Lutte contre la lèpre : Une léproserie reçoit un don de L’EELC dans l’Adamaoua

Cette léproserie située à Foubarka, par Mbé, a reçu la visite de l’Eglise évangélique luthérienne du Cameroun et la Fondation Djouldé Lamba Samuel le 05 février 2023. 

« Nous sommes très content parce que chaque jour nous réfléchissons qu’est-ce qu’on va manger. Nous remercions beaucoup la fondation, tout le monde qui vient à notre secours. Que Dieu les bénisse, qu’il multiplie leurs avoirs au centuple ». Ces mots d’un pensionnaire de la léproserie de Foubarka traduisent l’état d’indigence dans lequel vivent les malades et leurs familles. La léproserie de Foubarka par Mbé, dans le département de la Vina, région de l’Adamaoua compte aujourd’hui en son sein, 08 familles des malades et près de 300 familles issues de ces malades. Ces dernières vivent au sein de la léproserie construite dans les années 50. Pour célébrer la journée de la lèpre, comme il est de tradition, la Fondation Djouldé Lamba Samuel et l’œuvre de santé de l’Eglise évangélique luthérienne du Cameroun se sont rendus dimanche dernier, au chevet de ces malades.

Dans leur gibecière, des dons constitués des denrées alimentaires, du matériel d’hygiène. Un geste qui s’inscrit dans la logique de se tenir aux côtés des nécessiteux. « C’est un mot de compassion à l’endroit de ces malades. Pour la petite histoire, la Fondation que nous avons l’honneur de diriger a été une Fondation faite à la mémoire de notre feu papa qui fut à l’époque infirmier qui s’occupait de ces malades pendant pratiquement 35 ans, aujourd’hui retraité et décédé, nous avons donc voulu continuer à perpétuer son œuvre en apportant notre soutien, notre compassion à ces malades », explique Djouldé Lamba Samuel, responsable de la Fondation éponyme.

Appui sanitaire

Les familles vivant dans cette léproserie bénéficient de l’appui sanitaire du centre de santé privé protestant de Mbé. Au-delà du don mis à la disposition des malades de la lèpre, c’était aussi une occasion de sensibiliser les uns et les autres à contribuer en fonction de sa capacité à redonner du sourire à cette couche de la population de l’arrondissement de Mbé.

Jean BESANE MANGAM

Réactions

Dr. Titus Doka, Directeur de l’œuvre de santé de l’EELC

« Il y a aussi les problèmes d’instruction des enfants issus de ces malades »

« Ce centre existe depuis les indépendances, et le partenariat qu’on avait avec les Norvégiens a pris fin il y a deux ans. Ce sont des camerounais qui sont un peu délaissés. Notre principale doléance, c’est revoir l’accès dans ce village. Ils ont aussi des problèmes d’énergie. Avec certains partenaires, nous avions installé des panneaux solaires qui sont désormais en panne. Il y a aussi les problèmes d’alimentation en eau, les forages sont tous en panne et aussi l’instruction des enfants issus de ces malades. Voilà en gros les doléances que nous avons à soumettre aux services de l’Etat. Nous avons encore 08 familles atteintes de lèpre mais il y a des enfants issus de ces familles qui sont autour de 300, présents dans ce village ».

Rev Dr. Jean Baïguélé, Evêque national de l’EELC.

« Ces personnes ne devraient pas être stigmatisées »

« Nous sommes ici à Foubarka, le village de ceux qui souffrent de la lèpre, pour manifester notre solidarité mais aussi notre amour envers eux. Ce ne sont pas seulement des malades, mais ce sont des personnes aussi intégrantes de la famille chrétienne et l’EELC aujourd’hui choisi ce jour, par l’œuvre de santé pour leur apporter des dons et témoigner qu’ils ne sont pas des personnes oubliées mais des personnes à part entière ayant les mêmes droits que les biens portantes. Et l’évangile sans la diaconie en réalité n’est pas évangile. En même temps nous prêchons l’évangile, mais nous devons manifester notre solidarité et notre amour pour ces personnes qui en réalité, ne devraient pas être stigmatisées, mais ressentir l’amour du prochain ».

Propos recueillis par J.B