
La région du Nord, malgré les efforts déployés par le Programme Élargi de Vaccination (PEV), fait face à un défi immense, la méconnaissance généralisée du calendrier vaccinal par la population. Cette sombre réalité, particulièrement criante en milieu rural, expose les enfants à des risques sanitaires considérables, remettant en question l’efficacité des programmes de santé publique et menaçant les progrès accomplis en matière de lutte contre les maladies évitables par la vaccination.
Le carnet de vaccination, un document pourtant simple et essentiel, reste un mystère pour une grande partie de la population. Alors que dans les zones urbaines, certains ménages, plus sensibilisés et plus aisés, veillent au suivi régulier des vaccinations de leurs enfants, la situation est alarmante en milieu rural. L’ignorance du calendrier vaccinal y règne en maître, couplée à une absence quasi-totale du carnet de vaccination lui-même. Le suivi régulier des injections est ainsi gravement perturbé, engendrant des conséquences dramatiques sur la santé des enfants. L’absence de vaccination ou un suivi incomplet expose les enfants à des maladies évitables, telles que la tuberculose (TB), la rougeole, les oreillons, la rubéole, la méningite, la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Ces maladies contrôlables par la vaccination sont souvent fatales, et la menace de leur retour n’est pas complétement écartée dans les zones où la couverture vaccinale est faible. Le quotidien des enfants dans ces villages est marqué par la prévalence de ces maladies, engendrant souffrances, hospitalisations et, dans certains cas, décès. Le calendrier vaccinal, pourtant clair et précis, prévoit des vaccinations essentielles à différentes étapes du développement de l’enfant. Il inclut notamment, le BCG qui prévient la tuberculose et il y’a aussi la vaccination anti-TB. Elle complète la protection contre la tuberculose. La triple virale (rougeole, oreillons, rubéole) protéger contre ces trois maladies virales hautement contagieuses. Figure aussi dans le calendrier vaccinal le vaccin anti-méningococcique. Il prévient la méningite, une infection grave pouvant causer des séquelles neurologiques irréversibles. Le vaccin DTP (diphtérie, tétanos, poliomyélite) protège contre ces trois maladies graves et potentiellement mortelles. Ce vaccin est souvent administré en plusieurs doses. Il faut aussi le rappeler qu’ils existent d’autres vaccins peuvent être ajoutés au calendrier vaccinal en fonction des recommandations sanitaires nationales et des risques spécifiques de la région.
Le PEV Nord assure que les carnets de vaccination sont disponibles et gratuits dans les formations sanitaires de la région. Pourtant, leur absence dans les foyers ruraux témoigne d’une faille importante dans la chaîne de distribution et de sensibilisation. Plusieurs facteurs pourraient expliquer cette situation paradoxale. L’accès limité aux centres de santé, les distances à parcourir pour atteindre les formations sanitaires sont souvent grandes, surtout en milieu rural, où les infrastructures routières sont déficientes. L’information sur l’importance de la vaccination et l’utilisation du carnet de vaccination est insuffisante, voire inexistante, dans certaines communautés rurales. Les campagnes de sensibilisation, si elles existent, ne parviennent pas à atteindre les populations les plus isolées. Certaines croyances et pratiques culturelles peuvent constituer un obstacle à l’acceptation de la vaccination. La méfiance envers la médecine moderne et la préférence pour les remèdes traditionnels sont des facteurs qui contribuent à l’hésitation, voire au refus, de la vaccination. La pauvreté et le manque de ressources financières peuvent également empêcher les familles de se rendre dans les centres de santé pour faire vacciner leurs enfants. Les coûts, même minimes, des transports ou d’autres dépenses liées au déplacement, peuvent être insurmontables pour les ménages les plus démunis.
Marcus DARE