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Pr Henri Luma, Directeur Général de l'hôpital Général de Douala.
Pr Henri Luma, Directeur Général de l’hôpital Général de Douala.
Une rumeur selon laquelle l’Hôpital Général de Douala exigerait 7 millions de FCFA à un jeune couple qui a fait des triplés et qui serait séquestré affole la toile. Quelle est la vérité ?
Merci que d’être venus à la bonne source parce que nous allons vous donner la vraie information. Et quel est le problème ? D’abord, vous dites séquestration. Ce n’est pas vrai. Est-ce qu’on a demandé 7 millions FCFA ? Ce n’est pas vrai. Mais le fait, c’est que cette famille est venue à l’Hôpital Général de Douala où la dame a été référée pour l’accouchement des triplés. L’accouchement a été fait par césarienne. Donc, tout s’est bien passé. Et la dame dont on dit avoir été séquestrée est sortie de l’Hôpital Général de Douala le 20 janvier 2025, 5-6 jours après son hospitalisation. Les triplés sont restés dans le service de l’unité de néonatologie. Et dans ce service, ces triplés se portent très bien. La prise en charge est très bonne.
Il n’y a pas eu de séquestration. 7 millions de francs n’ont pas été demandés. Et la mère de ces triplés se porte bien. Vous avez visité ce service de néonatologie. Et dans ce service, vous avez vu les investissements que l’État a fait. Et nous savons que c’est un des meilleurs services de néonatologie au Cameroun. Et vous avez vu ces triplés qui sont venus à un peu plus d’un poids qui est presque le double par rapport à quand ils étaient hospitalisés.
Pour le deuxième point, qui est le montant, ça n’a jamais été 7 millions, parce que pour ces enfants, quel est le vrai montant ? C’est environ 350 mille par enfant. Ce qui n’a rien à voir avec ces triplés. La santé coûte cher, mais déjà avec l’organisation des soins, avec tout ce que nous avons l’habitude de faire, on ne pouvait jamais séquestrer ces triplés. Quand on a des triplés, on remercie Dieu pour cela. Ce n’est pas l’hôpital qui va maintenant provoquer de l’anxiété chez les parents et tout ça…
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Alors, face à cette situation-là, vous dites que les réseaux sociaux, mal utilisés peuvent détruire l’image d’une administration ou d’une personne, et qu’il faudrait peut-être sanctionner. Qu’allez-vous faire maintenant que l’image de l’hôpital est salie ?
L’image de l’hôpital général de Douala est salie. Mais ceux qui viennent ici savent que c’est un hôpital pour tous. Parce que quand on dit 7 millions de FCFA, beaucoup de Camerounais ne peuvent pas payer 1 million. Mais c’est un hôpital où nous voulons voir tous les Camerounais venir consulter les meilleurs médecins de la région. Aussi, nous pensons que la famille n’a pas joué un bon rôle. Pourquoi est-ce qu’ils sont allés vers ces réseaux sociaux ? Est-ce que c’est parce qu’ils voulaient vraiment de l’aide pour ces triplés ou pour eux-mêmes ? C’est aussi notre question à poser. Les réseaux sociaux, est-ce qu’ils ont cherché la bonne information ? Nous n’avons pas l’impression que toutes ces différentes parties ont joué franc jeu. Je pense que pour ce coup, ils devaient plutôt montrer la gratitude. Montrer, au lieu d’être manipulés, pour des raisons que nous ne pouvons pas dire. Très récemment, nous avons suivi les informations. Avec tout ce qui se passe, on ne doit pas salir les institutions de l’État, où l’État a bien investi. Nous avons les médecins, les infirmières, toutes les équipes qui sont en train de travailler pour le bien-être du malade camerounais.
Propos recueillis par Ghislaine DEUDJUI et retranscrits par Charone Dongmo Stg