Gestion des urgences de santé publique : L’ONG-FIS met en place des programmes pour armer les communautés contre les pandémies
Face à la menace croissante des pandémies, l’ONG FIS, en collaboration avec le projet COPPER-CE, a organisé, du 7 au 8 novembre 2024, un atelier de formation et de renforcement des capacités des communautés camerounaises afin de les aider à mieux se préparer et à réagir face aux crises sanitaires.
Cet événement majeur vise à dresser un état des lieux précis de l’engagement citoyen dans la gestion des crises au Cameroun. Il s’agira notamment d’identifier les acteurs clés, les stratégies mises en place, mais aussi les marges de manœuvre pour une meilleure représentation des communautés dans les décisions qui les concernent directement.
Dans le cadre du projet COPPER-CE mené par l’ONG FIS, nous avons rencontré M. Bertrand Kampoer, Directeur Exécutif de FIS-Cameroun (For Impacts In Social Health), pour discuter de la préparation à la réponse aux épidémies et des défis que les communautés camerounaises doivent relever pour lutter contre ces menaces. Dans cette interview, nous abordons les objectifs du projet, le rôle des communautés dans la préparation à la réponse aux pandémies, les pandémies qui affectent le Cameroun et les mesures de prévention et de lutte contre ces menaces.
Le projet COPPER-CE, mené par l’ONG FIS, vise à renforcer l’engagement communautaire dans la préparation et la réponse aux pandémies
Au cours de la dernière décennie, l’Afrique en général et le Cameroun en particulier ont fait face à de nombreuses urgences de santé publique, notamment les épidémies de choléra, monkey-pox, fièvres hémorragiques virales, fièvre jaune, rougeole et, tout récemment, la pandémie de COVID-19 dont les impacts sont encore ressentis aujourd’hui. Les risques de sécurité sanitaire émanent de plusieurs sources, entraînant des épidémies, des épizooties et autres urgences de santé publique. Ces différentes sources constituent des grands risques sanitaires qui peuvent menacer la sécurité et la stabilité nationale et internationale, peser sur les économies, voire même mettre les systèmes de santé sous pression.
En outre, en raison de la migration, de l’urbanisation, de la croissance démographique et de la pression toujours plus grande sur les habitats naturels, de plus en plus de personnes sont exposées à la transmission des maladies de diverses origines et par conséquent à des urgences de santé publique. Le projet COPPER-CE, mené par l’ONG FIS, vise à renforcer l’engagement communautaire dans la préparation et la réponse aux pandémies. Pour atteindre cet objectif, l’ONG a dressé un « Profil du Cameroun sur l’engagement communautaire dans la Préparation et la Réponse aux Pandémies ». Ce profil fournit des informations sur les principales parties prenantes communautaires, les stratégies PPR, les espaces de prise de décision et la représentation communautaire dans les espaces PPR.
Cet événement, qui s’est tenu les 7 et 8 novembre derniers à Yaoundé, a pour objectif de renforcer les connaissances et les compétences des participants en matière de préparation et de réponse aux pandémies. En effet, il est essentiel que les communautés soient en mesure de participer activement au processus de décision et de contribuer à l’élaboration de politiques publiques adaptées à leurs besoins.
L’atelier de formation des communautés sur la préparation et la réponse aux pandémies a pour but de permettre aux communautés et à la société civile de s’engager efficacement dans les processus et mécanismes nationaux liés à la préparation et à la réponse à la pandémie (PPR). L’objectif principal de l’atelier est de renforcer les connaissances et les capacités des communautés sur la préparation et la réponse aux pandémies (PRP) afin qu’elles puissent s’engager efficacement au niveau national dans les processus de prise de décision PRP.
COVID-19 a mis en évidence le fait que les questions d’équité sont des facteurs déterminants pour l’accès aux services, les personnes déjà marginalisées et vulnérables supportant le plus lourd fardeau à la fois direct et indirect des menaces pour la santé. La stratégie du Fonds mondial s’engage à mettre en œuvre des programmes de santé et de bien-être capables de prévenir, d’identifier et de répondre aux pandémies et de répondre aux besoins actuels et changeants des communautés. Cette stratégie place les personnes et les communautés au centre de toutes nos actions et s’engage à maximiser l’engagement et le leadership des communautés les plus touchées afin de ne laisser personne de côté. L’engagement communautaire (EC) et le suivi mené par la communauté (CLM) visent à renforcer la capacité des communautés à mener et à diriger les réponses aux pandémies.
La préparation et la réponse aux pandémies (PPR) est essentielle pour faciliter l’engagement des communautés et faire en sorte qu’elles puissent participer aux plateformes de gouvernance et de prise de décision, de produire des données de plaidoyer, coordonner les actions de plaidoyer en matière de PPR par la création et le renforcement de coalitions et de partenariats.
Cependant, plusieurs défis persistent pour renforcer l’engagement des communautés sur la préparation et la réponse aux pandémies. Il s’agit entre autres de l’accès limité à l’information et la faible inclusion dans les forums de prise de décision sur la PPR ; l’absence de stratégies et de plans systématiques de développement des capacités de PPR pour les communautés les plus vulnérables et marginalisées ; la faiblesse de la consultation et de la coordination dans l’élaboration et la supervision des politiques et programmes de PPR ; la stigmatisation et la discrimination à l’encontre des communautés les plus vulnérables et marginalisées.
