Selon l’Organisation mondiale de la santé, de nombreux suicides ont lieu de manière impulsive dans un moment de crise et de défaillance de l’aptitude à faire face aux stress de la vie, tels que les problèmes financiers, une rupture, une maladie ou une douleur chronique. De plus, la tentative de suicide croît chez les adolescents pour des causes peu connues.
Christen, Daniel et Philippe ont tous les trois survécu à une tentative de suicide. Leur courageux témoignage montre aux personnes concernées qu’il est possible de gérer les crises et de trouver des issues. Ils ont fait un témoignage à l’occasion de la célébration de la 20e édition de la journée mondiale de prévention du suicide, qui s’est célébrée le 10 septembre 2023, sous le thème : « Créer l’espoir par l’action ».
Ce thème incite fortement à agir et rappelle que le suicide n’est pas une fatalité et, qu’en agissant, nous pouvons susciter l’espoir et renforcer la prévention. En créant de l’espoir par l’action, nous pouvons montrer aux personnes qui ont des idées suicidaires qu’il y a de l’espoir, que nous nous soucions d’elles et que nous voulons les soutenir.
Cela montre aussi que nos initiatives, plus ou moins importantes, peuvent donner de l’espoir à ceux qui luttent. Enfin, ce thème rappelle que la prévention du suicide est une priorité de santé publique et qu’il faut agir d’urgence pour faire reculer les taux de mortalité par suicide. L’OMS continuera de collaborer avec ses partenaires pour aider les pays à prendre des mesures concrètes dans ce sens.
Les causes du suicide
D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le lien entre suicide et troubles mentaux (en particulier la dépression et les troubles liés à l’usage de l’alcool) est bien établi. De nombreux suicides ont lieu de manière impulsive dans un moment de crise et de défaillance de l’aptitude à faire face aux stress de la vie, tels que les problèmes financiers, une rupture, une maladie ou une douleur chronique.
De plus, la tentative de suicide croît chez les adolescents pour des causes peu connues. « Les facteurs capables d’inciter au suicide peuvent être les troubles affectifs, les troubles liés à la consommation de drogues, les antécédents psychiatriques familiaux, l’isolement, le rejet, la faible estime de soi », renseigne la psychologue Audrey Yonga. Et d’ajouter, « nous pouvons aussi relever, les problèmes de communication avec les parents, les familles dans lesquelles l’accent est mis sur la performance, c’est-à-dire qu’on ne s’intéresse pas à l’enfant pour ce qu’il est, mais pour ce qu’il est en mesure de produire à l’école ou ailleurs, il existe des familles qui rendent les enfants responsables des problèmes qui siègent dans la maison, les problèmes spirituels sont toutes les causes favorisant la vulnérabilité des enfants.
Cette crise entraînant des dommages dramatiques n’est pas sans répercussions sur l’entourage et les proches de ces jeunes. « La famille dans ce cas sera mal jugée et montrée du doigt du fait de ne pas s’être rendu compte des signes avant-coureurs présentés par l’enfant. » D’où la naissance de la culpabilité des parents, des frères, sœurs et amis ainsi que la honte pour avoir failli à leurs rôles parentaux. « Les proches deviennent dépressifs, d’autres traumatisés, la famille prend un coup au niveau de la communication qui sera rompue, et donc, l’augmentation des risques suicidaires », indique-t-elle.
En rapport à ce mal-être, il existe des recommandations pour prévenir une possible réaction alarmante. « Face à un échec ou une quelconque situation déplorable, il s’agit pour un adolescent d’être résilient, de pouvoir rebondir face à un échec. » Il est question pour le jeune de se remettre en question, de déterminer ses torts afin de donner du sens à ce qu’il traverse, il doit s’exprimer. C’est aussi aux parents de revoir les méthodes de rapprochement vis-à-vis de l’adolescent ». De l’enfance à la période de jeune adulte, les décisions prises par les adolescents sont dues aux changements physiques et psychologiques qu’ils vivent au quotidien. Mais, cette transition peut mal se passer et certains adolescents ne supportent pas cette situation et trouvent comme solution de mettre fin à leur vie.
Le taux de suicide est estimé à 19.5 pour 100.000 habitants.
Au Cameroun, le taux de suicide est estimé à 19.5 pour 100.000 habitants. Cette estimation de l’OMS publiée le 9 septembre 2019, place le Cameroun parmi les 10 pays africains qui ont enregistré le taux de suicide le plus élevé entre 2000 ; 2016 et 2019. Dans son rapport intitulé « Suicide in the World, Global Health Estimates » publié le 9 septembre 2019, cette organisation indique que ces personnes qui se sont données la mort sont estimées à 19.5 pour 100.000 habitants en 2016 au Cameroun. Soit 29,9 pour 100.000 hommes et 12,5 pour 100.000 femmes.
Pour un total de 2867 victimes, reparties en 864 femmes et 2003 hommes. Un taux qui place le Cameroun à la 5e place africaine. Les données de l’OMS dégagent un taux moyen de douze suicides pour 100 000 habitants en Afrique, taux qui est de 10,5 au niveau mondial. Les trois pays les plus exposés sur le continent sont le Lesotho (28,9), la Côte d’Ivoire (23) et l’Ouganda (20). Cependant, le rapport relève qu’il n’y a pas de statistiques pour de nombreux pays d’Afrique. Il est recommandé à ces États de pousser des recherches supplémentaires pour mieux comprendre le phénomène et en cerner les causes. De façon générale, indique le rapport, l’espérance de vie à la naissance au Cameroun est passée de 53 ans en 2009 à 58 ans en 2016. Toutefois, précise le document, l’espérance de vie au Cameroun reste inférieure en 2016 à celle des pays de l’Afrique centrale (60,6 ans) et de l’Afrique subsaharienne (61,2 ans).
Elvis Serge NSAA