Alerte : les couches jetables toxiques en circulation au Cameroun

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Le Directeur général de l’agence des normes et  de la qualité (Anor) vient d’informer le ministre du Commerce de la présence des couches pouvant entraîner un risque pour la santé des bébés.

 « il a été porté à la connaissance de l’Agence des Normes et de la qualité (Anor) que les couches jetables pour bébé en provenance de la France représenteraient un risque pour la santé des bébés. En effet, une étude minutieuse menée par l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) a conduit aux conclusions selon lesquelles certaines substances ( butylphényl méthyle propional ; l’hydroxyisohenyl 3-cyclohxène carboxaldéhyde et les hydrocarbures aromatiques polycliniques de dioxines ou de furances) dépasseraient les seuils sanitaires requis. Tout en précisant que ledit produit n’est pas soumis au Programme d’évaluation de la conformité avant embarquements des marchandises importées en République du Cameroun  (Pacae), il est utile  de noter que cette situation expose les consommateurs aux risques liés à ces produits à la qualité non prouvée », écrit le 31 janvier 2019, Charles Booto à Ngon écrit à Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du commerce.

Cette réaction de l’Anor fait suite à un rapport de l’Anses publié le 23 janvier 2019 en France. D’après cette agence, elle a identifié une soixantaine de substances chimiques potentiellement dangereuses, dont du glyphosate. C’est la première fois qu’une agence internationale officielle se penche sur ces produits du quotidien et destinés à un public fragile. Pour rappel, en moyenne, dans les premiers mois, on change la couche d’un bébé six à huit fois par jour.

D’après Le Monde, l’agence pointe « la présence de différentes substances chimiques dangereuses dans les couches jetables qui peuvent notamment migrer dans l’urine et entrer en contact prolongé avec la peau des bébés ». Des pesticides interdits depuis quinze ans comme des hydrocarbures aromatiques polycycliques (que l’on retrouve dans la fumée de cigarette ou des moteurs diesel) ont aussi été retrouvés parmi les 23 types de couches analysés. Et les couches jetables dites « écologiques » ne sont pas épargnées. Pour certaines de ces substances, des « dépassements des seuils sanitaires » (calculés notamment sur la base des valeurs toxiques de référence) ont été constatés.

4000 couches de 0 à 3 ans

Pour mener son travail, l’Anses a pris en compte des tests réalisés en laboratoire, notamment par la DGCCRF. «Au départ, une soixantaine de substances ont été mesurées, et des dépassements des seuils ont été expertisés pour 13 d’entre elles», indique Gérard Lasfargues. L’agence a également auditionné fabricants et associations de consommateurs, puis les experts ont procédé à une recherche documentaire qui a «mis en évidence un faible nombre de rapports d’organismes publics et la rareté des publications scientifiques indépendantes».

Même s’il «n’existe aucune donnée épidémiologique permettant de mettre en évidence une association entre des effets sanitaires et le port de couches», note le rapport, les molécules peuvent migrer dans l’urine et agresser la peau fragile des bébés. Le risque est notamment celui de pathologies cutanées (irritations, dermatites infectieuses ou inflammatoires, et allergies), mais certains de ces produits sont aussi connus pour être reprotoxiques et cancérigènes. L’Anses rappelle que dans ses trois premières années de vie, un enfant portera quelque 4000 couches.

Pour l’heure, il revient aux autorités camerounaises de prendre les dispositions pour retirer éventuellement les populations sur cette alerte. En attendant, les mamans peuvent utiliser les couches en tissu ou les couches écologiques.

Joseph MBENG BOUM

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