Lutte contre le paludisme: Mise au point sur les outils disponibles
Un atelier de validation du cadre national multisectoriel pour la lutte contre le paludisme a été organisé le 15 mai dernier à Douala.
Le paludisme tue. Les acteurs impliqués dans la lutte contre cette maladie sont bien conscients de cela depuis des années. C’est pourquoi le gouvernement à travers le ministère de la Santé publique, n’existe pas à mettre en place des mécanismes pour réduire les cas de paludisme au Cameroun. Mais pour lutter efficacement contre cette maladie, Dr Joël Ateba, Secrétaire permanent du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) appelle à la contribution de tous.
« Les déterminants du paludisme sont multisectoriels. Beaucoup de secteurs doivent intervenir pour que nous évitions des cas de paludisme. Donc il faut remmener tout le monde dans la lutte contre le paludisme. Ainsi, outre les ministères concernés, à l’instar du Ministère de l’Education de base (Minedub) et du Ministère des Enseignements secondaires (Minesec) notamment, différents Ordres professionnels sont aussi concernés, lesquels doivent chacun jouer son rôle afin de faire reculer le paludisme », mentionne-t-il. Il s’exprimait ainsi lors de l’atelier de validation du cadre national multisectoriel pour la lutte contre le paludisme organisé par le Programme National de Lutte contre le Paludisme et le ministère de la Santé publiqueà Douala le 15 mai dernier à Douala.
Présent à cette rencontre, Pr Louis Richard Njock, Secrétaire général (Sg) du ministère de la Santé publique (Minsanté) a dressé un état de lieu du paludisme au Cameroun. « Le Cameroun est le 11ème pays le plus touché par le paludisme dans le monde ». Les statistiques les plus récentes montrent que, « chaque année, le pays enregistre au moins 6 millions de cas, et 4000 décès. Le paludisme représente environ 50% des causes d’hospitalisation. Les enfants de moins de 5 ans représentent 60% des décès, et les femmes enceintes constituent l’un des groupes les plus vulnérables », renseigne le Pr Louis Richard Njock.
A l’en croire, « les indicateurs clés de santé montrent à suffisance que le taux de mortalité infanto-juvénile, pour ce qui est des enfants de 0 à 5 ans, est passé de 122 pour 100 000 en 2021 à 79 pour 1000 en 2018 ; le taux de mortalité maternelle évaluée à 484 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2018 contre 782 décès pour 100 000 naissances sur la période 1997 à 2004 ».
Au regard de ces chiffres, le Pr Louis Richard Njock, déplore le fait que le paludisme tient à lui tout seul, 10% de taux de mortalité toutes causes confondues. « Le paludisme reste donc le premier problème de santé publique au Cameroun ».
L’atélier de validation organisé le 15 mai dernier à Douala a donc permis d’élaborer un cadre national multisectoriel pour la lutte contre le paludisme. Ce cadre a pour but d’amener les différentes parties prenantes à apporter les derniers amendements sur le document pour une multisectorialité dans le cadre de la lutte contre le paludisme.
A noter qu’avec le vaccin contre le paludisme lancé début 2024, c’est un « outil supplémentaire » pour lutter contre cette maladie. « Il ne faut pas délaisser les autres outils que sont la moustiquaire imprégnée, le traitement préventif intermittent chez la femme enceinte et chez l’enfant. Tous ces outils doivent être mis ensemble pour une action synergique pour faire reculer le paludisme. Le vaccin à lui seul n’est pas suffisant. Déjà qu’on n’en n’a pas suffisamment pour tout le pays. Seuls 42 districts de santé sur les 200 que compte le pays en ont bénéficié du fait de la limitation des stocks. C’est donc un outil qui vient s‘ajouter aux autres, pour que nous avancions vers la diminution du nombre de cas et vers la protection d’un grand nombre de populations », nous apprend le Secrétaire permanent du PNLP.