Ces données sont du docteur Ilyassa Yaya, chargé du suivi évaluation au district de santé de Dang. Un taux en baisse de 3,2% par rapport à la même période en 2022.
Le district de santé de Dang en collaboration avec la commune d’arrondissement de Ngaoundéré 3ème a célébré le 27 janvier dernier, les activités du mois camerounais de lutte contre le Vih/Sida. Il était question au cours des activités qui se sont déroulées sur une semaine, d’appeler les populations à un dépistage massif. Entre séances de sensibilisation et de dépistage, la jeunesse de ce district de santé a été mobilisée par la commune dans le cadre du concept Train Communal de lutte contre le Vih/Sida. Il s’agissait pour ces derniers de porter le message auprès de leurs pairs afin qu’ils se fassent dépister et retirent leurs résultats.
Selon les pairs éducateurs, le Vih n’est pas une fatalité. La connaissance de son statut sérologique est une voie à la protection de soi et des autres. « Les populations ont adhéré et tout s’est bien passé. Elles se sont faites dépister et nous croyons avoir des bons résultats. L’éveil des consciences est effectif parce que les étudiants nous ont accordé de leur temps et nous avons pu amener plusieurs à se faire dépister » avance Ndjié Ntouda Blandine La Grâce, pair éducateur. Et d’ajouter, « C’est vrai que nous sommes en période d’examen, ce n’est pas évident de convaincre les étudiants afin de se faire dépister, mais ils sont venus. Ils ont compris le bienfait de la chose, car c’est pour leur santé ». Comme elle, Melono Eloundou, U Reporter avoue trouver du plaisir dans les activités de sensibilisation à la prise des consciences face à cette maladie qui continue de circuler. « L’activité concerne le Vih, c’est une bonne initiative qui a permis de sensibiliser le maximum des personnes, notamment les jeunes filles et puis de divulguer, de faire savoir aux uns et autres que le Vih n’est pas une fatalité, loin de là, il y en a des personnes qui vivent avec normalement. Il suffit juste de suivre son traitement. Il faut qu’on multiplie des activités pareilles ».
Des chiffres en baisse
A en croire le docteur Ilyassa Yaya, du district de santé de Dang, les actions menées conjointement avec la mairie ont permis de passer de 4,8% en fin 2022 à 1,6% à la même période en 2023. « Globalement, les femmes sont plus exposées que les hommes. Quand on était à 2,7%, les femmes représentaient 3,1%. Quand on prend, on se retrouve à 2,7% alors que les femmes étaient déjà à 3,1% par rapport aux hommes qui sont à 1%, même quand on prend les adolescents, c’est toujours le sexe féminin qui reste le plus touché que le sexe masculin » explique-t-il. Enfin 2023, la file active, selon ce responsable est de 627 malades tous mis sous traitement au niveau de l’Unité de Prise en Charge des personnes vivants avec le Vih. « On accentue cette prise en charge rapprochée en impliquant les communautaires dans l’appropriation de la prise en charge des Pvvih à travers la recherche des perdus de vue, le suivi et la sensibilisation de ces Pvvih qui a été menée durant l’année 2023. C’est ce qui a fait qu’on a gardé les personnes sous traitement à 100%, toutes les personnes qui ont été dépistées positives ont été mises sous traitement et la file active est restée linéaire jusqu’en fin d’année. En fin 2023, on est à 627 malades vivants avec le Vih dans le district de santé de Dang » conclue-t-il.
Actions de la mairie
La commune d’arrondissement de Ngaoundéré 3ème, siège du district de santé de Dang, travaille en collaboration avec des bailleurs de fonds comme l’Unicef afin de permettre au district d’atteindre ses objectifs. « Nous avons initié le concept de Train Communal de lutte contre le Vih/Sida. C’est un concept qui a été créé pour mobiliser non seulement les jeunes de l’université, des autres établissements, mais aussi la communauté. Vous avez constaté qu’il y avait des chefs traditionnels et lors de la grande marche, on s’est arrêté chez les chefs traditionnels. Nous sommes dans une localité où les chefs traditionnels ont beaucoup de poids, sont beaucoup écoutés. Nous avons créé ce concept pour pouvoir mieux les impliquer pour qu’ils nous aident à mieux sensibiliser la population. On est sûr que le message est passé », faire savoir docteur Hourenatou, 2ème adjoint au maire et coordonnatrice des activités du mois camerounais de lutte contre le Vih/Sida. Sur le terrain, plus de 160 pairs éducateurs sont mobilisés et impliqués dans la sensibilisation de masse.
Avec ces chiffres, le district de santé de Dang affiche l’un des chiffres les plus bas de la région, selon le district. L’existence des points chauds comme l’Université de Ngaoundéré et la position géographique comme zone de transit du district appellent à une multiplication des efforts pour réduire à sa plus simple expression, la courbe de contamination au Vih dans le district.
Jean Besane Mangam