Suicide : Un débat tabou en Côte d’Ivoire
Des données factuelles de l’Organisation Mondiale de la Santé, montrent que 418 cas de suicides et 927 cas de tentatives de suicide ont été notifiés en Côte d’Ivoire dans la période allant du 1er Janvier 2019 au 31 décembre 2021.
En Côte d’ivoire, les professionnels de santé espèrent que la médiatisation des cas de suicides auxquels ils sont confrontés permettra une prise de conscience sur ce phénomène encore mal compris par l’opinion publique ivoirienne. Pour faire état d’un bref récapitulatif, la Cote d’Ivoire a récemment recensé deux cas de suicides au sein de l’armée ivoirienne, en Avril dernier. Pas plus tard que mardi 9 Juillet dernier, un homme s’est jetté du pont Général-de-Gaulle et son corps repêché plus tard a été identifié comme celui d’un gendarme de la commune d’Attécoubé. Le lendemain, un étudiant de Port-Bouet II s’est donné la mort en sautant du 3ème étage d’un bâtiment de sa cité universitaire. Enfin, le tout dernier cas enregistré est celui d’un autre étudiant qui s’est pendu à Dadané, dans l’Ouest de la Cote d’Ivoire le 14 Juillet dernier.
« Croissance + citoyens pauvres = taux de suicides élevé », c’est là le message qu’a voulu faire passer la militante Pulchérie Gbalet sur sa page Facebook. D’autant plus que l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo n’a pas oublié d’évoquer brièvement ce sujet lors de son meeting à Bonoua. « Le suicide est un mal-être chronique », indique le père jésuite Jean Missingué, directeur du Centre de counseling et de pastorale clinique (Copac), qui mène des actions de promotion de la santé mentale en Cote d’Ivoire.
Ces dernières semaines, l’équipe du coordinateur du Programme national de santé mentale (PNSM) a entrepris de d’analyser méticuleusement le traitement des cas de suicide dans les médias et sur les réseaux sociaux. Pour Médard Koua Asseman, ledit coordonnateur du Programme, le taux de prévalence des suicides en Côte d’Ivoire pour l’année 2024, reste tout de même inférieur à celui du premier semestre de 2023. Toutefois, la médiatisation de celui-ci a permis de relancer le débat sur ce sujet toujours tabou dans le pays.
Charone DONGMO Stg/Le Monde.fr