TCHAD Le ministère de la Santé publique fait le bilan et les perspectives du système sanitaire.

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Le Ministre de la Santé Publique, Dr ABDELMADJID ABDERAHIM a présidé le samedi 07 septembre 2024 dans la salle multimédia de son département ministériel une communication relative au bilan et aux perspectives du système sanitaire au Tchad où un accent a été mis sur l’épidémie de variole de singe et les inondations.

Après avoir remercié les participants à la cérémonie, parmi lesquels ses proches collaborateurs, les partenaires techniques ainsi que les parlementaires et aussi plusieurs organes des médias publics et privés, il a tenu d’abord à préciser que le système sanitaire au Tchad a quatre composantes, à savoir : le niveau central, le niveau intermédiaire, le niveau opérationnel et l’aspect communautaire qui est d’ailleurs très important.
Malgré la fragilité du système de santé au Tchad, celui-ci demeure résilient, a-t-il ajouté, et l’objectif du gouvernement est de moderniser le système sanitaire du pays.
Le MINSANTE déclare que le pays, en plus des conflits qui sévissent à ses frontières, notamment au Soudan et au Cameroun où la secte Boko Haram effectue des exactions, se trouve à nouveau confronté à la menace de l’épidémie de variole de singe et aussi fait face aux inondations.
La santé n’étant pas seulement l’apanage du ministère de la santé publique, chaque Tchadien doit y apporter son concours en contribuant de manière énergique contre ces défis.

La malnutrition, un défi majeur qui nécessite l’implication de tous :
La statistique montre qu’il y a 43 % des mortalités infantiles, 30 % des enfants souffrant d’un retard de croissance. Cependant, la mortalité infantile associée à la sous-nutrition a réduit de 13 % et les coûts annuels associés à la sous-nutrition sont estimés à 575 millions de francs CFA, soit 9,5 % du PIB.
Signalons que la moitié des ménages (45 %) n’aurait pas accès à une alimentation nutritive au Tchad.
En 2024, 8 millions d’enfants au Tchad risquent d’être exposés à la malnutrition aiguë sévère, dont 530 000 MAS et 5,5 millions souffrants de malnutrition chronique.
Notons que les enfants victimes de la malnutrition sont 9 fois plus à risque de mourir et, à cet effet, le Tchad a pris des engagements en faveur de la réalité de la nutrition avec des partenaires de la santé au Tchad par le lancement de 4 unités de production de farine infantile PROFORT en 2019 et de 12 unités de production de farine infantile AFOR en 2020.

La maladie rénale chronique au Tchad, un fardeau pour le pays:
Il faut noter que les causes principales de cette maladie sont : l’HTA, le diabète, la goutte, l’alcool-tabac et autre consommation de médicaments de la rue.
La prévalence montre que sur 2116 personnes atteintes du HTA, 382 présentent la maladie rénale chronique, soit 18 %, sur 2107 atteintes du diabète, 443 présentent le risque de la maladie rénale, soit 21 %…
Rappelons que le coût direct d’une séance est évalué entre 150.000 et 200.000 FCFA et cela reste largement cher pour un Tchadien moyen, surtout que les séances de dialyses sont comprises entre 2 et 3 par semaine. Heureusement que cette charge est assumée par l’État, mais le pays ne dispose pas des structures spécialisées dans les provinces.
Il faut noter 2 CHU : RN et R avec 25 générateurs et qui soignent entre 100 et 120 patients en dialyse chronique.

Il est important que les presses et autres leaders d’opinions sensibilisent les communautés sur l’importance de la fréquentation des structures sanitaires et sur le danger de la consommation des médicaments de la rue, et aussi sur les causes liées à l’alcool.

L’épidémie de la variole de singe :

Le virus de la variole du singe est une maladie infectieuse provoquée par le contact avec un animal ou par la consommation de la viande d’un animal contaminé.

 Cette épidémie qui a connu sa flambée en 1958 pour la première fois menace les pays voisins du Tchad, notamment le Cameroun et la RCA.
Le ministère de la Santé publique a d’ores et déjà mis sur pied un comité ad hoc pour pallier la situation. 58 cas suspects ont été détectés, mais ont été déclarés négatifs.

17 points d’entrées de frontières sont sous surveillance et le Tchad dispose des médecins capables d’y faire face avec des structures sanitaires conséquentes.

Il faut noter que cette maladie se caractérise par une éruption cutanée qui peut être isolée ou précédée ou accompagnée d’une fièvre et de ganglions.
Le virus MPOX peut être transmis par contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne malade, ainsi que par les gouttelettes (salive, éternuements, postillons…) et par contact indirect avec l’environnement du malade (literie, vêtements, vaisselles, linges de bain, rapport sexuel…)
La période d’incubation dure généralement de 2 à 3 semaines.

Accélérer les progrès vers l’atteinte des cibles du programme politique du Président de la République et du PNDS4 :
Dans l’analyse des tendances de la mortalité générale au Tchad, le PP-PR cible la santé et le bien-être de différentes manières : en prévenant les décès évitables chez les jeunes et les mères, en mettant fin aux épidémies de SIDA, de tuberculose, de paludisme et des maladies tropicales négligées et d’autres maladies infectieuses ou non transmissibles et en favorisant des comportements seins afin de diminuer l’abus des substances et les accidents de la route.
L’objectif prévoie également un accès universel à la santé sexuelle et reproductive et à la couverture de santé universelle.

Les tendances de la mortalité néonatale montrent ceci : 45/1000 en 1996 contre 33/1000 en 2019 et l’objectif est d’atteindre 20/1000 en 2030 ; Sur l’analyse des tendances de la mortalité infantile, c’est 180/1000 en 1964 contre 78/1000 en 2019 et l’objectif est d’atteindre 37/1000 en 2030 ; pour l’analyse des tendances de la mortalité infanto-juvenile, c’est 194/1000 en 1096 contre 122/1000 et l’objectif est d’atteindre 74/1000 en 2030.

Pénurie en ressources humaines :
Les ressources humaines pour la santé jouent un rôle essentiel dans la promotion de la santé, la prévention des maladies et la surveillance sanitaire afin de contribuer au développement économique d’un pays. C’est pourquoi, la présence d’un personnel soignant de qualité et d’un ensemble de compétences s’avère nécessaires pour assurer une couverture sanitaire adéquate.

Les inondations :
Plus de 964.048 personnes sont sinistrées au Tchad, avec 166.576 ménages touchés, 151 Centres de santé (CS) inaccessibles, 1.135 consultations faites et 145 décès.

Les principaux défis sont : le retard dans la mobilisation des ressources pour mener les activités, la transmission des données sanitaires, le retard dans le déploiement des médicaments, les difficultés d’accès aux sites sinistrés.

Toutefois, des actions sont entreprises, notamment pour la prédisposition des kits de prise en charge des maladies hydrauliques et bien d’autres, la relance des activités des 23 EIR et celle du niveau central, la nomination d’un IM inondations avec son équipe, la tenue des réunions journalières aussi bien au niveau central qu’en province, les renforcements des capacités de diagnostic et le déploiement des EMU accès sur les SSP.

Félix NYNGAINA

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