Transfusion sanguine : L’urgence d’une banque de sang à Kribi
Le cri d’alerte a été lancé par le Dr Patrick Ngou, président de l’association Green Heart Cameroon et par ailleurs Pédiatre à l’hôpital de District de Kribi, au cours d’une collecte de sang sur site à la Commune de Lokoundjé. Une initiative du Centre National de Transfusion Sanguine du Cameroun qui veut diminuer le déficit de sang de 50% dans notre pays.
Le constat est amer pour la ville de Kribi. Elle ne dispose pas pour le moment d’une banque de sang opérationnelle. Le cri d’alerte a été lancé par le Dr
président de l’association Green Heart Cameroon et par ailleurs pédiatre à l’hôpital de District de Kribi. « La ville de Kribi pour le moment n’a pas encore de banque de sang. Cela est en projet. Les travaux sont en cours et nous attendons que les choses soient faites. Notre but est de rappeler l’urgence et la nécessité de le faire. Il y a donc une urgence d’avoir une banque de sang dans la ville de Kribi », a-t-il affirmé. Pour le moment, même si la ville de Kribi n’a pas encore la pression pour ce qui est de la demande en poches de sang, il n’en demeure pas moins que le besoin se fasse ressentir au quotidien. « Quand nous avons une urgence en sang. Nous sommes obligés de passer par les procédures d’urgence, mais, elles sont sécurisées. Il ne faudrait penser urgent veut dire que nous prenons le sang à X et nous le donnons directement à Y. Il y a un protocole bien établi », a-t-il expliqué. Avant de poursuivre : « Lorsque le diagnostic d’anémie sévère a été posé chez le patient. L’urgence a été posée. Le prélèvement du patient est ramené au laboratoire. Les examens sont faits et le groupe sanguin est établi. Nous appelons donc la famille pour pouvoir avoir des donneurs. Nous demandons deux donneurs. Nous faisons un test de compatibilité. Nous faisons des tests rapides. Nous avons la procédure sécurisée de collecte et de conditionnement du sang. Cela nous prend 45 minutes et 1 heure de temps ».
Au regard de ce qui précède, les populations de la Commune de Lokoundjé ont reçu la visite du Pr Tetanye Ekoe, Président de Comité de Gestion du Centre National de Transfusion Sanguine du Cameroun dans la journée du jeudi 12 janvier 2023. Il ainsi profité de la visite du Délégué Permanent du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais de l’Océan, Jules Doret Ndongo pour sensibiliser sur l’importance du don de sang. Il a été accompagné pour la circonstance du Dr Patrick Ngou, président de l’association Green Heart Cameroon sous la supervision du Dr Saurel Ngo’o Mebe, Directeur de l’hôpital de District de Kribi. L’objectif de cette collecte de sang sur le site déjà à la Commune de Lokoundjé et qui va se poursuivre dans d’autres Communes va permettre de diminuer le déficit de sang de 50% dans notre pays. Le Centre National de Transfusion Sanguine veut diminuer le déficit de sang de 50%.
Catherine Aimée Biloa
Encadré
L’association Green Heart Cameroon en pole position pour le don du sang
Elle existe depuis pratiquement 10 ans. Elle fait dans la promotion de santé et la protection de l’environnement. Elle mène des activités sur le terrain avec des campagnes de don de sang. Elle compte déposer un siège dans la vile de Kribi au regard de la nécessité d’accompagner le Programme National de Transfusion Sanguine. « Vous vous rendez compte qu’étant médecin pédiatre, nous comprenons très bien la nécessité du don de sang. L’idée est venue spontanément de fil à aiguille de monter sur pieds cette association. Nous sommes contents d’accompagner le Programme National de Transfusion sanguine. Nous voulons nous placer en pole position quand il s’agira du don de sang et de l’accompagnement. Nous ne faisons pas des choses techniques mais basiques. Nous sensibilisons sur l’importance du don du sang. Nous stimulons les gens à donner du sang. Nous rapprochons les personnels de santé avec la population », a expliqué le Dr Patrick Ngou. Au cours des collectes de sang sur sites les laboratoires des différentes formations sanitaires vont être associés à cette lourde mission de collecte de sang. « Nous sommes là avec le laboratoire de l’hôpital de District de Kribi. Nous ne travaillons pas seuls. Nous travaillons également avec les laboratoires des différentes formations sanitaires. Nous voulons des donneurs bénévoles. Nous allons faire des collectes de sang sur site avec tous les examens qui vont avec VIH, syphilis, hépatite C et bien d’autres », a-t-conclut.
