Un sursis de dernière minute accordé au MINSANTE
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Mouvement de grève des personnels de santé
Les syndicats de la santé CAP/SANTE et SYNPEMS ont accepté d’ajourner leur mouvement de grève, prévu pour ce mardi 17 décembre, suite à une demande du gouvernement. Cependant, les tensions restent vives et les personnels de santé exigent des solutions concrètes à leurs revendications.
Ce lundi après-midi, le ministre de la Santé publique, le Dr Manaouda Malachie, devait rencontrer les dirigeants des syndicats CAP-Santé et le Syndicat national des personnels médico-sanitaires du Cameroun (Synpems) pour tenter de les convaincre de renoncer à la grève prévue pour le 17 décembre. Sylvain Nga Onana, le président de CAP-Santé, avait déjà averti que si cette réunion échouait, le mouvement d’humeur commencerait comme prévu.
« On veut tout d’abord écouter ce que le gouvernement a à nous proposer pour sortir de cette crise », a déclaré Sylvain Nga Onana quelques heures avant la rencontre. Le ministre avait confirmé, dans un communiqué, que les revendications des syndicats seraient à l’ordre du jour de ladite réunion.
Cependant, à l’issue de cette rencontre, les participants sont ressortis avec un surcis. Sylvain Nga Onana a expliqué que, « le Dr Manaouda Malachie étant absent, il s’est fait représenter par le Secrétaire général du ministère de la santé publique, le professeur Louis Richard Njock, qui nous a demandé d’ajourner notre mouvement de grève… de leur accorder un surcis, afin de permettre au ministre de la santé publique, le Dr Manaouda, de rencontrer les différents acteurs du gouvernement concernés par les plaintes des syndicalistes et de trouver des solutions à long terme. Nous leur avons donc accordé une semaine. »
Il a également rappelé que, dans le cours des tensions, « ceux du CURY sont sortis aujourd’hui pour manifester, mais nous leur avons demandé de rentrer afin qu’on attende tous la prochaine réunion avec le ministre de la santé publique. »
Il faut rappeler que, les syndicats avaient précédemment adressé un préavis de grève au gouvernement le 15 novembre, en raison de coupes abusives dans les salaires des personnels de santé, qui varient entre 25 000 et 150 000 FCFA depuis septembre 2024. «Il faut arrêter ces coupes pour permettre aux personnels de santé de passer dignement les fêtes de fin d’année », a insisté le président de CAP-Santé.
Une autre revendication majeure concerne l’utilisation abusive des personnels précaires. « Ils sont appelés temporaires. Ils n’ont ni immatriculation à la CNPS, ni aucune garantie pour leur avenir », a déploré Sylvain Nga Onana, exprimant l’espoir que le gouvernement prenne des mesures pour améliorer le statut de ces travailleurs temporaires de la santé.
La réunion de ce jour au ministère de la santé publique avec le ministre Manaouda Malachie visait donc a se pencher sur les griefs dénoncés par les personnels de santé camerounais: coupes illégales de salaires, conditions de travail précaires des temporaires, non-reconstitution de carrières, absence de primes et d’indemnités, blocage de la révision des textes régissant leur statut, non-application des dispositions relatives à la prise en charge des personnels malades, et enfin, des affectations arbitraires.
Avec ce sursis accordé, l’avenir des discussions entre le ministère de la Santé et les syndicats dépendra des actions du gouvernement dans les jours à venir. Les personnels de santé attendent des réponses concrètes à leurs préoccupations pour éviter une escalade des tensions.
Mireille Siapje
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