Ramassage des bouteilles plastiques La reconversion douloureuse de Christophe NDENG

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Ce technicien de génie civil faute d’emploi vit du ramassage des déchets plastiques dans la ville de Yaoundé.
Tôt le matin, Papa Christophe NDENG enfile sa tenue de combat pour vaquer à ses occupations. Sa principale activité n’est rien d’autre que le ramassage des bouteilles plastiques dans les marchés et les poubelles qui jonchent les rues de Yaoundé. Son choix est porté sur les plus petites bouteilles qu’il commercialise. Ce sont les aléas de la vie qui l’ont poussé à se lancer dans cette activité. « Si les hommes s’entre-aidaient entre eux, le monde ne devrait pas être pire qu’aujourd’hui. » Dans la poubelle, on ramasse les bouteilles, on reclasse, les gens utilisent encore puisque tout le monde ne peut pas aller à l’usine pour acheter. Sinon, je suis technicien de génie civil. Je le fais aussi pour me distraire parce que je n’ai rien à faire. « Je dirais que les hommes m’ont contraint à ça : je suis obligé de faire comme ça pour survivre en attendant qu’on arrête les gens qui ont exterminé mes enfants », explique-t-il.
Il côtoie malgré lui ces endroits insalubres à la recherche de bouteilles plastiques. Christophe contribue aussi à la protection de la nature. « La société, c’est de chaine en chaine, sans s’arrêt ». On nettoie également l’atmosphère, on enlève des déchets sur le sol sinon, d’ici cinquante ans, il n’y aura plus de vie. La terre souffre, les hommes souffrent, les animaux également de ces plastiques-là. Donc, il faut nettoyer, il faut enlever et c’est très urgent. Le rapport From pollution to solution (de la pollution à la solution) publié par le programme des Nations unies pour l’environnement montre que les fuites de pollution plastique dans les écosystèmes aquatiques ont fortement augmenté ces dernières années et devraient plus que doubler d’ici 2030, avec des conséquences désastreuses pour la santé humaine, l’économie mondiale et la biodiversité et le climat.
Le rapport souligne que le plastique représente 85 % des déchets marins et prévient que d’ici 2040, les volumes de pollution plastique se déversant dans les zones marines auront presque triplé, ajoutant 23 à 37 tonnes métriques de déchets plastiques dans l’océan par an, indique le site. Au Cameroun, l’environnement est également menacé par la pollution plastique,78 % des eaux testées contiennent des microplastiques : c’ est ce qu’ a indiqué le Centre de recherche et d’éducation pour le développement (CREPD) dans son récent rapport.
De nombreux Camerounais comme papa Christophe exercent cette activité au risque et au péril de leur vie. Car, exposés à plusieurs maladies. Bien avertis, ils prennent des précautions telles que : se désinfecter le corps après le ramassage, prise de certains produits naturels pour étouffer les odeurs inhalées, et bien d’autres, comme nous l’a signalé papa Christophe.
Dans les ménages, bien plus, pour les acheteurs de ces bouteilles plastiques ramassées dans les endroits insalubres, ils disent appliquer les règles d’hygiène avant usage.
Anita BIDZOGO Stg

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