L’association Horizons femmes a réuni une cinquantaine de femmes mercredi dernier au Centre d’insertion des jeunes de Douala 3è.
L’accès au foncier demeure une problématique importante surtout en ce qui concerne les femmes. En Afrique en général et au Cameroun en particulier, les femmes sont toujours relayées au second plan dans la société, dans l’ordre de la succession. Obtenir un lopin de terre ne dépend pas d’elles, pourtant l’égalité d’accès à la terre entre les hommes et les femmes est consacrée dans la constitution, le droit foncier et le droit familial en matière de mariage, d’héritage et même de divorce de nombreux pays.
La loi foncière camerounaise reconnaît et protège le droit des femmes d’accéder à la terre, qu’elle soit propriétaire ou exploitante. C’est sur la base de cette loi, que Horizons femmes a orienté son projet sur l’éducation foncière des femmes. L’association qui réunit des centaines des femmes au cours de ces différentes rencontres a pour objectif de permettre à 50 femmes d’obtenir des titres fonciers. Cette action rentre dans la deuxième phase de son projet Mobilisation communautaire et plaidoyer pour la sauvegarde des droits fonciers des femmes et veuves dans les régions du Littoral, Centre et de l’Ouest du Cameroun, « femmes et foncier au Cameroun_phase 2 ».
Ce projet est une initiative visant à favoriser la jouissance des droits économiques par les femmes au Cameroun. Il est mené dans trois régions du Cameroun, « choisies pour les spécificités tant de l’organisation sociale en vigueur dans les communautés qui y vivent, que de leur espace naturel, en plus des perceptions qui émergent des différentes cultures en rapport avec la reconnaissance des droits patrimoniaux, successoraux et domaniaux des femmes », explique le chef d’antenne Horizons femmes.
Afin d’offrir aux acteurs les possibilités de réduire considérablement le champ des discriminations faites aux femmes en rapports avec leurs droits domaniaux, patrimoniaux et successoraux, l’Association Horizons Femmes, grâce à une l’appui de African Women Development Fund (AWDF), a donc mis en œuvre ce projet. Mercredi dernier, un théâtre communautaire a été organisé à Douala dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet dénommé Femmes et Foncier.
Les participant(e)s ont apprécié les messages transmis à travers les différentes pièces théâtrales organisées ce jour. Le premier théâtre portait sur les problèmes que minent la femme mariée et la veuve dans la société et la seconde pièce théâtre était axée sur la sensibilisation sur l’achat du terrain et la procédure d’acquisition d’un bien immobilier ou titre foncier. Deux thématiques qui ont captivé l’attention des participants à cette rencontre.
« J’étais contente de prendre part à cette rencontre et j’ai beaucoup appris. Je vais aussi de mon côté sensibiliser mes filles sur ce problème de titre foncier », a affirmé maman Thérèse. Tout comme, elle plusieurs femmes présentes à ce théâtre communautaire ont témoigné leur reconnaissance envers l’association Horizons femmes.
D’après les responsables de cette association, l’objectif principal du projet est d’améliorer le niveau de connaissances et d’engagement des femmes et veuves sur les questions foncières et domaniales. Cet objectif comporte quatre déclinaisons spécifiques. Notamment renforcer les connaissances des femmes et des veuves en matière de droits de la femme en général et des droits fonciers en particulier ; Contribuer à travers le plaidoyer, à la réduction des expulsions forcées des cibles de leurs terres ; favoriser la mise en place d’une dynamique de rétrocession des terres abusivement confisquées et amplifier les voix des femmes et des veuves afin de leur permettre de revendiquer leurs droits à la terre. Le projet cible les femmes, les époux, les membres de la famille ou de la communauté ; les agents publics ; les autorités traditionnelles ; la société civile et les medias. La mise en œuvre du projet est prévue pour 20 mois : du 01 mars 2023 au 31 octobre 2024.
Ghislaine DEUDJUI