Collège Adventiste d’Odza : L’exclusion de 11 élèves divise la communauté éducative

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Un scandale sexuel a éclaté au Collège Adventiste d’Odza à Yaoundé, aboutissant à l’exclusion de 11 élèves accusés de participation à une partouze en bande organisée, de réalisation et de diffusion de vidéos à caractère immoral, ainsi que de consommation d’alcool. Cette décision a suscité un débat houleux sur les réseaux sociaux, certains approuvant la sévérité de la sanction tandis que d’autres la jugent excessive, soulignant la nécessité d’une approche plus éducative et de soutien pour les jeunes impliqués. Les experts en santé mentale et en éducation soulignent l’urgence de prendre des mesures pour encadrer les jeunes et leur offrir un cadre éducatif et social adapté, mettant en lumière les défis de l’éducation sexuelle et de la discipline dans les établissements scolaires.

Le collège adventiste d’Odza, à Yaoundé, a pris une décision radicale en excluant 11 de ses élèves. Ces derniers sont accusés d’avoir participé à une partouze en bande organisée, d’avoir réalisé et diffusé des vidéos à caractère immoral, et d’avoir consommé de l’alcool. Le mercredi 05 février 2025, une session spéciale du Conseil de discipline du Complexe Scolaire Adventiste d’Odza (CSAO) s’est tenue dans la salle des professeurs de cet établissement. L’ordre du jour : statuer sur le cas de onze élèves impliqués dans une série d’actes d’indiscipline. La réunion, présidée par le Principal du CSAO, s’est déroulée en présence des élèves mis en cause, de leurs parents, du Président de l’Association des parents d’élèves et enseignants, ainsi que du Commissaire de Police Commandant-adjoint de la Compagnie de sécurisation des Etablissements Scolaires et Universitaires.

Les membres du Conseil de discipline se sont appuyés sur un arsenal de textes réglementaires pour mener à bien leur travail : la Circulaire N°107/a/17/MINEDUC/ESGDEP du 17 août 1979 fixant les règles et obligations dans un établissement scolaire ; la Circulaire N°2/d/7/MINEDUC/IGP-ESG/DESG/DETP du 11 janvier 1993 définissant les sanctions punitives applicables aux élèves ; la circulaire N°17/81/144/MINEDUC/ESG/SCP du 20 avril 1987 relative à la tenue et au comportement des élèves des établissements scolaires ; sans oublier le Règlement Intérieur de l’établissement. L’exclusion de ces élèves a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Si certains approuvent la décision de la direction du collège, d’autres la critiquent, estimant qu’elle est trop sévère.

« Il est important de rappeler que la jeune fille impliquée dans cette affaire avait 16 ans », souligne une internaute. « Il s’agit d’une mineure, et il est de notre devoir de la protéger ». D’autres internautes, en revanche, estiment que les élèves doivent assumer les conséquences de leurs actes. « Ils ont commis des erreurs graves, et il est normal qu’ils soient sanctionnés », affirme un autre internaute. L’affaire du collège adventiste d’Odza met en lumière un problème de société de plus en plus préoccupant : la délinquance juvénile. Les faits divers impliquant des jeunes se multiplient, et les comportements à risque sont de plus en plus fréquents.

« Il est urgent de prendre des mesures pour encadrer les jeunes et leur offrir un cadre éducatif et social adapté », alerte un éducateur spécialisé. « L’école, la famille et la société dans son ensemble ont un rôle à jouer dans la prévention de la délinquance juvénile ». L’affaire du collège adventiste d’Odza est un fait divers qui interpelle. Elle nous rappelle que les jeunes sont vulnérables et qu’ils ont besoin d’être guidés et accompagnés. Il est de notre responsabilité de leur offrir un avenir meilleur. Au cours de l’émission ” LE CLUB ” diffusé sur Bnews1, le Pr ONDOUA BIWELE estimait également que c’était une erreur de leur part. Exclure ces élèves maintenant c’est pour qu’ils aillent où pour faire quoi? S’est-elle questionnée. Surtout que les actes posés étaient hors de l’établissement.

Selon Jenner TATO DJOUDA, Ing, « le collège adventiste est un collège missionnaire qui a une morale à défendre. C’est normal qu’ils aient respecté les textes, mais en tant que collège confessionnel, ils ont échoué sur la gestion de cette crise ». Il estime que l’exclusion des élèves est une erreur et que l’établissement aurait dû créer une cellule d’écoute et d’orientation pour conseiller et récupérer les élèves impliqués. Didier Demassosso, expert en santé mentale, estime que : « les comportements de ces adolescents ne sont pas acceptables” et que “c’est un comportement qui témoigne des lacunes et des faiblesses de l’encadrement de l’adolescent ». Il souligne l’importance de l’éducation à la sexualité complète et responsable pour les adolescents.

Les répercussions psychologiques de cet événement pourraient être graves, notamment pour la jeune fille impliquée. Didier Demassosso estime que « l’image de cette jeune dame peut être fortement dégradée à tous les niveaux » et qu’elle a besoin d’une prise en charge immédiate et d’un soutien psychologique pour éviter les conséquences négatives. « Lorsqu’une femme découvre que ses nudes circulent sur la toile, elle peut ressentir une grande honte et une culpabilité intense », explique Demassosso. « Elle peut se sentir comme si elle avait perdu le contrôle sur son corps et sur son image, ce qui peut entraîner des sentiments de vulnérabilité et de déshonneur ».

Cette honte et cette culpabilité peuvent être encore aggravées si la femme a été victime d’une atteinte à sa vie privée, comme un partage non consenti de ses photos ou vidéos intimes. « Les femmes qui ont vécu cette expérience peuvent ressentir une anxiété constante, craignant que leurs proches ou leur entourage découvrent les photos ou les vidéos », souligne Demassosso. « Elles peuvent également ressentir une dépression, se sentant comme si leur vie avait été détruite et qu’elles ne pourraient jamais recouvrer leur estime de soi.

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La perte d’estime de soi est un autre impact psychologique majeur que les femmes dont les nudes circulent sur la toile peuvent ressentir. « Elles peuvent se sentir comme si elles n’étaient plus en mesure de contrôler leur image ou leur corps, ce qui peut entraîner une perte de confiance en elles-mêmes », explique Demassosso. « Elles peuvent également ressentir une honte de leur propre corps, ce qui peut les amener à se sentir dégoûtées ou à avoir des pensées négatives à leur égard ».

Le scandale sexuel au Complexe Scolaire Adventiste d’Odza a mis en lumière les défis de l’éducation sexuelle et de la discipline dans les établissements scolaires. Les élèves impliqués ont été exclus, mais les experts estiment que l’établissement aurait dû adopter une approche plus nuancée pour gérer la crise et soutenir les élèves impliqués.

Elvis Serge NSAA

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