Hôpital régional d’Ayos : Un grand corps malade

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Dans cette infrastructure hospitalière de la région du Centre, en dehors du manque du personnel, il y a aussi des problèmes de manque d’eau, d’énergie électrique, des toilettes bouchées et également l’absence des produits en pharmacie, de même que l’ambulance qui ne marche plus. Le ministre de la Santé publique s’y est rendu hier, 18 janvier 2023, à l’effet d’évaluer l’ampleur de la situation sur le terrain.

L’hôpital régional annexe d’Ayos n’est que l’ombre de lui-même. Il est à l’agonie. Il a urgemment besoin d’assistance respiratoire. Ici, il n’y a pas que les infrastructures qu’il faut réhabiliter, mais aussi l’achat des matériels (mobiliers et immobiliers) et le renforcement du personnel. Car l’hôpital qui autre fois, était un centre hospitalier de référence, a perdu ses lettres de noblesse. Que ce soit l’honorable Nkodo Ndang ou le Pr Eugène Sobngwi, qui étaient de la délégation du ministre de la Santé publique qui y a effectué une visite d’évaluation hier, 18 janvier 2023, ils n’en revenaient pas. Eux, qui ont une solide histoire avec cet endroit. Le Pr Eugène Sobgwi, le directeur de l’organisation des soins au MINSANTE, qui a vécu dans des maisons qui jadis, servaient des logements des médecins, était tristement surpris de voir que ces maisons se sont soit écroulées pour celles qui ont encore certains murs debout, soit complètement détruites par les flammes. L’honorable Nkodo Ndang, qui est un fils du terroir, a exprimé toute sa difficulté à devoir inviter l’un de ses amis congolais qui a séjourné dans cet hôpital avant, parce que dit-il « je ne veux pas l’inviter ici et son cœur s’arrête à cause de ce qu’il va voir, qui n’a rien à voir avec ce qu’il a laissé quand il était étudiant ici »

En effet, même la maison qui abritait le Dr Jamot et qui donnait directement au Nyong, est partie en fumée. Ce qui lui servait de laboratoire de même que le dortoir des étudiants du Centre des infirmiers, ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Il n’y a même plus d’ambulance parce qu’elle est déjà gâtée. À L’école des aides-soignants, les élèves n’y font plus cours. On les a délocalisés parce que le toit qui couvrait les salles est quasi inexistant et le plafond pourri. Ils ne résistent plus aux intempéries. La salle d’anatomie ou de démonstration, est aussi abandonnée et vétuste. Il n’y a même pas d’incinérateur, du coup difficulté à bien gérer les déchets hospitaliers. Dans leurs prises de parole de circonstance, le ministre de la Santé publique, l’honorable Nkodo Ndang, le maire de l’arrondissement d’Ayos, ont indiqué, chacun en ce qui le concerne, soit son plan d’action, soit ses espoirs. « Nous avons des actions prioritaires à mener directement avec le maire, c’est l’autonomisation de l’hôpital en eau et en énergie », a-t-il indiqué. L’honorable Nkodo Ndang quant à lui, a souligné : « nous devons éviter le déni de l’histoire. Nous devons tout faire pour que l’hôpital régional reste debout »

Comité de gestion

 Pour sa part, le Maire d’Ayos a souhaité : « il faut un président du comité de gestion de l’hôpital d’Ayos parce que le directeur se débrouille, il n’a pas de moyens ». Avant d’exprimer son satisfecit à l’égard de la présence du MINSANTE audit hôpital. « Nous vous remercions. Nous étions des malades. Nous étions des Lazare. Nous étions morts. Mais avec votre présence, nous sommes déjà en santé parce que vous êtes notre Jésus ». À présent, tous les espoirs sont de voir cette formation hospitalière qui couvre plus de 44 154 habitants, réhabilitée. 

L’histoire de l’hôpital régional d’Ayos

Au commencement, c’était un poste sanitaire Allemand. Près de 05 milliards de FCFA injectés dans la réhabilitation de l’Hôpital d’Ayos transformé, depuis le 23 octobre 2012, en hôpital régional annexe, par un arrêté du ministre de la Santé publique. En 1914, sur le site actuel de l’hôpital régional annexe d’Ayos, était construit un centre sanitaire allemand couvant les régions du Centre et de l’Est. Le Docteur Léon Clovis Eugène Jamot y ouvre en 1932, le centre d’instruction médical dont le défunt Premier ministre, Charles Assalé en sort major en 1934. Sous les auspices du docteur Jamot, l’hôpital d’Ayos sort des fonds baptismaux en 1937. Dès lors, la nouvelle formation sanitaire va contribuer, de façon significative, à la formation des premiers « médecins indigènes », au point de devenir dans les années 40 et 50, une filiale de l’école de médecine de Dakar, au Sénégal, alors réputée dans la formation du personnel de santé.

Le temps qui passe va cependant causer des fissures sur l’édifice qui, à la longue, prendra un coup de vieillesse, d’où la décision des pouvoirs publics de réhabiliter la structure. La Banque africaine de développement (BAD) sollicitée à cet effet accorde un prêt au Cameroun. Cet argent a permis notamment, de remettre en état plusieurs structures importantes pour le fonctionnement dudit hôpital. Il s’agit notamment du bloc administratif, du bloc opératoire, des salles d’hospitalisation, des  urgences, de la maternité. A l’occasion, le service de radiologie ainsi que le laboratoire ont été équipés. Par ailleurs, une nouvelle morgue d’une capacité de 20 places ont été construits. Seulement, l’infrastructure nécessite aujourd’hui une réhabilitation sur tous les plans.

Rostand TCHAMI

 

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