Consommation d’alcool en Afrique: les Camerounais consomment 660 millions de litres de bière en un an

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Selon le rapport 2019 de l’organisation mondiale de la santé, le Cameroun a été classé 2ème  plus grand consommateur d’alcool, en Afrique. L’alcoolisme est ainsi devenu un danger pour la santé du consommateur.

A Yaoundé, les chapelles de Bacchus poussent comme des champignons dans tous les carrefours de la ville aux sept collines. La consommation d’alcool a pris une proportion inquiétante ces quatre dernières années.  Entre after-work, retrouvailles entre collègues, amis et les événements heureux ou malheureux, les réunions, toutes les occasions sont bonnes pour les camerounais pour lever le coude. Anicet A Ngon, cadre dans une entreprise parapublique de la place, est un adepte de Dieu Bacchus. « J’ai un travail excessivement stressant et à la maison mes enfants sont tellement bruyants. Alors je les supporte pendant toute la semaine et le week-end j’aime me détendre au maximum autour d’un verre avec des amis. Rien ne vaut de bonnes bières et des fous rires, pour que je sois en forme lundi matin », justifie l’homme de 45 ans. Pour Anselme Kuéda  39 ans, son dimanche est sacré. « Après la réunion des amis du quartier, mes clans d’âge et moi nous retrouvons autour d’un plat de congrès chèvre avec du bon vin hautement raffiné. Nous pouvons faire des tournées jusqu’à 06h du matin », raconte-t-il. Il justifie également que c’est un moyen pour ses amis et lui de détresser.

De 160 millions de litres à 660 millions de litres en 4 ans

Conséquence, le Cameroun est passé de 160 millions de litres de bière de consommation annuelle en 2015, à 660 millions en 2016. Ce rapport avait été publié lors de la célébration de la journée internationale de la bière célébrée le 03 août. Mais au-delà du rapport de cette agence qui déjà n’honore pas le Cameroun, force est reconnaître qu’il ne s’agit là que de la face visible de l’iceberg. La raison en est simple. Premièrement le rapport dressé par Lv Next Century s’est fait sur la base des chiffres fournis par les sociétés brassicoles, et les distributeurs de boissons du secteur formel. Or pour qui connait le Cameroun, il va sans dire que la quantité d’alcool distillée dans l’informel, surpasse de loin ce que les chiffres officiels révèlent. L’Odontol, le whisky local est distillé et consommé presque dans toutes les régions du Cameroun. À la faveur de la crise, cette liqueur serait même plus consommée que les sachets de whisky, qui se vend désormais mieux que le pain. À côté de ses deux nectars que les camerounais raffolent, il faudra ajouter le célèbre breuvage appelé ‘’Bili-Bili’’, fait à base de céréale (mil ; sorgo ; ou maïs), qui est en train de se vulgarise de manière exponentielle dans toutes les villes du Cameroun. Combien de millions de litre en produit-on par an sur toute l’étendue du territoire ? Certainement des centaines ! Le vin de palme et le vin de raphia, quant à eux sont produits en abondance et au quotidien dans tous les coins et recoin du pays. Mais la liste des boissons localement produite et qui n’entre pas dans les décomptes de ce rapport fourni par l’Organisation Mondiale de Santé est loin d’être exhaustive. Au regard de tout ce qui précède, le Cameroun aurait pu occuper la 1ère place sur l’échiquier africain.

Les dangers de la consommation de la bière sur la santé

L’alcool agit sur les personnes et sur les sociétés de nombreuses façons et ses effets sont déterminés par la quantité consommée, le mode de consommation et, en de rares occasions, par la qualité de l’alcool consommé. En 2012, près de 3,3 millions de décès, soit 5,9% de la totalité des décès dans le monde, étaient attribuables à la consommation d’alcool. La consommation d’alcool est un facteur étiologique dans plus de 200 maladies et traumatismes. Elle est associée au risque d’apparition de problèmes de santé tels que les troubles mentaux et comportementaux, y compris la dépendance à l’égard de l’alcool, des maladies non transmissibles majeures telles que la cirrhose du foie, certains cancers et des maladies cardiovasculaires, ainsi qu’à des traumatismes résultant d’actes de violence et d’accidents de la circulation. Une proportion importante de la charge de morbidité attribuable à la consommation nocive d’alcool provient des traumatismes intentionnels ou non intentionnels, y compris dans le cadre d’accidents de la circulation routière, de la violence ou des suicides. Les blessures mortelles attribuables à la consommation d’alcool touchent généralement des groupes d’âge relativement plus jeunes.  Dernièrement, des relations de cause à effet ont été mises en évidence entre la consommation d’alcool et l’incidence de maladies infectieuses telles que la tuberculose ainsi que dans l’évolution du Vih/sida. La consommation d’alcool chez la femme enceinte peut entraîner le syndrome d’alcoolisme fœtal ou des complications liées à la prématurité.

Elvis Serge NSAA

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