Adamaoua : L’impact des crises sécuritaires sur la santé des populations
L’Adamaoua fait face depuis quelques années au phénomène de prises d’otages avec demandes de rançon perpétrées par des bandits de grand chemin et autres bandes organisées. Dans les départements touchés, les bassins de production agricole et pastorale sont abandonnés par les habitants qui fuient les ravisseurs. Ce qui a engendré une baisse de la productivité. A cette insécurité, s’est ajoutée de la pandémie à corona virus en fin 2019 début 2020. Ce qui a un impact direct sur le bien-être de ces populations autrefois en sécurité.
Dans les villes, où celles-ci se sont réfugiées, leur niveau de vie est précaire. Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé publiées en septembre 2022, plus de 40% des adolescents âgés de 15 à 19 ans sont anémiés et plus de 10% sont sous-alimentés au Cameroun. Cette sous-alimentation découle de la faible productivité dans les bassins de production secoués par les crises sécuritaires qui ont un impact direct sur la santé et le développement des populations. Dynamique Mondiale des Jeunes, à travers son Projet de Renforcement de l’Encadrement Citoyen à l’Insertion Socio-Economique, à la Prévention de la Violence et à la Cohésion, et le Conseil National de la Jeunesse du Cameroun, bureau départemental de la Vina, mènent la réflexion sur les moyens à mettre en œuvre. Ce qui pourra renforcer le bien-être des populations des zones en crises dans la Vina.
Le panel constitué des chefs traditionnels, autorités administratives, forces de l’ordre et de sécurité, a ensemble essayé de proposer des solutions afin de réduire à sa plus simple expression, l’insécurité dans les villages. Ce qui passe par l’implication de tous les acteurs, notamment les garants du pouvoir traditionnel, les moto-taximen, et les forces de sécurité. Chacun à son niveau devra jouer le rôle d’agent relai des éléments de force de sécurité en dénonçant les suspects pour un retour à la paix dans les zones de production et le relèvement du bien-être des populations. Pour les organisateurs de la conférence, chaque personne est un acteur clé de la lutte contre l’insécurité sous toutes ses formes. Ce qui justifie la tenue d’une telle conférence. « Cette conférence s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement de DMJ aux organisations des jeunes de la Vina dans la mutualisation de leurs efforts pour mieux lutter contre l’insécurité. L’insécurité dans la périphérie entraine l’allégement du panier de la ménagère en ville et un enfant malnutri a un retard au niveau de son développement cérébral et c’est un manque à gagner pour sa famille qui devra davantage investir sur sa santé et ses études », a insisté Virginie Mvemié, Coordonnatrice Régionale de DMJ Adamaoua.
Société civile
Comme elle, le Président du Bureau Départemental du CNJC Vina, il est question de mettre les jeunes face à une responsabilité que d’aucuns ont du mal à assumer. « Par ce rappel de principe de collaboration entre les jeunes et les forces de sécurité, les autorités administratives et les chefs traditionnels, nous sommes convaincus que ceux qui ont assisté à cette conférence en sont sortis nantis de nouvelles connaissances et seront de véritable acteur de la paix dans leurs communautés », se réjouit Chehou Ousmanou, Président Départemental du CNJC Vina. Cette conférence axée sur l’impact des crises sécuritaires sur la santé et le bien-être des populations est un rappel aux différents acteurs à la mise en commun de leurs capacités pour une meilleure lutte et un relèvement du niveau de vie des populations. Après Ngaoundéré, la vague de ces conférences s’étendra dans les autres villes où cette organisation de la société civile mène ses activités dans l’Adamaoua.
Jean Besane Mangam