À l’issue de ces deux jours de travaux intensifs, les participants ont élaboré un plan d’action préliminaire visant à améliorer la représentativité et la participation des communautés dans les processus de préparation et de réponse aux pandémies. Ce plan d’action sera soumis aux autorités compétentes et servira de base pour la mise en œuvre de nouvelles initiatives.
Les communautés disposeront désormais d’outils et de ressources pour mieux comprendre les enjeux liés aux pandémies et participer aux débats. Les participants ont acquis de nouvelles compétences pour s’engager efficacement dans les processus de décision au niveau national. Les échanges entre les différentes parties prenantes ont permis de renforcer les liens et de favoriser une collaboration plus étroite.
Interview
Bertrand Kampoer
« La préparation à la réponse aux épidémies : un enjeu pour les communautés camerounaises »
Dans le cadre du projet COPPER-CE mené par l’ONG FIS, nous avons rencontré Bertrand Kampoer, Directeur Exécutif de FIS-Cameroun (For Impacts In Social Health), pour discuter de la préparation à la réponse aux épidémies et des défis que les communautés camerounaises doivent relever pour lutter contre ces menaces. Dans cette interview, nous abordons les objectifs du projet, le rôle des communautés dans la préparation à la réponse aux épidémies, les épidémies qui affectent le Cameroun et les mesures de prévention et de lutte contre ces menaces.
Nous sommes dans le cadre de l’atelier de formation des communautés sur le projet COPPER-CE mené par l’ONG FIS. Déjà, quel est l’objectif visé par cet atelier ?
L’objectif est de mettre à jour le profit du pays, l’engagement communautaire dans la préparation à la réponse aux épidémies de la pandémie, mais c’est surtout de renforcer la compréhension des communautés sur la stratégie nationale en ce qui concerne les (PPR) et améliorer leur engagement dans les différents comités qui existent au niveau des programmes nationaux qui parlent de (PPR), mais aussi au niveau de leur contribution dans les directives nationales. Nous avons sélectionné actuellement les organisations qui font partie de ces comités et il faut qu’ils améliorent leur compréhension sur la thématique afin d’être plus efficients et collaborer avec beaucoup plus d’importance dans les 10 comités.
C’est quoi le projet PPR ?
Le PPR, c’est la préparation à la réponse aux épidémies et aux pandémies. Il faut rappeler que ce que nous avons gardé comme héritage de la COVID-19, c’est que nous devons anticiper les réponses pour les épidémies à venir. Le pays a produit à travers les différents programmes nationaux, par exemple le programme Zoonose, qui a produit des documents et des orientations stratégiques pour anticiper la réaction du Cameroun pour ces prochaines épidémies qui pourront être à venir. Nous préparons les communautés et les organisations de la société civile pour qu’elles soient à même d’entrer dans ce parcours institutionnel et d’être pertinentes et efficaces.
Qu’attendez-vous de ces organisations et de la société civile qui seront formées aujourd’hui?
Nous attendons qu’elles puissent mieux porter les aspirations des populations qu’elles représentent, par exemple en termes de changement climatique, sur les questions de genre, d’accessibilité, d’équité, mais aussi de mieux faire le prolongement des besoins les plus essentiels des communautés à la base, parce que ces communautés peuvent aussi jouer un rôle sur la surveillance des prochaines épidémies. L’épidémie arrive d’abord au niveau de la communauté, en particulier dans les communautés les plus vulnérables, qui doivent pouvoir les détecter, les signaler et faire qu’elles deviennent des enjeux nationaux.
Est-ce que vous pouvez énumérer ces épidémies dans le Cameroun?
On aura la présentation du ministère de la Santé tout à l’heure qui entrera dans le comité, mais on peut dire par exemple que le programme Zoonose s’occupe des maladies qui sont un peu des maladies animales, et le programme Zoonose renforce la contribution du Cameroun dans ce qu’on appelle le One Health.
Le One Health est cette interaction de l’homme et de l’animal, et il y a un risque de transmission de maladies de l’homme à l’animal à travers les chiens que nous avons chez nous, qui ne sont pas vaccinés, il y a un risque de rage, à travers des maladies qui ont suivi dans le pays, comme la grippe aviaire, qui sont des interactions possibles entre l’homme et l’animal, les viandes qu’on attrape et qui peuvent avoir des maladies, nous parlons aujourd’hui de l’impulse, il y a des risques de transmission, donc maintenant le défi est d’avoir une seule santé, un tour, un carrefour, un cercle entre la santé animale et l’homme.
Si on ne prévient pas ça assez, on peut avoir effectivement des risques comme la rage, comme l’impulse qui est d’actualité, mais on a aussi les comités nationaux, on a le laboratoire national de santé publique, on a le comité des urgences que tout le monde connaît, et même on a un programme comme le programme CCM qui travaille sur les trois maladies, le sida, la tuberculose et le paludisme.
Ce comité, pour nous l’enjeu est de renforcer la compréhension de tous nos représentants de la société civile sur la pertinence qu’ils doivent avoir dans les comités. En dressant le profil PI de l’engagement communautaire, pour nous c’était d’abord identifier quels sont les comités nationaux qui existent, aller dans ces comités et savoir quelle est la structuration de ces comités, est-ce qu’il y a une place pour les organisations de la société civile, et en troisième position c’était d’identifier aujourd’hui qui est dans ces comités en tant qu’organisation de la société civile. Ce sont ces organisations qui sont éligibles pour cet atelier parce qu’elles sont dans ces comités, mais elles doivent renforcer leur compréhension des documents et stratégies nationales pour être plus pertinentes dans ces comités.
Propos recueillis par Elvis Serge NSAA
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