CHRACERH : Un fœtus momifié retiré après 4 ans dans le ventre d’une femme
Une découverte macabre a bouleversé les équipes médicales du Centre hospitalier de recherche et d’application en chirurgie endoscopique et reproduction humaine (CHRACERH) de Yaoundé. Lors d’une intervention chirurgicale, un fœtus momifié a été retiré du ventre d’une patiente, où il résidait depuis quatre ans. Ce cas, loin d’être isolé, met en lumière les dangers des avortements clandestins et les enjeux de la santé reproductive au Cameroun.
Dans une vidéo devenue virale en circulation sur les réseaux sociaux, le journaliste de la CRTV-télé, présente au journal de 20 heures 30 minutes, une femme ayant gardé un bébé mort dans son ventre, pendant 4 ans, suite à un mauvais avortement. Les couloirs du Centre hospitalier de recherche et d’application en chirurgie endoscopique et reproduction humaine (CHRACERH) de Yaoundé résonnaient d’une stupéfaction mêlée d’horreur. Les médecins du CHRACERH viennent de vivre une expérience médicale hors du commun. Lors d’une intervention chirurgicale routinière, ils ont découvert dans l’utérus d’une patiente un fœtus momifié, vestige d’un avortement clandestin réalisé quatre ans auparavant. Ce cas, aussi rare que terrifiant, n’est malheureusement pas isolé. Le Professeur Jean-Marie Kasia, directeur du CHRACERH, a souligné que ce genre de situation, bien qu’exceptionnelle, n’était pas inédite. « C’est la cinquième fois que je vois ça en 20 ans », a-t-il déclaré, soulignant les risques encourus par les femmes qui recourent à des avortements non médicalisés.
Les conséquences d’un acte désespéré
La patiente, originaire de l’Extrême-Nord, avait choisi d’interrompre sa grossesse il y a quatre ans, dans des conditions sanitaires précaires. Le fœtus, n’ayant pas été entièrement expulsé, s’est momifié dans son utérus, provoquant chez la femme de vives douleurs et des complications médicales graves. Les médecins du CHRACERH ont réussi à extraire le fœtus momifié par voie endoscopique, une intervention délicate qui a permis de sauver la vie de la patiente. Mais les séquelles psychologiques de cette épreuve seront longues à effacer. Ce drame met en lumière les enjeux de la santé reproductive au Cameroun. Les avortements clandestins, souvent pratiqués dans des conditions d’hygiène déplorables, représentent un véritable danger pour la santé des femmes. Les complications peuvent aller de simples infections à des hémorragies massives, voire à la mort.
Les médecins du CHRACERH appellent les femmes à consulter des professionnels de santé qualifiés en cas de grossesse non désirée. « Il est important de rappeler que l’avortement doit être pratiqué dans des conditions de sécurité, par du personnel médical compétent », a souligné le Professeur Adel Sedrati de l’Algérie.
Créé en 2011, le CHRACERH s’est rapidement imposé comme une référence dans le domaine de la santé reproductive au Cameroun. L’établissement propose une large gamme de services, allant de la procréation médicalement assistée à la chirurgie gynécologique. Ce cas exceptionnel témoigne de l’expertise des équipes médicales du CHRACERH et de leur engagement à offrir les meilleurs soins à leurs patientes.
Au-delà de l’aspect médical, cette histoire soulève de nombreuses questions d’ordre social et éthique. Pourquoi les femmes sont-elles amenées à recourir à des avortements clandestins ? Quelles sont les barrières qui les empêchent d’accéder à des services de contraception et d’avortement sûrs et légaux ? Comment mieux informer et sensibiliser les jeunes sur la sexualité et la contraception ? Ce drame humain est un appel à une réflexion collective sur les enjeux de la santé reproductive au Cameroun. Il est urgent de renforcer les systèmes de santé, de dépénaliser l’avortement dans certaines conditions et de promouvoir une éducation sexuelle complète. Car chaque femme a le droit de choisir librement et en toute sécurité.
E.S.N
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