CMA de Bocklé : Un nouveau souffle pour la santé dans le Nord
Autrefois un simple centre de santé, le Centre Médical d’Arrondissement (CMA) de Bocklé s’est métamorphosé en un établissement moderne et performant. Sous l’impulsion de son nouveau directeur, il répond aux besoins de santé d’une population en constante croissance.
Le Médecin Chef, arrivé en 2021, a insufflé une nouvelle dynamique au Centre Médical d’Arrondissement (CMA). Son objectif principal est de transformer l’hôpital en un cadre de soins idéal, digne de confiance et accessible à tous. Pour cela, il a mis en place une stratégie basée sur plusieurs piliers, notamment : la rénovation des bâtiments existants ; l’aménagement des espaces au sein de la formation sanitaire, en veillant à l’hygiène ; la formation continue du personnel médical et paramédical. Des ateliers et des sessions de formation ont été organisés afin d’améliorer leurs compétences et d’accroître leur professionnalisme. Le CMA a élargi ses services pour répondre aux besoins spécifiques de la population. De nouveaux équipements médicaux ont été acquis, permettant de proposer une gamme plus large de soins, notamment en matière de : maternité ; pédiatrie ; chirurgie, laboratoire et des prestations de soins diversifiées.
Le CMA de Bocklé offre désormais une variété de services médicaux, répondant aux besoins de la population locale. On y trouve notamment : Les consultations pour des affections courantes et des pathologies chroniques ; l’accouchement, suivi de la grossesse et soins postnatals ; la pédiatrie, avec les soins pour les enfants, la vaccination et le suivi de la croissance ; les interventions chirurgicales mineures ; les analyses biologiques et examens de diagnostic ; la distribution de médicaments et les conseils pharmaceutiques.
Le CMA de Bocklé attire désormais de plus en plus de patients, non seulement de l’arrondissement, mais aussi des villages et des hameaux éloignés. Les populations, satisfaites de la qualité des soins et de l’accueil, privilégient désormais le CMA de Bocklé par rapport à d’autres structures sanitaires. Face aux défis et aux besoins croissants du CMA, le Médecin Chef a lancé un appel aux élites de la région du Nord pour un soutien multiforme. Il sollicite leur aide pour : Le financement de nouveaux équipements médicaux afin de compléter les équipements existants et d’améliorer la qualité des soins ; le renforcement continu des compétences et de l’expertise du personnel médical et paramédical ; la construction de nouvelles infrastructures afin d’agrandir le bâtiment actuel et d’offrir davantage d’espaces de soins aux patients.
Un bâtiment sombre et un CSI en compagnie
Malgré les progrès réalisés, le CMA de Bocklé est confronté à un défi majeur. Le bâtiment actuel peine à accueillir tous les patients. L’afflux de patients a dépassé la capacité d’accueil du bâtiment, obligeant le CMA à fonctionner également sous l’aire d’un Centre de Santé Intégré (CSI), situé à proximité.
L’amélioration des équipements médicaux aura l’avantage de fournir une gamme plus large de services et d’améliorer la qualité des soins. En bonne place, figurent également le développement de programmes de santé publique pour lutter contre les maladies endémiques, promouvoir les habitudes de vie saines et sensibiliser la population aux enjeux de santé.
Le Centre Médical d’Arrondissement de Bocklé est un exemple concret de transformation positive dans le domaine de la santé dans le Nord Cameroun. Sous la direction du Médecin Chef, le CMA s’est métamorphosé, offrant des soins de qualité et accessibles à une population de plus en plus nombreuse. Malgré les défis, l’ambition du Médecin Chef est de faire du CMA de Bocklé un pôle de santé de référence dans la région du Nord. La réalisation de ces projets ambitieux nécessite l’engagement et le soutien des élites de la région du Nord. Le CMA de Bocklé est un véritable rayon d’espoir pour la santé dans le Nord Cameroun, un témoignage d’espoir et d’engagement pour un avenir meilleur.
Marcus DARE
INTERVIEW
Dr Aboubakar Sali
« Un rayon d’espoir renaît au cœur du CMA grâce au Dr Sali »
Depuis son arrivée en 2021, le Dr Aboubakar Sali a insufflé un nouveau souffle au Centre Médical d’Arrondissement de Bocklé. Grâce à son engagement et à celui de son équipe, l’établissement s’est transformé en un véritable pôle de santé, offrant des soins de qualité à une population de plus en plus nombreuse.
Dr, vous avez pris les rênes du CMA de Bocklé depuis 2021, quelles sont les avancées que vous avez réalisées?
