Sommet de l’Union Africaine : Plus de 175 associations africaines exigent l’adoption d’une convention contre les violences faites aux femmes

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Alors que les Chefs d’État de l’Union Africaine se réunissent pour la 38ᵉ session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement, plus de 175 associations de plusieurs pays africains, dont le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Burkina Faso, le Sénégal et le Mali, lancent un appel pressant à la priorisation de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Cet appel survient à un moment où l’adoption de la Convention sur l’Élimination de la Violence à l’Égard des Femmes et des Filles pourrait transformer le paysage des droits des femmes sur le continent.

Cette convention se présente comme un cadre prônant une approche intersectionnelle qui reconnaît les inégalités systémiques affectant les femmes et les filles. Elle réaffirme un principe fondamental : chaque femme et fille en Afrique a le droit de vivre à l’abri de toute forme de violence. Les chiffres sont alarmants : en Afrique, une femme sur trois subit des violences basées sur le genre au cours de sa vie.

Les statistiques de plusieurs pays illustrent l’ampleur de cette crise. Au Bénin, 69 % des femmes ont subi des violences au moins une fois, tandis qu’au Burkina Faso, 44 % des femmes mariées l’ont été avant l’âge de 18 ans. Au Niger, près de 25 % des femmes étaient déjà mariées avant 15 ans. La Côte d’Ivoire a rapporté 8 782 cas de violences basées sur le genre en 2023, soulignant ainsi l’urgence d’une réponse coordonnée.

L’adoption de la convention lors de ce sommet serait un signal fort de l’engagement collectif des nations africaines à faire de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles une priorité absolue. Elle garantirait des services accessibles et centrés sur les survivantes, répondant ainsi aux besoins et droits fondamentaux des femmes, souvent ignorés.

Un des aspects majeurs de cette convention est la création d’un Comité africain pour la fin de la violence à l’égard des femmes et des filles, qui jouerait un rôle central dans la coordination et l’évaluation des engagements des États membres. Ce mécanisme assurerait une responsabilisation accrue des gouvernements tout en favorisant la participation active des organisations de la société civile.

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Le Réseau Alliance Droits et Santé et ses partenaires exhortent donc les leaders africains à adopter et ratifier cette convention sans délai. Ils appellent également les mouvements de femmes et les organisations de la société civile à maintenir la pression, car ce combat est collectif et ne prendra fin que lorsque chaque femme et chaque fille pourra vivre en sécurité et dans la dignité.

« Ensemble, faisons de cette vision une réalité et construisons une Afrique sans violences, car l’avenir du continent repose sur la capacité de ses nations à protéger les citoyens les plus vulnérables. L’adoption de cette convention pourrait marquer un jalon historique vers une égalité véritable et une société libérée des violences sexistes et sexuelles. » : Le Réseau Alliance Droits et Santé

Mireille Siapje

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