Poliomyélite : Les pays du Sahel et du bassin du lac Tchad s’unissent pour éradiquer la maladie

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En réponse à la menace persistante que représente la poliomyélite en Afrique centrale et de l’Ouest, les Ministres de la santé des pays du bassin du lac Tchad et des pays du Sahel ont dévoilé un plan de coordination transfrontalière pour la période 2024-2025. Ce projet vise à renforcer les efforts collectifs pour éradiquer la poliomyélite et prévenir sa propagation au-delà des frontières, garantissant ainsi un avenir plus sain pour des millions d’enfants.

La région du Sahel et du bassin du lac Tchad fait face à des défis uniques dans la lutte contre la poliomyélite, avec la persistance des variants du poliovirus, notamment le variant de type 2. Plusieurs facteurs, tels que l’insécurité, l’accès limité aux soins de santé et la forte mobilité de la population, exacerbent cette situation. Le plan de coordination rassemble les efforts de sept pays – Burkina Faso, Cameroun, Mali, Niger, Nigéria, République centrafricaine et Tchad – avec l’objectif d’interrompre la transmission de la maladie d’ici à la fin 2025.C’est l’information majeure qui ressort d’un communiqué conjoint OMS/UNICEF officiellement rendu publique.

La Région africaine, déclarée exempte de poliovirus sauvage en août 2020, est désormais confrontée à une nouvelle menace : la transmission accrue du variant de type 2. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Plan d’action régional pour l’éradication de la poliomyélite, qui propose une approche audacieuse pour mettre fin à toutes les formes de transmission de poliovirus sur le continent.

Le communiqué conjoint OMS/UNICEF indique également que, le plan met l’accent sur une riposte agressive aux flambées, avec des mesures pour prendre en charge tous les cas de poliomyélite, y compris ceux liés aux variants circulants. L’objectif est de mener des campagnes de vaccination de haute qualité et élargies pour interrompre la transmission d’ici décembre 2025. Un bureau de coordination,  « équipe spéciale pour le bassin du lac Tchad », sera établi à N’Djamena pour centraliser la riposte à la poliomyélite, facilitant ainsi le partage d’informations et la prise de décisions éclairées en matière de santé publique.

D’après la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, « cette situation exige une riposte uniforme entre les pays, à l’image des efforts déployés pour éliminer avec succès le poliovirus sauvage ». Cela nécessite un engagement politique fort, comme en témoigne la récente réunion interministérielle qui a rassemblé des représentants des États membres de la région.

À ce jour, 134 cas de poliomyélite ont été détectés dans ces pays en 2024, avec environ 70 millions d’enfants vaccinés dans les zones critiques depuis le début de l’année. Pour garantir une réponse efficace, des responsables politiques, ainsi que des représentants de l’OMS et de l’UNICEF, ont collaboré pour élaborer un nouveau plan d’action qui comprend 10 engagements fondamentaux.

Gilles Fagninou, directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, a souligné l’importance de l’engagement des gouvernements dans la mise en œuvre de campagnes de vaccination synchronisées. Il a déclaré : « Ensemble, nous pouvons faire la différence ».

Le plan souligne la nécessité de faire de l’interruption de la transmission de la poliomyélite une priorité de santé publique, en plaidant pour un engagement politique durable et en créant des systèmes de gestion des incidents dans chaque pays. La synchronisation des campagnes de vaccination est essentielle pour couvrir toutes les frontières transfrontalières.

Enfin, un cadre de suivi rigoureux sera mis en place pour évaluer les progrès et combler les lacunes, afin de maintenir la dynamique nécessaire pour l’éradication des variants de poliovirus dans la région. Grâce à ces efforts concertés, les pays du Sahel et du bassin du lac Tchad s’engagent à protéger la santé des enfants et à assurer un avenir sans poliomyélite.

Mireille Siapje

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