Depuis notre arrivée, nous avons trouvé un centre médical d’arrondissement nouvellement créé avec un personnel très limité. Il y avait 4 personnels affectés par l’État le 24 février 2021, mais depuis, le ministre de la santé publique a fait des efforts considérables, notamment en termes de personnel. Nous avons aujourd’hui un hôpital avec une quantité de ressources humaines acceptables, voire admirables. Nous sommes aujourd’hui 21 personnels dans cet hôpital. Vous pouvez comprendre que les efforts ont vraiment été faits de la part de la hiérarchie. Nous avons : 2 médecins, 2 sages-femmes, 4 infirmiers diplômés d’état, dont 1 qui est infirmier supérieur en ophtalmologie, 5 aides-soignants, 1 infirmier breveté et un personnel bénévole composé d’infirmiers diplômés d’état, d’agents techniques médico-sanitaires, d’agents d’entretien, d’un commis de pharmacie et d’un gardien.
Je pense que le premier effort, c’est l’augmentation en ressource humaine, et cela est louable. Maintenant, ce qui nous concerne, nous avons trouvé un hôpital qui n’a pas été rénové depuis sa création en 2014. Nous avons pu, avec l’aide du Programme de Budget Fédéré (PBF) à l’époque, rénover l’hôpital. Nous avons notamment refait toute la peinture, acquis des appareils tels que l’appareil d’échographie pour offrir des prestations aux femmes enceintes, des microscopes, des centrifugeuses, des plafonnés que nous allons équiper dans toutes les pièces de l’hôpital, ainsi que des matelas orthopédiques pour les malades, des chaises de bureau… Ce sont les efforts qui ont été fournis depuis notre arrivée. Nous avons également eu l’appui de beaucoup d’ONG, notamment l’ONG Sahel Water qui nous a offert un forage avec une pompe solaire, nous avons maintenant de l’eau 24H/24 et 7h/7.
Que dire des prestations de soins disponibles dans votre formation sanitaire?
Il faut savoir que dans un centre médical d’arrondissement, nous avons le paquet minimum d’activités (PMA) défini par le ministère de la santé, qui comprend la vaccination de routine, la participation aux planifications de vaccination pendant les campagnes et des vaccinations en stratégie avancée. C’est ce que nous faisons premièrement. Nous faisons également des consultations curatives, nous recevons des patients qui viennent avec des problèmes de santé que nous examinons et que nous prenons en charge en cas de nécessité. Nous faisons des consultations prénatales, nous faisons le suivi des femmes pendant leurs grossesses, nous faisons également des accouchements, nous faisons aussi des consultations post natales, nous suivons les femmes et leurs nouveaux nés jusqu’au 42ème jour après l’accouchement ; nous faisons également le planning familial. Nous nous occupons des enfants malnutris, nous menons une collaboration avec la mairie dans le processus de délivrance des actes de naissance aux enfants qui naissent dans notre hôpital. Il y a également un domaine qu’on appelle l’odontostomatologie, étant chirurgien-dentiste, nous offrons également des consultations bucco-dentaires à nos patients.
Dr, le CMA de Bocklé est situé dans une zone qui ne connaît pas une forte densité de population, contrairement aux autres localités qui dépendent toujours du même arrondissement, que faites-vous pour faire connaître la formation sanitaire aux populations?
Nous travaillons beaucoup avec les agents de santé communautaire. Nous en avons dans tous les villages que nous gérons. Nous faisons également des descentes et des visites de ménage. Nous allons dans les villages, nous essayons de sensibiliser les populations afin de fréquenter l’hôpital et de profiter des avantages attachés. Nous leur disons par exemple que lorsqu’elles accouchent à l’hôpital, elles ont immédiatement les actes de naissance de leurs enfants, elles sont prises en charge par un personnel médical qualifié. Le travail de sensibilisation est efficace avec l’appui des autorités traditionnelles ainsi que les Associations de Santé Communautaire (ASC) qui font partir de ces communautés-là.
Dr, vous êtes à la tête du CMA depuis bientôt 4 ans déjà, s’il faut parler des difficultés auxquelles votre structure fait face, ce seraient lesquelles?
La difficulté principale est liée au fait que le centre médical a hérité des infrastructures du centre de santé intégré et je pense que dès qu’un hôpital change de catégorie, bien que c’est toujours le paquet minimum d’activités, il y a quand même un certain nombre de choses qui devraient naturellement s’ajouter. On devrait avoir une infrastructure supplémentaire ajoutée aux bâtiments qui sont là. Nous envisageons avoir un bloc opératoire pour prendre en charge beaucoup de pathologies, notamment celles relevant de la chirurgie, et pourquoi ne pas aussi relever le plateau technique, le laboratoire qui va aider à mieux diagnostiquer les pathologies que nous rencontrons. C’est un appel à la hiérarchie qui a toujours été attentive à nos doléances.
Propos recueillis par Marcus DARE
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