Au moment où le bilan de l’épidémie est de 9 776 cas confirmés dans le monde, dont un bébé de 9 mois, et de 213 décès, Max Limoukou, ministre gabonais de la santé publique vient de publier une série de mesures prises par le gouvernement pour barrer la route à cette maladie.
L’épidémie liée au virus chinois ne
cesse de faire des ravages en Chine et progresse dans le monde. Dans un
communiqué de presse publié il y a quelques jours, Max Limoukou précise quele gouvernement
de la République du Gabon a pris les mesures suivantes : la réactivation immédiate de la cellule de veille sanitaire,
le renforcement du contrôle sanitaire des passagers au niveau des différentes
portes d’entrée aérienne, terrestre, portuaire et maritime du pays ; la
sensibilisation des transporteurs aériens, terrestres, et maritimes sur les
mesures de précautions universelles à prendre en pareil circonstance.
« Le gouvernement gabonais tient à rassurer la population de ce que toutes les mesures sont prises pour faire face à toutes éventualités », conclut le ministre gabonais de la Santé. Le Gabon comme de nombreux pays africains à l’instar du Cameroun renforce en ce moment le dispositif sanitaire de leur pays pour se parer à toute éventualité.
Une urgence de santé internationale
Au 31 janvier, le bilan de l’épidémie est de 9 776 cas confirmés dans le monde, dont un bébé de 9 mois, et de 213 décès soit la plus forte progression quotidienne depuis le début de l’épidémie. Le nombre de contaminations total (9 776 cas) dépasse celui de l’épidémie de Sras de 2002-2003 qui avait fait quant à lui 5 327 infections. En revanche, le coronavirus reste moins mortel (213 décès contre 349 pour le SRAS). Le jeudi 30 janvier au soir, l’Organisation mondiale de la Santé a décrété l’urgence de santé mondiale. Cette mesure n’avait été décrétée que 5 fois depuis sa création (pour Ebola (deux fois), la grippe H1N1, Zika et la poliomyélite). Toutefois, l’OMS ne recommande pas de restreindre les voyages, les échanges internationaux avec la Chine ainsi que les mouvements de population.
Symptômes du coronavirus chinois
Dans sa forme la plus précoce, “la maladie se manifeste par de la fièvre et une toux persistante. Elle est d’une forme légère mais durable, et risque en même temps de prendre une forme grave (insuffisance respiratoire, complications cardiaques…) chez des personnes âgées et des patients atteints d’autres maladies“, a indiqué la Commission municipale de l’hygiène et de la santé de Wuhan sur son site Internet. En France, En France, Santé publique France a défini comme “cas possible”, tout patient présentant : des signes cliniques d‘infection respiratoire aiguë basse grave dont les signes cliniques nécessitent une hospitalisation, sans autre étiologie identifiée pouvant expliquer la symptomatologie ayant voyagé ou séjourné dans la ville de Wuhan en Chine dans les 14 jours précédant la date de début des signes cliniques.
OU
Toute personne présentant une infection respiratoire aiguë quelle que soit sa gravité, dans les 14 jours suivant l’une des expositions suivantes :
- un contact étroit d’un cas confirmé d’infection au nCoV, pendant que ce dernier était symptomatique ;
- toute personne co-exposée, définie comme ayant été soumise aux mêmes risques d’exposition (c’est-à-dire un séjour / voyage à Wuhan, Chine) qu’un cas confirmé
- toute personne ayant travaillé ou ayant séjourné dans un hôpital dans lequel un cas d’infection au nCoV a été confirmé ;
- toute personne ayant visité ou travaillé dans un marché d’animaux vivants à Wuhan, en Chine.
OU
- Toute personne avec des signes cliniques d’infection respiratoire aiguë basse grave, pour lequel une autre étiologie a été initialement identifiée, présentant une détérioration inattendue de son état général et qui aurait voyagé à Wuhan dans les 14 jours précédant la date de début des signes cliniques.
Le cas sera confirmé par prélèvement indiquant la présence du nCOV.
Alors que Santé publique France indiquait le 17 janvier que “le potentiel de transmission interhumaine directe” de l’agent infectieux n’était “pas connu” et que les autorités chinoises l’estimaient au départ “faible” , Zhong Nanshan, un éminent expert des maladies respiratoires et membre de l’Académie chinoise d’ingénierie déclare le 20 janvier à la chaîne de télévision d’Etat CCTV que la transmission par contagion entre personnes était “avérée”. Dans un communiqué du 22 janvier, la Commission nationale de la santé en Chine explique que “la source de l’infection n’a pas été localisée et ses moyens de transmission ne sont pas clairs” mais “les experts en santé conviennent qu’il existe une possibilité de mutation du virus” ce qui pourrait accentuer sa propagation.
Les coronavirus sont généralement transmis lors de contacts étroits après l’inhalation de gouttelettes infectieuses émises lors d’éternuements ou de toux par le cas ou après un contact avec des surfaces fraîchement contaminées par ces secrétions. “Les coronavirus survivent jusqu’à 3 heures dans le milieu extérieur, sur des surfaces inertes sèches. En milieu aqueux, ces virus peuvent survivre plusieurs jours“, indique Santé publique France sur son site internet.
Joseph MBENG BOUM