Situation des inondations dans le Logone et Chari : Les Élites organisent une séance d’information
Convoquée par l’Honorable KAMSOULOUM ABBA KABIR, Député à l’Assemblée Nationale, cette séance s’est tenue ce samedi 05 Octobre 2024 dans la salle des actes de la Commune de Kousseri. Le Préfet du département, représenté par le Deuxième Adjoint Préfectoral, HALLALA Simon, leurs Majestés les Sultans de Kousseri et de Makary, les Députés à l’Assemblée Nationale, les Maires ou leur représentant, le Coordonnateur du PDRI, Mr MADI
ALI, des imminents professeurs d’universités, des sectoriels et plusieurs autres invités ont répondu présent à cet exposé riche en informations et en enseignements, présenté par Monsieur AOUDOU Sylvain, Vice doyen de la Faculté des Lettres, Arts et des Sciences Humaines de l’Université de Maroua.
En sculptant les situations de changement climatique, l’exposant a présenté le département du Logone et Chari comme étant un grand bassin versant avec deux principaux fleuves : le Logone et le Chari, mais également ce point de convergence des eaux reçoit aussi les eaux venant de l’Adamaoua, du Tchad, de la RCA et aussi du Soudan. Ce basin du type méridionale est un territoire de 12.133 km et constitue à lui seul 34% de la superficie de L’Extrême Nord, avec près de 54 habitants au km2.
Il faut dire que Logone et Chari est un département qui a trop peu de rétentions d’eau à cause du manque de végétations, avec un climat de type soudano-sahélien. Sa précipitation moyenne varie de 400 à 700 mm par an, alors qu’au Sud elle est de 1500 mm en moyenne par an.
Le département étant dans la zone du Yaéré, reçoit généralement une superficie inondée de 8000 km chaque année.
Signalons que l’inondation est un débordement des flux des eaux qui débordent et submergent plusieurs zones, tout en exposant des populations vulnérables à toutes les intempéries. Ces flux non contrôlés ont des conséquences qui varient selon les cas, mais les plus fréquents sont les destructions des habitations, des champs et d’animaux.
Nous pouvons classer les inondations en plusieurs catégories, mais la dernière appelée centenaire a une probabilité de revenir tous les cent ans, et nous l’avons connu en 1961, 2012, 2022 et c’est peut-être cette récurrence que nous sommes en train d’éprouver en 2024.
Facteurs déterminants des inondations
Il y a d’abord le facteur naturel : il est dû à la qualité de cumulations des eaux en amont, la densité des précipitations, l’élasticité du sol qui est généralement argileux et absorbe les eaux, il y a aussi le volet topographique (l’eau circule lentement dans la zone).
Le deuxième facteur est anthropique (lié à l’activité de l’homme). Ce facteur est souvent dû aux constructions anarchiques , la mauvaise canalisation, la diminution des flux non convertis, l’absence des aménagements des digues qui ne sont pas faites en matériaux définitifs et qui finissent par se fragiliser, mais il ya aussi l’ensablement (accumulation de sable) qui limite les profondeurs des fleuves et l’eau finie par déborder.
En ce moment, les images satellitaires présentent un flux d’eau qui inquiète le département, puisque qu’il continu à pleuvoir dans les zones de l’Adamaoua, du Nord et du Sud du Tchad. Normalement le pic des inondations c’est en mi-octobre, mais cette fois il est venu trop tôt et il faut sensibiliser les populations à se mobiliser pour faire face à ces eaux.
Les conséquences liées à ce changement climatique sont nombreuses, il y a la situation des déplacés qui en plus de l’insécurité, vivent dans des conditions d’hygiène déplorables avec des risques que ça comporte en matière de maladies comme le choléra, le paludisme et autres…
Actions à mener
Déjà à court terme, il faut mobiliser les populations à renforcer la digue de protection avec des sacs et de la terre.
À moyen terme, il faut former les comités locaux à côté du corps de sapeurs-pompiers avec l’appui des autorités locales pour lutter contre les flux d’eau.
A long terme il faut mettre en place un projet qui doit être pérenne à l’exemple du PULSI ou VIVA LOGONE qui doit protéger les populations par la construction de la digue de protection.
Il faut également mettre sur pied un plan d’urgence en installant une station hydraulique au niveau du pont Ngueli à l’instar du Tchad qui a déjà ces appareils à Chagoua, Logone Gana, au point de convergence des deux fleuves et au Sud.
Chaque commune devra prendre des dispositions pour s’approvisionner des logistiques de protection civile qui doit s’étendre jusqu’à Goulfey. Ces balises doivent être installées pour prévenir les risques d’inondation dans chaque arrondissement. Cela va permettre aux populations et aux autorités de prendre des dispositions pour prévenir toute éventuelle catastrophe naturelle et mettre des familles en lieux sécurisés.
Nyngaina Félix
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