Tcholliré : La ville plongée dans les eaux avec des impacts sanitaires et environnementaux.

Les inondations secouent la ville de Tcholliré en raison des fortes pluies qui se sont abattues la semaine dernière. Les eaux ont laissé dernière elles des dégâts de plusieurs ordres mettant ainsi en péril la santé et la biodiversité.

 Le département du Mayo-Rey dans la région du Nord, précisément à Tcholliré connait de plus en plus de fortes pluies laissant au passage la ville dans l’inondation. Les pluies de la semaine dernière ont couvert plusieurs quartiers de la ville. Les dégâts matériels ont été enregistrés. Les maisons d’habitation détruites, laissant certains ménages sans domicile dans la désolation. La liste se rallonge avec des champs de plantation engloutis par les eaux : Champs de maïs, de mil, de Sorgho, d’arachides et autres détruits par les eaux en furie. Les bêtes domestiques ne furent pas épargnées. L’on a enregistré des bétails qui ont été emportés par les eaux. La bonne nouvelle dans toute cette souffrance et qui réconforte est l’absence de pertes en vie humaine. Il faut rappeler que la région du Nord avait connu une longue pause des pluies durant une bonne partie des mois de juillet et d’août. Le retour de la pluie ne s’est donc pas fait timidement. La population vit des pluies intenses et incessantes. La conséquence immédiate  laisse place aux inondations. Telle est la situation actuelle et d’ailleurs les météorologues affirment que la région du Nord connaitra davantage de fortes précipitations. La biodiversité dans tout ça est menacée. L’environnement se dégrade.

Les inondations, un danger de l’environnement

La biodiversité est impactée. La végétation est détruite car les arbres sont arrachés par les eaux. Cela a été le cas à Tcholliré. Le sol par exemple peut être détruit par les inondations. La biologie et la santé du sol sont aussi menacées. Le désastre est le même pour les micro-organismes bénéfiques et aux organismes plus gros comme les larves d’insectes, les nématodes, les collemboles et les vers de terre qui sont dans le sol. Ces micro-organismes  remplissent des fonctions fondamentales telles que la décomposition de certains résidus de culture. Si les inondations continuent,  les sols seront davantage dégradés. Le problème devient plus complexe lorsque les inondations se font sur des sols qui ne sont pas perméables. L’infiltration de l’eau est faible. Ainsi, des intenses pluies conduisent à l’érosion. Celui-ci peut occasionner des mouvements de terrain surtout si les inondations se sont faites sur un sol imperméable situé sur une pente. Il peut s’agir des ruptures de blocs de roche, d’effondrements, de coulées de boues, de laves torrentielles ou encore de glissements de terrain. Les conséquences sont dévastatrices pour la biodiversité et la sécurité de la population proche des endroits inondés. Au-delà des glissements de terrain, l’on note également la dégradation de la qualité de l’eau.

Les inondations touchent également d’autres villes de la région du Nord à l’instar de Garoua. Les inondations sont également annoncées dans les prochains jours. L’aménagement de la ville et la voire urbaine sont très utiles pendant cette période. Les eaux doivent être canalisées. Pour l’instant, c’est Tcholliré qui en souffre et l’environnement est en perte de sa biodiversité.

Réaction

« Je voudrais préciser à ce niveau que lorsque nous sommes en période d’inondation, vous allez observer que nous avons des arbres qui sont arrachés, nous avons des animaux qui sont morts et cela correspond à la perte de la biodiversité. »

BEYIYE Gérard, Environnementaliste

L’inondation est la submersion rapide ou lente d’une zone hors d’eau. La région du Nord est située dans une zone soudano-sahélienne et  est soumise à ce phénomène très souvent et surtout en période de saison pluvieuse. Ce phénomène a de l’impact sur l’environnement et à trois niveaux. D’abord, l’environnement biophysique, ensuite l’environnement socio-économique et au niveau sanitaire. Sur l’environnement biophysique, les inondations entrainent des répercussions négatives. En effet, la montée et le débordement des eaux contribuent à l’érosion des sols particulièrement les sols dénudés. L’eau de ruissellement lors de son drainage se charge des particules du sol ; ce qui contribue à la modification de la structure et de la texture du sol. Et aussi, les inondations contribuent à la perte de la biodiversité végétale et animale. Je voudrais préciser à ce niveau que lorsque nous sommes en période d’inondation, vous allez observer que nous avons des arbres qui sont arrachés, nous avons des animaux qui sont morts et cela correspond à la perte de la biodiversité. Nous pouvons également noter le risque de la pollution de l’eau et de la nature. La pollution peut subvenir surtout dans une zone industrielle où il y’a des déchets toxiques qui peuvent être mal entreposés et lorsqu’il y’a une montée des eaux ; ces eaux sont contaminés par ces déchets toxiques et peuvent se retrouver à des endroits ou des distances plus lointaines et ensuite contaminer soit des cours d’eau, soit la nappe phréatique. Au plan socio-économique, les inondations entrainent également un lot de dégâts. On peut citer des dégâts matériels, dégradation des infrastructures, les écoles, les routes, les hôpitaux…Le déplacement des personnes et animaux vers des zones exondées. On a des pertes en vie humaine et animale et on a aussi des pertes en revenus économiques dues à l’arrêt des activités. Maintenant au niveau sanitaire, après les inondations, on note l’apparition des maladies épidémiques associées à la contamination de l’eau consommée par la population ou à la prolifération des moustiques avec la présence des eaux stagnantes. Des matières fécales emportées par les eaux ouvrent la porte au choléra et bien d’autres maladies hydriques.

Marcus DARE

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