penser à se protéger contre d’autres maladies et du paludisme en particulier, de facteur décès toujours élevé.
Carole AMBASSA