VIH pédiatrique en Afrique de l’Ouest et du Centre : Seulement 27% d’enfants ont accès aux traitements antirétroviraux ONUSIDA tire la sonnette d’alarme

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Un accès aux traitements antirétroviraux (ARV) encore trop limité pour les enfants vivant avec le VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC), selon l’ONUSIDA.

Lors d’un webinaire organisé par le REMAPSEN (Réseau des Médias pour la Promotion de la Santé et de l’Education au Niger), les experts de l’organisation onusienne ont alerté sur la situation alarmante dans la région, où seulement 27% des enfants concernés bénéficient d’un traitement adéquat.

Un contraste saisissant avec la moyenne mondiale de 52% et un défi majeur pour la lutte contre le VIH chez les enfants. “Il est temps de tirer la sonnette d’alarme“, a déclaré le Dr Simaga Fodé, directeur de la science, des services et des systèmes pour tous au siège d’ONUSIDA à Genève. “Sur 4 enfants vivant avec le VIH en AOC, un seul est sous traitement ARV“, a-t-il souligné, précisant que cette situation est à l’origine d’environ 40% des nouvelles infections chez les enfants dans la région. L’expert en santé mondiale est plus précis dans les chiffres : « Je voudrais dire que, ces nouvelles infections des enfants concerne environ 51.000 enfants  sur 130.000 au total. Ce qui implique  41% de toutes les nouvelles infections  des enfants dans le monde  en AOC. ».

Les conséquences d’une couverture insuffisante

Le Dr Simaga Fodé, expert renommé en santé pédiatrique, a souligné l’urgence de prendre des mesures immédiates pour améliorer cette situation préoccupante. “Les enfants représentent l’avenir de notre société et il est de notre devoir de leur garantir un accès équitable aux traitements du VIH“, a-t-il déclaré avec conviction lors de son intervention. Il a également mis en évidence les graves conséquences que la faible couverture en ARV peut avoir sur la santé des enfants. Exposés à une progression rapide de la maladie, à des infections opportunistes et à un risque accru de décès prématuré, ces enfants voient leur avenir gravement compromis. De plus, cette situation a un impact direct sur la transmission du VIH de la mère à l’enfant, car 50% des femmes enceintes séropositives non traitées dans le monde se trouvent en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Les femmes enceintes, particulièrement exposées

 L’Afrique de l’Ouest et du Centre concentre 50% des femmes enceintes séropositives non traitées dans le monde, selon l’ONUSIDA. Un chiffre alarmant qui met en lumière le rôle crucial des femmes enceintes dans la prévention de la transmission du VIH aux enfants. En effet, sans traitement ARV, le risque de transmission du virus à l’enfant peut atteindre 40%. L’absence de traitement chez les femmes enceintes séropositives expose leurs bébés à un risque élevé de transmission du VIH lors de la grossesse, de l’accouchement ou de l’allaitement maternel.

Cette situation est d’autant plus préoccupante que l’accès aux centres de santé reste problématique dans certaines localités de la région, limitant ainsi l’accès des femmes enceintes au dépistage et au traitement. Face à ce défi majeur, il est urgent de mobiliser tous les acteurs pour sensibiliser les femmes enceintes, faciliter leur accès aux soins et renforcer les programmes de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Investir dans la santé des femmes enceintes, c’est investir dans l’avenir d’une génération sans VIH. « Il faut dont les repérer et les sensibiliser afin qu’elles puissent aller  dans les centres de santé et qu’on puisse leur parler  tranquillement, les dépister ou leur donner l’autotest et si elles sont infectées, les mettre sous traitement. Pour cela, il faut mobiliser les leaders coutumiers et religieux, vue l’importance de la sensibilisation, pour que ces femmes enceintes se fassent dépister  » insiste le Dr Fodé sur le sujet, qui  a par ailleurs déploré le manque de données performants dans la région, malgré l’existence d’outils d’analyse.

Un appel à l’action : mobilisation et actions concrètes

Face à ce constat alarmant, l’ONUSIDA tire la sonnette d’alarme et appelle à une mobilisation collective pour inverser la tendance. L’objectif est clair : atteindre zéro nouvelle infection au VIH chez les enfants et garantir un avenir meilleur et plus sain pour la jeunesse de la région. Éric Verschueren, Directeur pays ONUSIDA au Bénin et au Togo, a souligné l’importance cruciale de la collaboration entre les gouvernements, les organisations de la société civile et les partenaires internationaux pour renforcer les programmes de traitement du VIH pédiatrique. « Nous devons unir nos forces afin de garantir que chaque enfant atteint du VIH ait accès à des soins de qualité et aux médicaments vitaux dont ils ont besoin », a-t-il martelé. Pour la représentation onusienne, investir dans la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant est un investissement crucial pour l’avenir de la région. En protégeant les enfants du VIH, nous contribuons à sauver des vies, à améliorer la santé des populations et à bâtir un avenir plus sain et plus prospère pour les générations futures.

Il est donc essentiel de mettre en place des actions concrètes et multisectorielles, en s’attaquant aux différents maillons de la chaîne : Sensibiliser et dépister les femmes enceintes, renforcer les programmes de dépistage précoce du VIH chez les enfants, former les professionnels de santé à la prise en charge du VIH pédiatrique, mener des campagnes de sensibilisation au sein des communautés, mobiliser les ressources nécessaires entre autres…

Un avenir meilleur pour les enfants de la région

L’ONUSIDA se montre déterminé à soutenir les efforts visant à améliorer la couverture en ARV et à garantir à chaque enfant vivant avec le VIH l’accès aux soins et aux traitements dont il a besoin. Un engagement crucial pour offrir un avenir meilleur et plus sain à la jeunesse d’Afrique de l’Ouest et du Centre. « En agissant ensemble, nous pouvons relever ce défi et garantir à chaque enfant de la région un avenir libre du VIH. » dixit Éric Verschueren, Directeur pays ONUSIDA au Bénin et au Togo.

Le webinaire organisé par le REMAPSEN (Réseau des Médias pour la Promotion de la Santé et de l’Education au Niger),  a également permis de mettre en lumière les initiatives et les bonnes pratiques mises en œuvre dans certains pays de la région pour améliorer la couverture en ARV chez les enfants. Des exemples inspirants ont été partagés, tels que des programmes de dépistage précoce du VIH, des formations destinées aux professionnels de santé et des campagnes de sensibilisation au sein des communautés. Ces initiatives ont démontré leur efficacité dans l’amélioration de l’accès aux ARV et dans la prise en charge globale du VIH pédiatrique.

Il est évident que des actions concrètes doivent être prises pour combler le fossé en matière d’accès aux ARV pour les enfants atteints du VIH. La santé et le bien-être de ces jeunes vies dépendent de notre engagement collectif à agir dès maintenant se sont dit les différents acteurs. Il est impératif de mettre en place des politiques et des programmes qui garantissent un accès équitable aux ARV, des soins de qualité et un soutien psychosocial pour les enfants vivant avec le VIH. Seulement ainsi pourrons-nous espérer inverser cette tendance alarmante et offrir un avenir plein d’espoir à la génération future.

Le REMAPSEN et l’ONUSIDA Afrique de l’Ouest et Afrique centrale ont donc  réaffirmé leur engagement à soutenir les efforts visant à améliorer la couverture en ARV dans le traitement du VIH pédiatrique. Ils appellent à une mobilisation collective et à un renforcement des partenariats pour atteindre l’objectif ambitieux de zéro nouvelle infection au VIH chez les enfants et pour garantir un avenir meilleur et plus sain pour la jeunesse de la région.

Mireille SIAPJE

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