Interview-Pr Tetanye Ekoe
« En 2023, nous voulons ainsi diminuer le déficit de sang de 50% ».
Vous êtes aujourd’hui à la Commune de Lokoundjé pour sensibiliser sur l’importance du don de sang. Comment comprendre ce choix ?
Je tiens à dire merci au Délégué Permanent du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais de l’Océan, Jules Doret Ndongo de m’avoir reçu et m’avoir donné cette opportunité de délivrer le message, qui à mon avis, est très important. Le Chef de l’Etat, son Excellence Paul Biya m’a choisi pour assurer cette mission qui consiste à faire que notre pays dispose d’un système de transfusion sanguine nationale efficace et accessible. Le Chef de l’Etat ne peut pas m’avoir confié cette lourde mission et que je ne puisse pas avoir un coup de pouce. Je suis donc venu convaincre les populations de Lokoundjé sur l’importance du don de sang.
Vous êtes là au sein du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais. Comment comprendre cela ?
Nous ne pouvons pas dire que nous sommes un militant sérieux et que nous adhérions à la politique du Chef de l’Etat sans donner de l’énergie qu’il faut pour cette mission qui, très probablement, va laisser au pays la transfusion sanguine qui va traverser les religions, les partis politiques, les couches sociales. Par conséquent, je demande très sincèrement à tous les militants de se prêter au jeu qui consiste à venir accepter de donner le sang. C’est une opération gagnant-gagnant, d’un côté, on donne du sang. Mais, on pourra vous dire attention votre sang est bon ou n’est pas bon. C’est une donnée importante de savoir que vous êtes VIH négatif, non hépatite positif, non syphilis positif. Quelque chose qui vous donne du confort. Quand vous êtes avec votre mari, vous pouvez le dire tu peux y aller, il n’y a aucun risque.
Une étape dans la Commune de Lokoundjé importante pour vous semblerait-il ?
Il s’agit de rencontrer mes frères et sœurs de la Lokoundjé qui sont dans leur réunion du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, pour leur dire nous ne pouvons pas être bon citoyen si nous laissons les autres mourir de manque de sang. Par conséquent, je suis venu demander à mes frères et sœurs d’adhérer au mouvement du don du sang. C’est un mouvement qui est extrêmement important. Grâce au don du sang, nous sommes capables d’offrir, quand il le faut à la femme qui en a besoin, à l’enfant de moins de 5 ans qui est anémié ou bien aux accidentés de la route, du sang quand il le faut. Quand il n’y en a pas, nous ne pouvons pas faire de miracle.
Une lourde mission pour vous qui cache tout de même un constat amer ?
Le constat est que nous manquons de sang dans le pays. Nous avons déficit de 400 000 poches de sang dans le pays. Par conséquent, nous essayons comme organisation chargée et opérateur unique en matière de transfusion sanguine, de faire des mains et de pieds, d’aller dans tout ce qui est comme opportunité pour faire en sortes que les hommes et les femmes adhèrent aux principes du don du sang. Que cela devienne une culture citoyenne de donner son sang pour sauver des vies.
Ces collectes de sang sur sites ont quel objectif ?
Nous essayons par ces petites approches en 2023 faire au moins 50% du déficit. Nous voulons ainsi diminuer le déficit de 50%. Pour ces personnes qui donnent le sang est que l’avantage est de connaître leur statut sérologique et des autres maladies. Il faut savoir que cela leur met en ordre avec leur conscience de savoir qu’ils ont donné du sang et que celui-ci est susceptible de sauver une vie quelque part.
Qu’en sera-t-il du prix de la poche de sang ?
Nous avons pensé au coût de la poche de sang. Mais, vous savez, nous ne pouvons pas faire du sang sans moyen. Dans la mesure où, pour faire la qualification du sang ou tester du sang, il faut des réactifs qui coûtent chers. Ce sont ces réactifs que nous ne pouvons ne pas faire supporter par la population et qui permettent de ramener le coût de la poche de sang à la somme de 18 000 F CFA que vous connaissez. En plus, comme nous n’avons pas assez de poches de sang stockés parce que les gens ne donnent pas assez de sang, nous sommes obligés de demander chaque fois quand nous avons besoin d’une poche de sang à celui qui demande de venir avec deux donneurs de sang. Nous avons très bien que sur les deux donneurs, il y aura certainement un donc le sang ne sera pas bon à être donner. Quand tout le monde aura compris l’importance de donner du sang, il y aura beaucoup de sang stocké. Nous serons de moins en moins enclins de demander des donneurs.
Interview réalisée par Catherine Aimée Biloa